rité, à la pureté, à la fer veur avec lesquelles on doit s'approcher du Corps de J. C. qui vous rempliffe de crainte & de frayeur, & qui vous faffe douter fi vous êtes en état de communier. Car dans ces circonftances vous ne devez pas le faire fans vous être confeffée, & fans être rentrée dans cette tranquillité & cette paix qui eft fi néceffaire pour communier avec fruit.

Mais comme je vous connois timide & paresseuse, & que je crains que vous ne vous allarmiez trop aisément & que vous ne preniez des prétextes ou pour vous confeffer trop fouvent, ou ce qui eft plus vraisemblable, pour différer vos Communions en

différant de vous confeffer; je vous déclare que vivant en Province comme je vous ai vûe vivre ici, vous ne devez vous confeffer que tous les quinze jours, & communier tous les Dimanches.Que ce foit - là votre regle, s'il vous plaît, & ne la changez point que pour de bonnes raifons, & que ce soit très

rarement.

DE LA COMMUNION.

1 Quelques avis fur le tems des

1

Communions.

L eft encore plus jufte que celui qui aura foin de votre conduite, vous marque le tems de communier, qu'il ne l'eft à l'égard des

autres choses. Car l'Euchariftie eft la récompense de la bonne vie. On doit s'en approcher plus fouvent ou plus rarement, felon le progrès que l'on fait dans la vertu; & la volonté humaine étant sujette à tant d'inégalités & de changemens, qui peut prévoir ce que vous ferez ? Qui peut juger de votre fidélité future? & qui peut être affez hardi pour régler vos Communions, ne pouvant pas regler votre conduite? Ainfi n'attendez rien de certain de moi fur cet article. Je me tromperois le premier, & je vous tromperois enfuite, fi je croyois pouvoir vous prefcrire un ordre pour l'avenir. Voici feulement ce que je puis vous dire.

1o. Il m'a paru, depuis que je vous vois dans votre folitude, qu'on pouvoit vous permettre de communier tous les Dimanches, & même plus fouvent, lorsqu'il arrivoit des Fêtes un peu ftinguées dans la semaine.

di

2o. Votre retour vraisem blablement changera les chofes, à moins que vous ne foyez auffi pure. Je ne parle pas des inquiétudes & des foins dans lefquels vous rentrerez ils font légitimes; & puifqu'ils font attachés à votre état, ils font dans l'ordre de Dieu. Je parle d'un autre obftacle que vous craignez vousmême, & qui eft en effet très-oppofé à l'innocence qu'il faut avoir quand on

reçoit le Fils de la Vierge, Vous êtes trop éclairée pour ne pas entendre ce que je veux dire,

3. Si vous confervez avec foin la blancheur de vos vêtemens ; fi vous ne faites que fuivre votre devoir; fi vous gémiffez lorfque la néceflité & le péril vous obligent à le prévenir; fi vous fentez la pefanteur de vos chaînes, & fi vous favez ménager la liberté que votre état vous lais fé: vous pouvez, ce me femble, vous conduire pour vos Communions comme vous étiez conduite ici.

4°. Je vous exhorte, autant qu'il m'eft poffible, à vous rendre digne de communier au moins tous les Dimanches. Il me femble

que