La Politefle fincere

Parut à la Cour d'Iris,

La Raifon douce & legere

Y badine avec les Ris,

Jamais dans ce fanctuaire

N'entrent les fombres Ennuis,

Phébus y vient de fa Lire

Eflayer les nouveaux fons,

Et donne à fes Nourriffons Pour regle, ce qu'elle admire.

IRIS, chez vous tout respire
L'Efprit, le Goût, & la Paix.
O charmant, ô doux Empire!
J'en reffens tous les atraits,
D'autres fçauront les décrire.

Amphion que j'ai formé,

Ce Chantre fi renommé

Vous auroit cedé peut-être ;

Vos chants ne font pas moins doux: Une Eleve comme vous

Auroit plus flaté le Maître.

C'est moi qui feul dans les Cieux,

Maître de Ceremonie;

Régle les places des Dieux.

Chez vous vient-il Compagnie,

Chacun se montre jaloux

D'être le plus près de vous.

Loin d'ufer du Caducée,

Pour remettre entr'eux la Paix,
Il me viendroit en 'pensée
De les bannir pour jamais.
Malice, foit : mais sensée.
Quand Jupiter amoureux,
Me confioit fes Conquêtes,
Je ne fervois que fes feux,
Je n'ordonnois que les Fêtes:

Mais auprès de vos Appas

A

S'il eût employé mon zéle,

IRIS, je ne réponds pas,

Qu'il m'eût trouvé fi fidelle.

Entre Elles une Barriere,

Venus craint le Juge auftere,
Et ne veut que des Amis;

Themis fuit qui veut trop plaire.
Venus changeant de maintien,

Prit certain air de referve,
Sur le regard de Minerve.

Elle compofa le fien.