Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

C'en eft fait: il fe leve, il fe raffure, il marche
Ton Image triomphe, il la tient dans fes bras:
Que de mourans baifent les pas!

Tel

que le Philiftin fuit à l'afpect de l'Arche, La Mort fuit, oui la Mort ne te réfilte pas.

Craignons d'autres poifons, ceux que l'Erreur enfante, Ruisleau foible en naiffant, Torrent dans fes progrès. De l'Ennemi brife les traits:

Par Toi la Verité fut toûjours triomphante

Puiffe-t'clle à nos yeux ne s'éclipfer jamais!

结果

[ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Voilà l'état où nous fommes,

La Terre eft notre Prison:

Le Ciel condanna les Hommes

Aux Feux, au Fer, au Poison:
Chaque Mort eft le fuplice,

Qu'une éternelle Juftice

Contre nous a prononcé :
Le Glaive à toute heure frape,
Dans un inftant tel échape,
Qui dans l'autre eft renversé,

Quoi! lâchement intrepide,
Périrai-je fans fremir-?

Où dans un oubli ftupide,

Chercherai-je à m'endormir Lot

O Mort! une erreur fatale
Nous fate fur l'intervale,

Qui nous fépare de toy:

Elle allonge la mesure

Du peu de Jours, qu'on s'affure

Pouvoir fouftraire à ta loy.

Sur mon front fleurit encore

La Santé, mere des Ris;

Eh quoi! Ma derniere Aurore:
Luit à mes regards furpris!
La chute des Edifices

Toûjours par quelques indices
Se laiffe au moins pressentir:

Et fouvent de la ruine
De notre obfcure Machine

Rien ne peut nous avertir.

Ah! demande à la Nature
Comment a duré ce Corps;
Interroge fa Structure,
Ses Organes, fes Refforts:
Sang, Liqueurs, Ruiffeaux agiles
Qui dans ces Roseaux fragiles.
Précipitez votre cours:
Helas! s'il faut qu'une goute
Quitte, ou retarde fa route,

C'eft le terme de nos jours.

Les Elemens en furie

Aux Ans joignent leur effort,

Qu'est-ce donc que notre Vie?
Un combat contre la Mort.

Aux Alimens la faim cede,
Indifpenfable remede,

Source de tourmens nouveaux à
L'Art à leur progrès s'opose,
Et le fecours qu'il propose
N'eft qu'un échange de maux.

Le Tems enfin nous entraîne
Laffé l'on cede au torrent.

O Ciel! quelle affreuse fcéne ?
Que vois-je ? L'Homme expirant.
Ce regard fixe, & farouche,
Cette pâleur, cette bouche,
Qui s'ouvre en vain aux regrets.
Ah! de tes plus vils ouvrages,
Nature, avec tant d'outrages,
Tu n'effaces point les traits.

[ocr errors]
« AnteriorContinuar »