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réfléxion prise du préambule, il eft cependant neceffaire d'ajoû ter encore quelques obfervations prifes des decrets de cette Seffion. La premiere a pour objet ces paroles du chapitre premier : Pour obtenir la grace & la juftila pénitence a toujours été Self. XIV. chap. I. neceffaire à tous les hommes qui s'étoient fouillés par quelque péché mortel. Ce texte ne fuppofet-il pas en effet très-évidemment, comme un préalable neceffaire au Sacrement dont il parle, cette même difpofition de pénitence, dont nous avons déja fait obferver que la vi. Seffion établit la neceffité devant le Baptême : difpofition qui renferme neceffairement cette foi, cette esperance, cet amour, & cette déteftation du peché qui naît de l'amour, & qui par la même Seffion conftitue Feffence de toute pénitence préa lable au Sacrement.

Remarquons en second lieu ces paroles du chapitre fecond: hid. b. a. La différence du Sacrement de Baptême & du Sacrement de Pé nitence &c. où l'on ne trouve pas un mot, qui du côté des difpofitions qu'il faut apporter à ces deux Sacremens, nous laiffe même entendre qu'il puiffe y avoir quelque diftinction à faire; de forte qu'elles doivent neceffairement être les mêmes dans l'un & dans l'autre, comme nous l'avons déja remarqué. Du refte, fur la neceffité des deux Sacremens, le Concile définit, que le Sacrement de Pénitence eft auffi neceffaire à ceux qui font tombés dans le peché depuis le Baptême, que le Baptême l'eft à ceux qui ne font pas encore regenerés, C'est-à-dire,quece Sacrement eft non feulement neceffaire de neceffité de précepte, mais encore

de

Ibid. ch.

neceffité de moyen.
Remarquons enfin ces paroles
du III. chapitre fur la vertu du
Sacrement de Pénitence, dont
l'effet, dit le Concile, eft la ré- u.
conciliation avec Dieu ; à raison
de quoi la pénitence peut être
très-juftement définie, le Sacre-
ment de la grace réparée & de
l'amitié rétablie. Or que Dieu
ne rende fa grace & fon amitié
qu'à celui qui la veut, & qui la
defire, nous l'avons déja dit, &
la chofe parle affez d'elle-même;
& c'eft précisément ce qui nous
a fait ajoûter, qu'on ruine l'effi-
cace même du Sacrement, fi l'on
en retranche quelqu'une de ces
difpofitions fr neceffaires ; & fi
dans un pénitent qui demande
l'amitié de Dieu, c'est-à-dire la
charité on ne reconnoit pas
quelque mouvement interieur,
qui commence à lui faire aimer

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F

tion du IV.

Dieu comme la fource de la gra

ce,& l'auteur de la justification.

XXI. Il eft clair par tout ce qui a été Explica- dit jufqu'ici, que la xiv. Seffion chapitre de porte fur la vi. comme fur fa la même bafe. Mais pour le démontrer Seff. XIV. encore avec plus d'evidence, il ne faut que pefer avec attention le chapitre même de cette Seffion qu'on nous objecte le plus, c'est-à-dire le quatrième.

porte: La contrition qui tient le premier lieu entre les actes du pénitent, eft une douleur interieure & une déteftation du péché commis: douleur & deteftation qui doivent être accompa gnées de la réfolution de ne plus pecher à l'avenir. Et bientôt après le faint Concile déclare que cette contrition ne comprend pas feulement la ceffation du peché & le bon propos, auffi-bien que le commencement d'une vie non

velle; mais auffi la haine de la vie paffée. Or dans ce bon propos ferme & fincere d'une vie nouvelle, pourroit - on ne pas renfermer une volonté ferme d'obferver le premier des commandemens, le précepte qui nous ordonne d'aimer Dieu de tout notre cœur, c'est-à-dire fur toutes chofes, & dont le Seigneur a dit: Faites ceci, & vous vivrez: Luc, X. 28; afin qu'on ne fuppofe pas qu'il puiffe y avoir de vie nouvelle fans la charité? Lorsque le faint Concile exige donc le bon propos d'une nouvelle vie, il est impoffible qu'il n'y ait pas au moins renfermé le propos d'aimer Dieu fur toutes chofes. Et

que dis-je ? Ce n'est pas feulement le bon propos, mais le commencement d'une vie nou-velle qu'il demande; parce que dans un homme qui doit aimer

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