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Après la Communion.

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E m'arrêterai moins aux fentimens que vous devez avoir après la Communion, parce qu'on y fait moins de fautes &

d'ordinaire que > tout dépend des difpofitions qu'on apporte au Sacrement. Il y a néanmoins de certaines choses qui vous conviennent beaucoup plus qu'à d'autres, & je dois vous les marquer.

I I I.

Sentimens qui conviennent après la Communion.

1. Humble fentiment de fa mifere,& parfaite confiance en JESUS CHRIST.

I.

Près l'adoration, l'ac

Ation de graces, & le

refpectueux filence où vous

רס

devez écouter ce que JefusChrift vous dit intérieurement, il eft à propos que vous vous préfentiez devant lui avec un humble fentiment de votre mifere, & une parfaite confiance au pouvoir qu'il a de vous guérir, lui difant avec le lépreux de l'Evangile Seigneur, fi vous le voulez, vous pouvez me rendre pure ; ou, avec DaPf. 40.5. vid: Rendez la fanté à mon ame, car elle la perdue en vous quittant. Je fuis corrompue jufques dans la moëlle des os, & je ne puis trouver de remede qu'en vous.

Matt. 5.

2.

19.

Il faut alors vous fouvenir de ce que les Evangéliftes di

Luc. 6. fent de Jefus Chrift, qu'il fartait de lui une vertu qui guériffoit tous les malades ; &

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20.21.

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Vous devez dire en vousmême, comme cette femme dont la foi & l'humilité étoient fi grandes : Ab! fi je Man. 9. puis feulement toucher la frange de fa robe, je fuis affurée d'être guérie. « Vous « ne le touchez pas feulement alors, dit faint Jean Chryfofrôme: vous le poffédez au« milieu de votre cœur, vous “ l'avez reçu comme votre « nourriture: c'eft bien autre « chofe que de toucher fes vê-« temens.»Mais faint Augustin nous apprend qu'on ne le touche utilement que par la foi, & qu'il arrive tous les jours dans la Communion que plufieurs preffent le Fils de Dieu, & ne le touchent pas; ainsi qu'il arriva à la foule qui le fuivoit, lorsqu'il

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7.

Luc. &. dit que cette femme dont j'ai parlé l'avoit touché perfonne ne l'ayant touché comme elle.

Il faut alors penser à ce qui eft écrit dans les Pfeau

Pf. 144. mes: Le Seigneur fait juftice à ceux qui font dans l'oppreffion : il nourrit ceux qui ont faim: il brife les fers de ceux qui font enchaînés : il éclaire les aveugles: il releve ceux qui font brifes. Il faut vous mettre entre fes mains, fans entreprendre de lui prescrire ni le tems, ni la maniere de votre guérison; vous contentant de lui dire comme les fœurs du Lazare: Seigneur, celle que vous aimez eft bien malade. Il ne doit rien y avoir de caché dans votre cœur que vous

Joan. 11.

ne lui découvriez, non pour le lui montrer, car il le connoît infiniment mieux que vous, mais pour le fupplier de le couvrir. « Car nos bleffûres dit faint Auguftin, fe « ferment fous fa main, & « elles fe corrompent fous la « nôtre.» Tout ce que vous diriez à une perfonne de confiance, dites-le lui. Montrezlui les défordres que l'orgueil a fait en vous. Portez la main fur tous les endroits qui vous font fenfibles. Jettez-vous avec amour dans fon fein. Pleurez-y vos déréglemens & vos infidélités, &ne craignez point. Ce n'eft point à un homme qui fe mocqueroit peut-être de vous, que vous faites connoître votre misere : c'est à

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