Qui vous lit, ou vous écoute,
Du Beau s'imprime les traits,

Il tourne au Vrai, vers le Doute
Il ne décline jamais:
Ainfi l'Eguille sensible,
Du Nocher guide infaillible,
Tourne au Pole conftament:
Eh! quelle vertu l'anime?
Celle qu'un inftant imprime
A l'aproche de l'Aimant.

Tel

que fon génie enivre,

Trop fouvent s'eft égaré:

Heureux, heureux qui peut

Un Conducteur affuré!

Sa Mufe avec choix fertile,

Fuit l'abondance fterile

Des Beautez hors de faifon:

Et jufte autant que fublime,

Des obftacles de la Rime.
Fait honneur à la Raifon.

fuivre

Loin ces Auteurs, dont Horace

Peint les complots fuborneurs
Fiers, ou rampans, du Parnaffe
Ils ufurpent les honneurs.

Que Themis ici fleuriffe,
Que la Brigue & l'artifice
A vos yeux ne puissent rien !
L'ouvrage feul follicite,
L'Etranger par fon mérite
Devient vôtre Citoyen. *

* On eft de cette Académie dès qu'on y a remporte trois Prix.

E j

Accourez Dieux & Déeffes,

La Danse au pied des Autels Menoit jadis vos Prêtreffes Offrir les vœux des mortels: Soleil, par ce feul langage. L'Indien rendoit homage

A ta féconde clarté :

Des Saliens fous les armes.:

Les Danfes, Dieu des alarmes, Plaifoient même à ta fierté.

Du Temple paffe à la Scene,
Danse, tu peux difputer

Aux efforts de Melpomene

L'honneur de nous enchanter.

Tes geftes, tes pas agiles,

Tes caracteres mobiles

Décrivent les fentimens

Et ces vivantes Peintures

Changent autant de figures,

Que le cœur de mouvemens.

Mercure du fombre empire

A-t'il repaffé les flots?

Son Caducée en retire

Une foule de Heros; :

Terpficore les amêne,

Leur rend l'Amour ou la haine,

Dont ils furent agitez;

Mouvemens, qui dans moi-même,