Ces Eaux, dont le cristal recevoit ton image, Mais dis-moy ce qui peut te rendre à nos defirs? La liberté, la paix, le goût des vrais plaifirs. Mais lorfque par fes dons la Nymphe Galatée Car tu devois la fuivre en un lieu plein d'apas. J'ay fuivy Galatée, & ne m'en repens pas. IPHISE Mais ce lieu fi charmant, c'étoit la Cour, je penfe. ERIXEN E. C'eft ainfi qu'on l'apelle. IPHISE. Où la magnificence, L'or, & les diamans brillent de toutes parts. ERIXEN E. Ce fpectacle a bientôt épuifé les regards. IPHISE. Mais tant d'autres plaifirs que ce féjour aprête, Tu crois donc qu'à la Cour habite le plaifir. IPHISE. Eh! que feroient de mieux des gens pleins de loifir, ERIXENE Non, mille & mille foins les devorent fans ceffe. IP HISE. Pourquoy cacher l'ennuy dont on eft tourmenté ? Iphife, ainfi le veut une Divinité, Dont le culte eft bizare, & les loix font pefantes. Quoy! Pomone, Ceres, Déeffes bienfaifantes, Nos Dieux, Pan, Apollon; n'y font pas adorez? ERIXEN EL : mion 2 oup ! NI On reçoit leurs préfens, leurs noms font ignorez.. ́Et d'une noire envie empoisonne les cœurs IPHISE. On dort mieux quand on n'a que le foin des troupeaux ; On pare de ce nom quelques desirs frivoles, I Un commerce indifcret de regards, de paroles, Un lien qui fe noue & se brise en un jourjob r Iphife à ton avis eft-ce-là de l'Amour pikai org ed Ah! de quelque dépit ton ame eft poffedées àlast) Car enfin de la Cour j'ay toure une autre idée : li Ce que tu m'en as dit m'étonne, & franchements E Sur ce que j'en ay vu, j'en raisonne autrement. ERIXENE Eh! qu'en as tu donc vûr IPHISE, Moy! j'en ay vû le Maîtres Ecoute, & mon recit t'étonnera peut-être. J'étois affile aux pieds de cet orme, où Daphnis Ecrivit tant de fois le nom de Coronis, 1 Mes troupeaux un peu loin paiffoient dans la prairie Mais des chevaux fifiers, & des hommes fi beaux: 1 a C'est là que je le vis, tour comme jeste vois, it Je tremblois, mais à tort ; il eft la douceur même. |