quent la reduit à fçavoir fi dans ces preceptes que nous nous propofons fermement d'accomplir,' n'eft pas compris le premier & le plus grand de tous. Mais ceux qu! le nieroient pouroient-ils de bonne foy ne pas rougir d'eux mêmes ? la la force de Ne diffimulons pas cependant XXIII. ce qu'on replique. On nous de-ce que c'eft que mande fi les Sacremens de Peni- diftinction tence & de Baptême demeu- d'implicite rent donc fans force pour la juf- cite qu'on & d'explitification, à moins qu'on ne pen- emploie ic fe actuellement & formellement pour éluder à tous les preceptes en particulier; notre rai& parce qu'il n'en eft pas ainfi, fonnement. l'on conclut qu'il fuffit d'avoir à cet égard une volonté confuse implicite & generale, ou que fi l'on eft obligé de penfer en particulier à quelques-uns de ces preceptes cette obligation ne regarde que ceux contre lefquels on a pèché. G La belle conféquence! De ce qu'il n'eft pas poffible de penser toujours à tous les commandemens, on conclut qu'il n'eft pas neceffaire de penfer diftinctement au premier de tous. Mais ne faudroit-il pas raisonner d'une maniere toute oppofée ? Et de ce qu'il n'eft en effet le plus fouvent ni poffible, ni même neceffaire, de penfer actuellement à chacun des preceptes en particulier, ne feroit-il pas infiniment plus jufte de conclure,qu'onne peut donc fe dispenser d'avoir au moins dans l'efprit & dans le cœur, dont Jefus Chrift lui-même a dit qu'il renferme tous les autres, & qu'il en eft l'abregé ? celui A l'égard de ce qu'on avoue qu'on eft au moins obligé de penfer aux preceptes contre lef quels on a peché, c'eft là precifément ce que nous fommes en droit de prendre comme le plus décifif pour nous; puifque celui qui peche, ne peche en effet que parce qu'il n'a pas aimé. On nous dira peut-être que ce n'eft qu'implicitement que tous les pecheurs violent le commandement de l'amour de Dieu, en ce qu'ils négligent les autres préceptes dans l'accompliffement defquels eft renfermée la diletion qu'ils appellent effective. Mais à ceci la réponse eft précise. Cet amour que l'on appelle effeitif, confifte à nous faire accomplir les Commandemens par rapport à Dieu comme notre fin derniere, & cela non par un fimple rapport interprétatif, comme on dit, mais par un rapport véritable & réel. Le nier l'héréfie même qu'Alexandre c'eft VIII. a condamnée, ainfi que Ci-deffus, Rous l'avons obfervé ci-deffus, chap. 1. à Le peché confifte donc principalenient en ce que le pécheur ou ne veut pas,ou neglige d'accomplir les préceptes par rapport Dieu, Or c'eft - là proprement cette offenfe qu'il ne peut réparer, que par une ferme réfolution de les accomplir à cause de lui, C'est donc là ce qu'il faut enten dre auffi par l'amour effectif qu'il eft obligé d'exercer. Et ceci quand on prendra la peine d'y faire une férieuse attention,nous conduit neceffairement à reconnoître combien l'obligation à l'aЄte propre & fpécial de l'amour divin eft conftante & certaine dans la foi catholique. Nous avons en effet établi cideffus comme certain, & fi certain de foi, que le contraire feroit une héréfie qu'en vertu de ce précepte: Vous aimerez le Sei gneur, nous fommes obligés un acte propre & particulier d'amour de Dieu; & cela non une feule fois dans la vie, non dans le cours de cinq ans au moins mais tous les ans & tous les jours: enforte que l'ufage de cet acte foit en nous très-fréquent, & fi fréquent, qu'il nous devienne familier & comme journalier; puifque fans lui nous ne pouvons ni bien entendre, ni prononcer dans fon véritable fens l'Oraifon Dominicale, qui doit être comme notre priere de chaque jour. Mais ce principe une fois établi, fi nous approfondiffons cette importante matiere, & fi nous remontons jufqu'à la fource des chofes pour developper les rapports, & toute l'étendue d'une verité fi capitale, nous comprendrons bientôt que l'amour effe&tif, qui confifte dans l'obfervation des Commandemens par |