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fort de Marfan & Capitieux ou Capsjoux. La Reine fit fon entrée folem- 1529. nelle à Bordeaux; Cognac, Amboife, Blois, jouirent tour à tour du fpectacle de cette Cour renou

vellée. Le couronnement de la Au mois de Reine à S. Denis, & fon entrée à Mars 1530. Paris, furent célébrés par un magni- Mém. de fique Tournois qui fe donna dans la Du Bellay, rue S. Antoine.

Ces fêtes, ces Tournois, cette femme qu'il n'aimoit gueres, ce titre de beau-frere d'un homme qu'il haïffoit, voilà tout ce qui reftoit à François Premier de tant de juftes prétentions fur la Ligurie, fur la Lombardie, fur le royaume de Naples, de tant d'armemens, de tant d'argent, de tant de fang, de cette gloire acquife à Marignan par la victoire, confervée à Pavie au fein du malheur, mais prefque perdue depuis dans fa Cour par la moleffe & l'inapplication.

liv. 3.

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Cependant fon rival exerçoit fans Guicciard obftacle fa puiffance en Italie, il y exécutoit ayec hauteur le Traité

liv. 19. Belcar. liv. 20. i 17.

15.29.

de Cambrai. Les Italiens, abandonnés à leur foibleffe, attendoient en tremblant quelle feroit leur deftinée.

L'Empereur s'étoit transporté chez eux, tant pour recevoir la Couronne Impériale des mains du Pape, que pour régler en perfonne fes affaires dans ce pays-là. Le Pape & l'Empereur étant d'accord, & ce dernier paroiffant en armes dans Italie, fon couronnement ne fouf-Ee 24 Fé froit ni difficultés, ni délais, il fe vrier 1530 fit à Bologne dans l'Eglife de S. Petronio. L'Empereur, à genoux, bai-Sleidan. fa fes mains, qui portoient encore les marques de fes fers; le Pape embraffa & couronna cette tête qu'il eût voulu écrafer: il parut avoit ou blié toutes fes injures, l'amitié la plus tendre fembla préfider à cette

liv. 20.

Commentar.

liv. 7.

Belcar. liv.

entrevue..

Il reftoit pour la pacification uni20 n. 29. verfelle, à reconcilier le Duc de Ferrare avec le Pape, le Duc de: Milan & les Vénitiens avec l'Em-pereur; enfin à réduire. la Républi

que de Florence; cette derniere ex-
pédition intereffoit à la fois le Pape 1529.
& l'Empereur, à caufe du mariage
d'Alexandre de Médicis avec la Bâ-
tarde de Charles-Quint.

Le Duc de Ferrare vit bien qu'il n'avoit pas d'autre parti à prendre que celui de foumettre fes droits au jugement de l'Empereur; le Papeprit auffi ce Prince pour arbitre; comptant fur un peu de partialité que l'Empereur lui avoit promis,, & fur quoi il ne lui tint point parole. Clément VII affectoit d'étendre les prétentions du Saint Siege jufques fur Ferrare, afin que le Duc s'eftimât trop heureux d'en être quitte pour la reftitution de Modene & de Regge. L'Empereur décida que Modene & Regge appartenoient au Duc de Ferrare, & il lui remit Modene qu'il avoit entre les mains ; à l'égard de Ferrare il prononça que le Pape en donneroit une nouvelle inveftiture au Duc, moyennant cent Paul.Jov.de mille ducats. Le Pape fut très-mé- vitâ A phon.content. de cette décision, il ne vou- rariæ.

A

fi Ducis Fer,

Belcar. liv.

20. n. 38. Guicciard.

iv. 20.

Liv. 19.

lut pas s'y foumettre;il refufa les cent 1529. mille ducats, & le cens que le Duc lui fit offrir publiquement, il ne fit ni la paix, ni la guerre, mais le Duc de Ferrare obtint de l'équité de l'Empereur tout ce qu'il avoit efperé de l'alliance des François. Charles-Quint avoit voulu paroître jufte envers le Duc de Ferrare, il voulut paroître clément envers Guicciard. le Duc de Sforce; celui-ci à qui Antoine de Leve enlevoit toujours quelques portions du Milanès, prit le parti d'aller fe jetter aux pieds de l'Empereur, & fe juftifier de la prétendue félonie dont il étoit toujours accufé. Antoine de Leve preffoit l'Empereur de difpofer du Milanès en faveur d'Alexandre de Médicis ou de quelque autre fujet fans prétentions & fans titres, qui devroit tout à fa bonté & que la reconnoiffance attacheroit à fes intérêts; mais il falloit faire un choix agréable à toute l'Italie, & ce choix étoit tout fait dans la perfonne de Sforce. L'Empereur qui n'auroit pu pren

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1529.

dre le Milanès pour lui-même, fans renouveller les troubles qu'il vouloit alors étouffer, crut qu'il n'étoit pas même prudent d'y établir fa Bâtarde & fon Gendre, en dépouillant celui que le vœu de l'Italie entiere y avoit appellé. Il donna un fauf-conduit à Sforce qui vint le trouver à Bologne. Sforce parut devant fon Juge avec une contenance modeste & affurée : » je ne veux » point d'autre fureté que mon in» nocence, lui dit-il, il jetta le fauf-conduit aux pieds de l'Empe- Belcar. liv. reur. Cette maniere franche & noble plut à Charles-Quint. Le Duc rejetta tout ce qu'il avoit fait fur les violences du Marquis de Pefcaire, qui l'avoient forcé à prendre les armes pour fa défense lorfqu'il s'étoit vu preffé par ce furieux ennemi dans le château de Milan. Péfcaire étoit mort il valoit mieux qu'il eût tort que Sforce; d'ailleurs la conduite de Pefcaire n'avoit jamais été bien éclaircie. Ces confidérations jointes aux motifs politiques qui déter

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20, n. 28.

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