De ce Lac vafte & tranquile, Que les bords font agitez! Aux funeftes Nouveautez ! La crédule Bergerie S'ouvre à des Loups en furie, Helas! de ces Sanctuaires SAINTS, que la Foy folennife Vos Corps refpectez des ans. On brife l'augufte Table, Ton Sang, ta chair adorable, Grand Dieu, font foulez aux pieds. Ah! que la Terre engloutiffe Ces profanateurs affreux! Que le Soleil s'obscurciffe, Que vois-je ? FRANÇOIS t'implore, Pour eux il t'appaise encore, Ce Jufte a changé leur fort. D'une Nation volage Moins Maître qu'Interceffeur, Moïse pour apanage C'eft la Couronne & l'appui. Saint Pafteur, voilà tes armes, Par tes difcours, par tes larmes, Que la Vigne defolée Pouffe de nouvelles fleurs, Que l'Eglife repeuplée * Dans la Forêt des Alinges. Quand l'Idolâtre renonce A fes Dieux de marbre & d'Or, Sa Raifon contr'eux prononce, Et prend un facile effor: Mais helas! chez l'Heretique La Raison fiere, & Critique Les Sens craignent cette Chaîne, Ces Voiles, dont la Foi gêne Le Vainqueur infatigable Epanchemens de fon amc, Vases de Manne remplis ! O DEI II. 'ETOIT fait d'Ifraël: Judith, que le Ciel guide, Terraffe d'un feul coup tout le Camp des Vainqueurs: Efther ne s'arme que de pleurs: Elle parle, un Roi tremble & l'Oracle homicide Se taît: un calme heureux fuccéde à tant d'horreurs. D'un Triomphe plus grand je vais tracer l'image: Eft-ce un Peuple fauvé? Non, c'eft tout l'Univers. Vaincre la Mort, brifer des fers, Ne fut de ce Combat que l'ombre, ou le préfage; Ici l'Enfer fuccombe, & les Cieux font r'ouverts. |