: térêts; d'être d'être peu finceres, & de manquer fouvent à leurs promeffes, fous prétexte que leur confcience y étoit bleffée. Evitez ces défauts vous n'aurez pas do peine à le faire; ils font tous extrêmement oppofés à votre humeur; & Dieu par fa grace vous en a préfervée dès l'enfance: & foyez perfuadée que, quelque réguliere que vous foyez, le monde vous fera juftice. Mais ne vous élevez point dans votre cœur au- deffus des autres, & craignez de tomber par votre infidélité dans un état dont j'ai cru qu'il étoit néceffaire de vous faire la peinture pour vous en garantir. U Des Voyages. Ne partie de notre vie fe paffe en voyages. Ce feroit un malheur fi vous les aimiez; car cette difpofition marqueroit de l'inquiétude : mais vous les faites avec peine, & j'en ai de la joie. Vous avez néanmoins la confolation de fçavoir qu'ils font non- feulement utiles mais néceffaires ; & cette raifon doit vous les faire regarder dans l'ordre de Dieu, & comme faifant une partie de votre devoir. Comme Jefus Chrift a voulu fanctifier tous les états & toutes les occupations de ceux qui doivent être fes difciples, il a fouvent fait des voyages. A peine fut-il né, qu'il fut contraint d'aller en Egypte; & pendant les trois années de fon ministère public, il ne fit que changer de Villes & de Bourgades, n'ayant point de demeure fixe, & étant toûjours en voyage. On ne peut pas douter qu'il ne nous ait mérité par les travaux la grace de voyager faintement; & vous devez vous unir aux difpofitions toutes divines avec lefquelles il paffoit d'une Ville à une autre, pour y porter la lumiere de l'Evan gile. Vous y êtes d'autant plus obligée, que tous vos voyages font pour le bien public, , pour faire garder l'ordre & la juftice, & pour faire obferver les loix de Dieu & celles du Prince, Sans fa bénédiction, vos foins & ceux de M*** ne peuvent être qu'inutiles pour vous & pour les autres, & une partie de votre piété confifte à lui demander cette bénédiction. En entrant dans votre voi ture, vous devez commencer par quelques prieres pour recommander à Dieu votre voyage. Il y en a de fort belles à la fin du Breviaire, mais elles font latines. Vous en ferez à votre maniere, & vous pouvez même vous contenter des Litanies de JESUS, & de la petite Oraison Sub tuum præfidium, en l'honneur de la fainte Vierge. Vous profiterez du tems que vous avez alors tout à vous, pour lire & pour prier; mais vous mettrez de l'intervalle dans vos prieres; & pour rappeller plus fouvent votre efprit à Dieu, & pour éviter de vous laffer d'un exercice qu'on doit toujours faire avec plaifir. S'il y a du monde avec vous, dont la converfation vous édifie, vous lirez moins, mais vous vous acquitterez fidélement de vos prieres, & vous n'aurez aucun égard aux confidérations humaines qui vous en ont souvent empêchée. Vous fouffrirez avec tran quillité & avec patience toutes les incommodités du voyage; vous éviterez la diffipation & l'inquiétude; vous aurez foin de vos gens par |