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Fruits cultivez par Fruits purs,

les mains des Apôtres,

Vertus des premiers tems, renaiffés dans les nôtres.
Vous, Apôtres, du Verbe Ambaffadeurs facrez
Vous, par qui nos Ayeux fe virent éclairés,
Quand vous viendrés, au fon des fatales Trompettes,
Vangeurs des Veritez, dont vous étiez Prophetes
Sur des Trônes de feu juger les criminels,
'Ah! réfervés pour nous des regards paternels.

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TOURNEMINE, ton cœur étoit né pour la Gloire,
Tu laissas à ton Sang la profane Victoire;

Tes Ayeux la cherchoient pour eux, ou pour leurs Rois,
C'est un Maître plus grand dont ton cœur a fait choix;
C'est lui qui foûtenoit les Vainqueurs que je chante.
Tu parles: à ta voix fuit l'Erreur fremiffante,
Leur zele renaiffant anime tes travaux

Le même prix atend tes Triomphes nouveaux.

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Dis-nous ceux que tu vois placez au premier rang,
Une Palme à la main, & tout couverts de fang;
Temoins de notre foy, Martyrs, dont le courage
Imitant le Sauveur, confoma fon ouvrage :
Leur Supplice fe change en Triomphe immortel
Er du tombeau, leur cendre à paffé sur l'Autel.

Le CHRIST avoit fini fa carriere penible,
Et l'infidelle Hebreu, l'Idolâtre infenfible,
Contre la Verité s'étoient armez en vain.

* S. Jean dans l'Apocalypfe

Pour elle tout obftacle eft un nouveau chemin.
Douze Organes choifis l'annoncent à la Terre;

Le Menfonge s'épuise à leur faire la guerre;
Par eux l'Areopage est déja confondu :

Déja le jour aux Morts par leur ombre eft rendu.
Pour affoiblir ces coups, fi l'Enfer les imite,
Elevé dans les airs Simon fe précipite.

Miracles & Difcours, tout éclaire les yeux:

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L'un renonce à fes biens, l'autre abjure fes Dieux;
Femmes, Enfans, Vieillars, que la Grace rapelle:
Tout forme pour le Ciel une race nouvelle.
Quel espoir refte donc au Pere de l'Erreur ?
Le bonheur des Humains irrite fa fureur..
De fes mugiffemens les Enfers retentiffent,
Son Trône eft ébranlé, fes Miniftres fremiffent.
A fes cris redoublez arrive un Monftre afreux,
Entouré de poisons, de glaives, & de feux.
C'eft lui, qui fous le nom des noires Eumenides
Sçut armer, & punir les premiers parricides.
Ses Serpens, fes Flambeaux exhaloient dans les cœurs
Ou de fougueux tranfports, ou d'adroites fureurs.

Il eft le même encor. Des flâmes éternelles
Sa bouche à l'Univers foufle les étincelles.

Par les tourmens, & l'art de les faire durer,
Il prépare la mort, & la fait defirer.
Aux horreurs du fuplice il adjoute fans ceffe
Par la main qu'il choifit, par l'apareil qu'il dreffe;
Il joüit des douleurs, ouvre & ferme le flanc,
Et fouvent goute à goute il fait couler le fang.
Redoutable foûtien de mon funefte Empire,
Sors des fers, dit Satan, vole, pourfui, déchire
Ce monde de Sujets revoltez contre moi,

Et

que féduit l'apas d'une nouvelle Loi.

L'orgueil foûtient un cœur, mais les fens le trahiffent,
A l'afpect des Tourmens ils cedent, ils molissent.
Eclate, arme les Rois, les Prêtres, l'Univers ;
Répand l'horreur, le fang, repeuple les Enfers.
Le Monftre impatient fur la Terre s'élance,
Et felon les climats déguise fa vangeance.
Solyme le reçoit; au Temple il va s'affeoir,
Prend l'habit du grand Prêtre, & porte l'encensoir;
Ouvre les Livres Saints, & pour le culte antique

11 rapelle en pleurant le zele Prophetique ;
Leur parle d'un Meffie armé de Légions
Qui doit le fer en main domter les Nations.
Il celebre en paffant l'équitable fuplice.
De ce Mortel obfcur, qu'a profcrit leur Juftice;
Que la mort d'un vil nombre ou coupable, ou féduir
De la mort de ce Chef vous afsûre le fruir.s

O des Prophetes Saints meurtriere barbare,
Solyme, à ce difcours ta fureur fe déclare.
Le Jourdain, qui recule à tes crimes nouveaux,
Du fang de fes Enfans verra s'enfler fes eaux.co

Au Trône des Cefars le Monftre alors s'envole;
Précedé de Licteurs, il monte au Capitole,
Des Veftales, du Peuple il excite les cris,
De ce fage Senat il trouble les efprits,

Il fait pâlir Cefar, aux Maîtres de la Terre
Il montre les Chrêtiens tous armés du Tonnerre,
Les Dieux prêts à tomber, & Rome fans apui,
Le Feu facré qui meurt, & l'Empire avec lui.
Hâtez-vous, par ma voix les Dieux vous avertiffent.
Qu'aux pieds de leurs Autels vos Ennemis periffent......

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