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dans les pfeaumes, nous ne goûterons point celles que nous cherchons dans la méditation.

Le quatrième, eft de vous fervir des pfeaumes & de la priere vocale pour réchauf fer de tems en tems le défir d'être à Dieu, & de jouir de lui. Car ce défir s'affoiblit & s'éteint même toutà-fait, fi l'on n'a foin de l'entretenir & de l'accroître. » C'est pour cette raison, dit » faint Auguftin, que nous de» ftinons certaines heures à » la priere, afin de rappeller »notre efprit, & de nous aver» tir nous-mêmes de nous ren» dre attentifs à ce Bien fuprême que nous défirons

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» de peur que ce défir qui » commençoit déja à fe ral

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lentir en nous, ne fe réfroi «e diffe entierement, & ne s'é- « teigne tout-à-fait. »

D'où vous devez con clure, que fi vous n'êtes plus fervente & plus appliquée après avoir prié vocalement, vous avez perdu votre tems & votre priere : & en fecond lieu, qu'il eft néceflaire de féparer par quelques intervalles confidérables les temns destinés à la priere, puifque le deffein de l'Eglife & notre propre utilité demandent que nous nous appliquions fouvent à la priere pour rallumer un feu qui peut s'éteindre aifément quand il n'est pas entretenu. Il est vrai qu'on a des affaires & des occupations qui rendent cette pratique un peu diffi

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cile mais ce font ces occu

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pations & ces affaires qui étouffent le faint défir dont nous devons toûjours brûler, qui nous enlevent la préfence de Dieu, qui nous diffipent & qui nous troublent. Ainfi c'eft parce qu'on a des affaires qu'il faut prier fouvent: ceux qui n'en ont pas y font moins obligés, parce qu'ils font moins exposés & plus tranquilles.

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Enfin vous devez conclure de la doctrine de faint Auguftin que, puifque toute doctrine chrétienne confifte dans un défir de plaire à Dieu & de le pofféder éternellement, & que le plus grand malheur qui puiffe nous arriver eft s'affoiblisse, il n'y a rien

que ce défir

que

que vous ne deviez faire pour l'entretenir & pour l'augmenter, foit en vous élevant fouvent à Dieu fans former aucune parole, foit en apprenant par cœur quelques maximes de l'Evangi le, ou quelques verfets des pleaumes, pour vous en nourrir pendant la journée, foit en vous tenant humblement en la présence de Dieu, fous les yeux & la main duquel vous êtes. Il me femble qu'il éxige cela de vous encore plus que de qui què ce foit, & je vous y exhorte autant qu'il m'eft poffible.

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II. DE L'USAGE DES SACREMENS.

Du Sacrement de pénitence.

1. Ne le point regarder comme une gène & une fervitude incommode.

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Uoique vous foyez très-difpofée à vous approcher de ce Sacrement auffi fouvent qu'on vous le confeille, il m'a paru que vous le regardez dans le fond du cœur comme une gêne & une fervitude incommode. C'est un fentiment qui ne vous eft pas particulier, mais qui eft trèsinjufte, & qui eft contraire à la miféricorde de Dieu & à la reconnoiffance que vous en devez avoir. Si vous n'a

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