MIRTIL. Ouy, c'eft demain, Que l'heureux Palemon doit recevoir la main. DAMON. Ah! qu'Iphife eft contente! MIRTIL. On ne peut d'avantage. DAMON. Elle fent que mon cœur luy revient fans partage. MIRTIL. Bon! elle époufe auffi l'amy de Philemon. MENALQUE. Ton Epouse, Mirtil! MIRTIL Ouy, la jeune Elizere: Hier devant Climene elle a reçu ma foy. Bergers, voyez ma joye, & felicitez-moy. Adieu. MENAL QUE. Tu vois, Damon. DAMON. Je vois des infidelles, Leur exemple m'aprend qu'il faut changer comme elles. MENALQUE. Ah! fi c'est un plaifir, ce foir tu peux le prendre. Nos Troupeaux renfermez, nous aurons tout le tems. DAMON. Ouy, mais croy-moy, chantons les amours inconftans. 粥粥粥粥粥粥粥粥粥粥粥粥粥粥粥粥粥說 ECLOGUE VI. fes loix; RIS s'aplaudiffoit de fon humeur fevere. Dans nos bois cependant il n'eft point de Bergere, Que l'Amour n'ait juré de foumettre à C'est un ferment qu'il porte écrit für fon Carquois. Se fera-t'il bannir comme tous fes Rivaux? Mais fon fecret luy pefe, & redouble fes maux: Trop de rifque à parler, trop de peine à se taire. Un jour, qu'on celebroit les noces de Glycere, Nos Vallons refonnoient des concerts les plus doux, Tout le Hameau marchoit au devant des Epoux; Une chaîne de fleurs, pour marque du mystere, Guidoit chaque Berger avec chaque Bergere, Soit hazard, foit détour qu'Amour luy-même eût pris, Ce fut à Corydon qu'échut la main d'Iris Il doit au facrifice être affis auprès d'elle, Au feftin c'est à luy de fervir cette Belle; C'eft avec luy qu'Iris dans les Jeux doit danser. Du fort de ces Epoux que devons-nous penfer ? Dit-il, leur tendres feux vont éclater fans crainte ; Ce jour les affranchit d'une longue contrainte.. Heureux qui de fes foins reçoit un prix fi doux! Mais c'est une chimere, un vray songe pour vous; Pour juger de leur joye il faut un cœur fenfible. Il eft vray, dit Iris, que mon cœur eft paisible Je connois peu l'Amour, mais je pénetre assez, Pour porter peu d'envie aux cœurs qu'il a bleffez. Plus il occupe un cœur, & plus il le tourmente, Il l'enleve aux plaifirs que le hazard présente. Moy, dit-il, fi j'avois connu certains attraits, Une de ces Beautez, de qui l'indifference Nous eft pour l'avenir un gage de conftance, Que leur gloire intereffe à ne jamais changer, Ah! j'aurois plus aimé qu'aucun autre Berger. Helas! c'eft un bonheur que le Ciel me denie, Mais....Tournons nos regards vers la ceremonie, Luy répond la Bergere: Ah, dit-il, j'y confens. Regardez ces Epoux, ils allument l'encens ; Ecoutez un peu l'Hymne, où leur deux voix s'unissent, Du concert de leurs cœurs ces chants nous avertiffent. |