te affaire, mais la feule. Ik fautytravailler indépendam ment de tout le refte, & ne s'appliquer au refte que par rapport à cette grande fin. Il faut que tout s'ajuste à cela, que tout y réponde; mais il ne faut jamais l'ajuster à nos autres deffeins. Un mari, des enfans, des amis, & toutes les liaisons juftes, ne font que pour le falut. Tout y doit fervir, & nous ne devons jamais oublier ces admirables maximes de faint Paul: « Que toutes chofes cr viennent de Dieu, & que « nous ne fommes que pour « lui. Que nous ne fommes « 1. Cori point à nous, parce que nous « 20 & avons été rachetés d'un «

grand prix. Que foit nous vivions, ou que

1.

8.6.

6.16.

que « Resi nous « 3. 8.

14.7%

mourions, nous fommes à »celui qui a vêcu & qui est 3. Cor." mort pour nous. Que dans

10.31.

3.17.

les chofes les plus commuColones, & même dans le boire » & le manger, nous devons "avoir le deffein de faire tout » au nom de Jefus-Chrift. » V. DEFA U T.

Peu de confiance en Dieu. Différentes caufes de ce défaut.

L'une des chofes qui empêche le plus votre avancement dans la vertu, eft le peu de confiance que vous avez en Dieu. Il vous traite felon votre peu de foi, & il mesure fes dons fur votre efpérance. Cette défiance vient de plufieurs causes.

1. D'une fauffe humilité,

qui vous fait craindre qu'il n'y ait de la présomption à efpérer de la bonté de Dieu des graces dont vous vous reconnoiffez indigne : au lieu que, fi vous étiez véritablement humble, vous écouteriez fans raisonnement ce que Dieu vous dit; vous croiriez fes promeffes infaillibles, & fa miféricorde infinie, & vous vous y abandonneriez pleinement, quelque indigne que vous en puiffiez être, fans avoir aucun égard à votre indignité. Vous demeureriez en paix, & étant pleine de reconnoiffance pour ce que vous avez déja reçû, vous attendriez avec une ferme efpérance ce qui ne vous a pas encore été donné. Telle étoit l'hu

milité de faint Augustin, bien plus folide & plus éclairée que la vôtre. Comme je "fens, difoit-il, une humble » joie de ce que Dieu a com❞ mencé en moi fon ouvrage, » j'attens auffi avec confiance qu'il lui plaife de l'achever : » afin de n'être ni ingrat en ne » reconnoiffant pas affez ce qu'il m'a déja donné, ni in

» crédule en n'espérant pas ce qu'il ne m'a pas encore ac» cordé. »

2. Elle vient auffi d'incré dulité, & de ce que votre foi eft extrêmement foible. Dieu vous parle, & vous rafHeb.c.17. fure. Il employe même le jurement, felon faint Paul, afin que vous ne doutiez point de fes promeffes. Il vous donne fon Fils, & ce Fils meurt

18.

pour votre falut fur une croix. Il vous dit dans fon Ecriture, que c'est pour vous. Il vous met fa chair & fon fang entre les mains pour guérir votre doute & votre infidélité. Il fait

pour vous feule ce qu'il a fait pour tous les hommes. Et tout cela ne vous touche point. Mais d'où cette infenfibilité peut - elle venir? De ce que vous ne croyez point que toutes ces chofes font vraies. Car le moyen que vous le cruffiez bien fincérement, & que vous euffiez fi peu de confiance? Vous les regardez pour la plupart comme on fait une hiftoire déja paffée, & à laquelle on ne prend aucun intérêt. Vous craignez que les autres ne foient