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Au Temple chaque jour ce font nouveaux préfens, Sacrifices nouveaux, nouveau fumet d'encens, Que tous vos revenus, dit le Cagot, vont croître ! Que de tendres agneaux de vos brebis vont naître ! Tous les vœux de la fole ont pour but de

grans biens, Et done cependant au Cagot tous les fiens.

Dis-moi, fote, dis-moi, quelle fureur te guide?
Qu'atend d'un bien perdu ton avarice avide?
Tu dones chaque jour, chaque jour t'apauvrit,
Et de fantômes vains l'on te berce l'efprit.
Je vois, dis-tu, déja mon étable féconde,

De fertiles moissons déja ma terre abonde.

Bien-tôt enfin, bien-tôt mes vœux feront remplis
Dans ta crédulité voilà ce que tu dis,

Mais bien-tôt tu verras dans cet espoir frivole
Gémir au fond du fac ta derniere pistole.
Si j'alois pour t'ofrir des vases précieux
Le vif éclat de l'or t'éblouiroit les yeux.
A ce brillant aspect dont s'émeut le plus fage,
Je verrois la fueur couler de ton visage,
Et ton avare cœur par tes treffaillemens
M'expliqueroit affez les fecrets mouvemens,
Faut-il fur les defauts de ta féble nature

Que le cœur d'un Dieu pur fe régle & fe mefurea

D

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Hine illud fubiit, auro facras quod ovate

Perducis facies. Nam fratres inter ahenos ¿

Somnia pituita qui purgatiffima mittunt.

Pracipui funto, fitque illis aurea barba.

Aurum, vafa Numa, Saturniaque impulit ara.

Veftalefque urnas, & Thufcum fitile mutat.

℗ curva in terras anima, & cæleftium inanes?

Et dans l'égarement de ton aveugle foi

Le crois-tu mercenaire & lâche comme toi ?
Oui, fcelerat mortel, c'est dans cette pensée
Qu'aux piés de fes autels d'une ame intereffée
Pour le rendre fenfible à tes indignes vœux
Tu vas lui propofer un trafic monftrueux,
Et crois qu'il fe prendra, trompé par fon écorce,
Au groffier hameçon que couvre cette amorce.
D'une femblable erreur les chinois prévenus
Ont de leurs Talapoins groffi les revenus,
Crédules aux apâts de leurs difcours frivoles
Ils font éclater d'or leurs fuperbes idoles ;
Ces riches faineans du peuple respectez
Sont fur des fonges creux fans ceffe confultez;
Et plus par fa réponse un d'entr'eux leur agrée,
Plus il a la main pleine, & la barbe dorée,
C'eft cette aveugle erreur qui pouffe les mortels
A mettre un luxe vain jufque fur les autels.
On prêche aux Talapoins en vain la modestie
Du fein de leurs trefors la licence eft fortie
Et Pacôme qui veut nous pratiquer de prés
A quitté le defert, & loge en un Palais.
Vous qui conoiffez mal le Maître du Tonerre
Fébles efprits courbez du côté de la terre,

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Quid juvat hoc, templis noftros immittere mores,

Et bona diis ex bac fceleratâ ducere pulpd?

Hac fibi corrupto cafiam dissolvit olive

Et calabrum coxit vitiato murice vellus į

Hac baccam concha rafiffe, & ftringere venas

Terventis massa crudo de pulvere juffit.

Peccat & hat, peccat: vitio tamen utitur ; at vor

Dicite Pontifices, in fanéto quid facit aurum z

Nempe hoc, quod Veneri donata à virgine pupa,

Quin damus id fuperis de magna quod dare lance

Vuides des veritez què vous devez savoir,

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Privez des sentimens que vous devez avoir, Pourquoi fur les autels portant nos mœurs impures Vouloir à Dieu lui-même imputer nos ordures,

Et fur nos fentimens dont il fcaït fe

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moquer, Décider ce qui doit lui plaire ou le choquer? C'est par ce fol apât dont notre ame eft guidée Que d'un fard impofteur on a conçu l'idée, Que pour couvrir nos corps de fuperbes habits Nous avons teint la pourpre & taillé les rubis Que découvrant la perle en fa conque cachée De ce berceau flotant nous l'avons arachée, Tiré l'or de la terre, & par un feu brûlant Fait d'un amas poudreux un corps pur & brillant, Cet avare defir, dont l'efprit fe confome, Cette cupide ardeur est un vice dans l'homme,. Mais il tire du moins de fa cupidité. Quelqu'ombre de plaifit, & quelqu'utilité.

Mais vous que tient liez le soin du fanctuaire, Dites-moi ce que l'or auprés des Dieux peut faire Ce Roi de nos métaux que leur fert-il de plus Qu'une poupée oferte au Temple de Venus, Quand prenant un époux, une jeune pucéle Pour de plus doux ébats quite la bagatele ↳

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