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ne tombe dans un état d'appauvrissement semblable à celui des arbres qui meurent fur pied.

On voit bien que ceux qui adoptent ce fentiment, comparent les végétaux aux animaux; & qu'ils regardent tout arbre qu'on élague & qu'on équarrit auffi-tôt qu'il a été abattu, comme un animal que l'on auroit tué ; & qu'ils comparent les arbres qu'on laisse avec leurs branches & leur écorce, à tout animal qu'on laifferoit mourir d'inanition. Il est assez généralement vrai que la chair d'un animal qu'on auroit ainsi laissé périr de langueur, ne fe conferveroit pas auffi long-temps que celle d'un autre que l'on auroit tué, & qu'on auroit fur le champ dépecée par morceaux.

Pour mettre ce fentiment dans tout fon jour, & lui donner même toute la force qu'il peut avoir, nous ajouterons, en fuivant la même comparaifon qui vient d'être employée, que le fang & les autres liqueurs étant dans les animaux les parties qui fe corrompent le plus aifément, les Anatomiftes qui fe font propofés de conferver la chair des animaux pour avoir des miologies feches, ont imaginé différents moyens pour extraire, le plus qu'il leur a été poffible, ces liqueurs des parties mufculeufes & charnues qu'ils vouloient préferver de la corruption. Maintenant fi l'on regarde la feve des végétaux comme une liqueur affez semblable au fang des animaux, c'està-dire, comme la partie des arbres qui a le plus de difpofition à fermenter & à fe corrompre, (ce qui a été déja prouvé & qui le fera encore par des expériences que nous rapporterons dans la fuite) on fera déterminé à conclure que tout ce qui précipite l'évaporation de la feve, eft avantageux à la confervation du bois. Il refte donc à s'affurer précisément si l'on parvient à accélérer confidérablement l'évaporation de la feve, lorfqu'on élague & qu'on équarrit les arbres auffi-tôt qu'ils ont été abattus; c'eft ce que nous avons tâché d'éclaircir par plufieurs expériences, dont nous ne rapporterons cependant que quelques-unes à la fin de cet article, réservant les autres pour le Chapitre où il doit être queftion du defféchement des bois. Mais avant que d'entreprendre le détail de nos expé

soit à conserver au bois fa bonne qualité, abstraction faite de toute autre chofe, foit à prévenir que les arbres ne deviennent inutiles à caufe des fentes & des éclats qui ne manquent gueres d'arriver quand ils fe deffechent; & ceux - là ne font gueres attention à la qualité intrinfeque du bois. Nous avons cru qu'il étoit important, de prêter également attention à ces deux objets; cependant pour obferver un ordre dans cette matiere, nous diviferons notre travail en deux parties, pour confidérer féparément ce qui regarde la qualité du bois & ce qui appartient aux fentes. Mais il faut reprendre chaque sentiment en particulier, rapporter les raifons que leurs auteurs alleguent, & les expériences qu'ils propofent pour s'autorifer dans leur avis; il faut que le détail de nos obfervations & de nos expériences fuive de près celles des autres, pour fe trouver en état d'en tirer des conféquences qui puiffent conduire à l'éclairciffement de notre queftion: c'eft ce que nous allons effayer de faire. Nous terminerons enfin ce Chapitre par donner des regles de pratiques fondées fur ce que nous aurons établi auparavant.

ARTICLE I. Quel peut être l'effet que l'écorcement & l'équarriffage des arbres abattus peuvent produire fur leur bois, relativement à leur qualité.

CEUX qui foutiennent qu'il faut ébrancher & équarrir sur le champ les arbres qu'on abat, pofent pour principe:

1o, Que le bois des arbres qui meurent fur pied eft de mauvaife qualité, & que ces arbres font prefque toujours remplis de défauts : généralement parlant il en faut convenir.

2o, Qu'un arbre qu'on abat & auquel on conferve les branches & l'écorce, ne meurt que peu à peu : il faut encore accorder cette proposition qui a été suffifamment prouvée dans le Livre précédent, ainfi que dans la Phyfique des Arbres.

De ces principes, ils concluent qu'il faut (aufsfi-tôt qu'un arbre a été abattu) lui retrancher fes branches & fon écorce, afin, disent-ils, de le tuer, & pour empêcher que fon bois

ne tombe dans un état d'appauvriffement semblable à celui des arbres qui meurent fur pied.

On voit bien que ceux qui adoptent ce fentiment, comparent les végétaux aux animaux; & qu'ils regardent tout arbre qu'on élague & qu'on équarrit auffi-tôt qu'il a été abattu, comme un animal que l'on auroit tué ; & qu'ils comparent les arbres qu'on laiffe avec leurs branches & leur écorce, à tout animal qu'on laifferoit mourir d'inanition. Il eft affez généralement vrai que la chair d'un animal qu'on auroit ainsi laissé périr de langueur, ne fe conferveroit pas auffi long-temps que celle d'un autre que l'on auroit tué, & qu'on auroit fur le champ dépecée par morceaux.

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Pour mettre ce fentiment dans tout fon jour, & lui donner même toute la force qu'il peut avoir, nous ajouterons fuivant la même comparaifon qui vient d'être employée, que le fang & les autres liqueurs étant dans les animaux les parties qui fe corrompent le plus aisément, les Anatomiftes qui fe font propofés de conferver la chair des animaux pour avoir des miologies feches, ont imaginé différents moyens pour extraire, le plus qu'il leur a été poffible, ces liqueurs des parties mufculeuses & charnues qu'ils vouloient préferver de la corruption. Maintenant fi l'on regarde la feve des végétaux comme une liqueur affez femblable au fang des animaux, c'està-dire, comme la partie des arbres qui a le plus de difpofition à fermenter & à fe corrompre, (ce qui a été déja prouvé & qui le fera encore par des expériences que nous rapporterons dans la fuite) on fera déterminé à conclure que tout ce qui précipite l'évaporation de la feve, eft avantageux à la confervation du bois. Il refte donc à s'affurer précisément fi l'on parvient à accélérer confidérablement l'évaporation de la seve, lorfqu'on élague & qu'on équarrit les arbres auffi-tôt qu'ils ont été abattus ; c'eft ce que nous avons tâché d'éclaircir par plufieurs expériences, dont nous ne rapporterons cependant que quelques-unes à la fin de cet article, réfervant les autres pour le Chapitre où il doit être question du defféchement des bois. Mais avant que d'entreprendre le détail de nos expé

foit à conferver au bois fa bonne qualité, abstraction faite de toute autre chofe, foit à prévenir que les arbres ne deviennent inutiles à caufe des fentes & des éclats qui ne manquent gueres d'arriver quand ils fe deffechent; & ceux - là ne font gueres attention à la qualité intrinfeque du bois. Nous avons cru qu'il étoit important, de prêter également attention à ces deux objets; cependant pour obferver un ordre dans cette matiere, nous diviferons notre travail en deux parties, pour confidérer féparément ce qui regarde la qualité du bois & ce qui appartient aux fentes. Mais il faut reprendre chaque fentiment en particulier, rapporter les raifons que leurs auteurs alleguent, & les expériences qu'ils propofent pour s'autorifer dans leur avis; il faut que le détail de nos obfervations & de nos expériences fuive de près celles des autres, pour fe trouver en état d'en tirer des conféquences qui puiffent conduire à l'éclairciffement de notre queftion: c'est ce que nous allons effayer de faire. Nous terminerons enfin ce Chapitre par donner des regles de pratiques fondées fur ce que nous aurons établi auparavant.

ARTICLE I. Quel peut être l'effet que l'écorcement & l'équarriffage des arbres abattus peuvent produire fur leur bois, relativement à leur qualité.

CEUX qui foutiennent qu'il faut ébrancher & équarrir sur le champ les arbres qu'on abat, pofent pour principe:

1o, Que le bois des arbres qui meurent fur pied eft de mauvaise qualité, & que ces arbres font prefque toujours remplis de défauts: généralement parlant il en faut convenir.

20, Qu'un arbre qu'on abat & auquel on conferve les branches & l'écorce, ne meurt que peu à peu : il faut encore accorder cette propofition qui a été fuffifamment prouvée dans le Livre précédent, ainfi que dans la Phyfique des Arbres.

De ces principes, ils concluent qu'il faut (auffi-tôt qu'un arbre a été abattu) lui retrancher fes branches & fon écorce, afin, difent-ils, de le tuer, & pour empêcher que fon bois

ne tombe dans un état d'appauvriffement femblable à celui des arbres qui meurent fur pied.

On voit bien que ceux qui adoptent ce fentiment, comparent les végétaux aux animaux; & qu'ils regardent tout arbre qu'on élague & qu'on équarrit auffi-tôt qu'il a été abattu, comme un animal que l'on auroit tué; & qu'ils comparent les arbres qu'on laiffe avec leurs branches & leur écorce, à tout animal qu'on laifferoit mourir d'inanition. Il est assez généralement vrai que la chair d'un animal qu'on auroit ainsi laissé périr de langueur, ne fe conferveroit pas auffi long-temps que celle d'un autre que l'on auroit tué, & qu'on auroit fur le champ dépecée par morceaux.

Pour mettre ce fentiment dans tout fon jour, & lui donner même toute la force qu'il peut avoir, nous ajouterons, en suivant la même comparaifon qui vient d'être employée, que le fang & les autres liqueurs étant dans les animaux les parties qui fe corrompent le plus aisément, les Anatomistes qui fe font propofés de conferver la chair des animaux pour avoir des miologies feches, ont imaginé différents moyens pour extraire, le plus qu'il leur a été poffible, ces liqueurs des parties mufculeuses & charnues qu'ils vouloient préserver de la corruption. Maintenant fi l'on regarde la feve des végétaux comme une liqueur affez femblable au fang des animaux, c'eftà-dire, comme la partie des arbres qui a le plus de difpofition à fermenter & à fe corrompre, (ce qui a été déja prouvé & qui le fera encore par des expériences que nous rapporterons dans la fuite) on fera déterminé à conclure que tout ce qui précipite l'évaporation de la feve, eft avantageux à la confervation du bois. Il refte donc à s'affurer précisément si l'on parvient à accélérer confidérablement l'évaporation de la feve, lorfqu'on élague & qu'on équarrit les arbres auffi-tôt qu'ils ont été abattus ; c'eft ce que nous avons tâché d'éclaircir par plufieurs expériences, dont nous ne rapporterons cependant que quelques-unes à la fin de cet article, réfervant les autres pour le Chapitre où il doit être question du defféchement des bois. Mais avant que d'entreprendre le détail de nos expé

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