ajoûte aux decrets du faint Con

cile.

Confeffons-le donc que ce mouvement nous aide, qu'il nous prépare le chemin, qu'il nous difpofè à la juftice. Que ce point encore une fois demeure à jamais défini. Ajoûtons-y même si l'on veut,ce que le faint Concile dit à la vi.Seffion: Que les péni- Sess. vr. tens font utilement ébranlés par chap. V-X la crainte des peines; & ce qu'on lit dans la xiv.queles Ninivites furent utilement frappés de cette crainte ; & de tous ces différens endroits qui fe rapportent fi naturellement les uns aux autres, prenons bien le fens de ces termes choifis & repétés avec foin; mais gardons - nous bien d'aller au-delà: car nous nous trouvons comme refferrés par ces expreffions choifies & fi fouvent inculquées, d'utilité, de fecours

de préparation,& de difpofition. Ce terme de fuffisant, où le trouvons-nous? Il s'offroit de lui même, s'il eut exprimé la

eft

pen

fée des Peres; & toutefois non feulement ils ne l'ont jamais employé, mais ils l'évitent même avec foin, comme on le voit par la teneur des paroles, & comme on le verra plus clairement encore par les actes du Concile que nous rapporterons bientôt. Et qu'on ne dife pas que difpofer équivalent à fuffire. Si le Concile en eût jugé de même, & fi le terme de fuffire cût paru répondre à fon intention, ce terme fi naturel & fi neceffaire pour l'exprimer, le Concile fans doute ne fe le feroit jamais interdit. Au furplus dès le commence. ment de la xiv. Seffion, cette fainte Affemblée nous a marqué très clairement quel étoit fon

but, lorfqu'elle a dit qu'il avoit été neceffaire de traiter cette matiere de la Pénitence avec plus d'éxactitude & plus d'étendue, à caufe du grand nombre & de la diverfité des erreurs qui s'étoient élevées dans ces derniers tems. Et de quelles erreurs s'agiffoit-il Sinon de celles des Luthériens, qui penfoient que la crainte des peines eft mauvaise, nuifible & charnelle. C'eft donc là cette erreur que les Peres du Concile ont fi parfaitement confondue, qu'il feroit inutile d'ajoûter à ce qu'ils en ont dit, lorfqu'ils établiffent que cette crainte eft non feulement utile, religieufe & donnée par le SaintEfprit, mais même une préparation & une difpofition utile & neceffaire à la juftification. Que fi l'on revient encore à faire obferver, que le Concile

dans cet endroit ne dit rien de

l'amour, & ne parle que de l'efperance du pardon, nous avons déja répondu qu'il ne s'enfuit point de là qu'il ait exclu, mais au contraire qu'il a fuppofé toutes les autres difpofitions énoncées dans la vi. Seffion, Voudroit-on dire auffi que le Concile exclut du Sacrement de Pénitence la volonté d'accomplir les préceptes, & la foi même dont il a defini la neceffité dans la vi. Seffion, & dont il ne parle point ici? A Dieu ne plaife! Le Concile fuppofe donc ici toutes les difpofitions qu'il avoit d'ailleurs définies; & s'il exprime dans cet endroit l'efperance du pardon, c'eft pour caracterifer la nature de la crainte dont il parle, qui fans cette esperance feroit trop accablante & trop inquiete, & reffembleroit bien plûtôt au deLespoir

pour enten

poir qu'à la crainte même. Telle eft donc la méthode, & XXVIL Quelles telles font les regles que nous pro-font les repofons pour bien expliquer le gles qu'on Concile. 1°. S'arrêter à la fimpli- a fuivies cité & à la proprieté des termes, dre & pour qui par préparer & difpofer veu-expliquer le lent qu'on entende préparer & Concile.. difpofer, & non fuffire. 2°. Exa miner le deffein & le but du Concile,comme nous venons de le faire. 3. Se propofer non de feparer les définitions du Concile, & de les oppofer les unes aux autres, mais de les raprocher & de les concilier, comme nous l'avons executé jufqu'ici. 4°. S'en rapporter aux actes du Concile rédigés par les meilleurs Auteurs avec l'approbation du faint Siege, comme nous le ferons tout-à-l'heure, en prenant pour guide le fçavant Cardinal Palavicin. 5°. Enfin prendre exa

I