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Ainfi malgré la Jeunesse,

Sa Lire, fon chant vainqueur,
De fa premiere Maîtreffe
Apollon manqua le cœur.

Le Talent amuse, il frape,

Il nourrit la vanité :

Rien de plus: Daphné m'échape,

Le Laurier feul m'est resté,

3...

....

***********************************

O DE V I

A MADAME LA MARQUISE

DE

VILLAR S.

E n'eft pas affez que de naître
Avec des atraits éclatans:

Sans les Graces on risque d'être

Et belle & laide en même tems.

Des Traits le plus jufte affemblage
S'arrête aux regards feulement :
Les Graces en font davantage,
Elles vont droit au fentiment.

La Beauté la plus admirable
Eft toûjours la même Beauté:
L'Agrément eft inépuisable,
Lui-même eft la Diverfité,

Iris fçait danfer, & Climene
Des Mufes défieroit les chants:
Agrémens paffagers, qu'amene

Le Lieu, le Hazard, & le Tems.

VILLARS, l'occafion de plaire
Renaît pour vous à tout moment:
Hier c'étoit d'une maniere,
Aujourd'hui c'est tout autrement.

Prenez fans choix, à l'avanture:

L'air badin, le ton ferieux :
Toujours la derniere Parure

Eft celle, qui vous fied le mieux.

Jufqu'à l'humeur, jufqu'au caprice,

Défaut

pour toute autre Beauté

Qui femble un nouvel artifice,

Que les Graces vous ont prêté.

Sans

Sans faire montre de fes Armes,

L'Amour a de plus fûrs fecours.

Eh quoi? Certain air, certains charmes Dans le filence, & les Difcours,

Jeuneffe d'Hebé, Teint de Flore,
Traits de Cypris, tout eft en vous.
Sans cela vous plairiez encore;
Les Graces peuvent tout fur nous.

K

**

ODE

VII.

A Me LA MARQUISE DE FLAMARIN.

OUS ne voyons que trop de Belles,
Qui ne font de plaifir qu'aux yeux :
D'abord l'Amour vole après elles,
Puis pour les fuir, vole encor mieux.

Qui le fixe auprès de vos Charmes ?
On croit toujours vous voir trop peu.
Dites-moi quelles font ces Armes,

Dont vous cachez fi bien le Jeu?

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Ne vous mettez point en courroux :

Vos Rivales auront beau faire,

Le fecret eft toujours à yous.

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