Que l'Iliade en main dans fa fougueuse audace Ni faire dans l'orgueil d'une veine ampoulée Avec foin & fans bruit tu limes ton ouvrage ; Non equidem hoc ftudeo, bullatis ut mihi nugię Pagina turgefcat, dare pondus idonea fumo Secreti loquimur: tibi nunc hortante Camœna Excutienda damus pracordia: quantaque noftra. Pars tua fit Cornute anima, tibi dulcis amice Oftendiffe juvat, pulsa, dignofcere cautus Quid folidum crepet, & picta tectoria lingua His ego centenas aufim depofcere voces, Ut quantum mihi te finuofo in pectore fixi Voce traham pura: totumque hoc verba refignem Quod latet arcana non enarrabile fibrâ. Cum primum pavido cuftos mihi purpura ceffit, Bullaque fuccinctis laribus donata pependit : Penfez-vous que je veuille en rimes ennuyeuses Etaler dans mes vers des fadaises pompeuses, Et doner, come on voit fur la Scene fouvent, Du poids à la fumée, & du corps à du vent? Sans piquer mon efprit d'une fole manie, A des tons plus communs j'abaisse mon genie! Et c'eft dans votre fein, vous mon cher Précepteurs Qu'en fecret aujourd'hui je veux ouvrir mon cœur. Aprenez dans mes vers mon respect, mon eftime, Quelle union d'efprit, quel feu pour vous m'anime, Philofophe profond qui diftinguez fi bien Le folide difcours du frivole entretien, Qui favez difcerner avec tant de jufteffe A feize ans accomplis je fortois de l'enfance, Cum blandi comites, totâque impunè Suburra Permifit fparfiffe oculos jam candidus umbo: Cumque iter ambiguum eft, & vita nefcius error Diducit trepidas ramofa in compita mentes, Socratico Cornute finu, tunc fallere folers Appofitâ intortos extendit regula mores: Et premitur ratione animus, vincique laborat, Artificemque tuo ducit fub pollice vultum. Tecum etenim longos memini confumere foles, Et tecum primas epulis decerpere noctes. Unum opus, & requiem pariter difponimus ambo, Atque verecunda laxamus feria menfa. Déja plus librement en paffant dans la rue Je regardois l'objet qui s'ofroit à ma veue, Rien ne me gênoit plus, & j'étois justement A ce pas qui nous met dans le balancement, A ce pas dangereux où l'efprit eft en doute S'il prendra la pénible ou la glissante route. De mon cœur chancelant pour fixer l'embaras Je vous cherche : à vos soins j'abandone mes pas, Vous m'ouvrez votre fein, mon cœur tendre & timide Prend & rencontre en vous un Socrate pour guide. D'abord vous redressez au point de la vertu Tout ce que dans mes mœurs vous trouvez de tortu, Mon genie éclairé de vos vives lumieres Chaque jour le dérobe à ses ombres groffieres: Vous conduisez mon cœur, vous reglez mon esprit, Et votre propre main me forme & me paitris. Quel heureux fouvenir rapele à mes pensées Tant de jours fous vos yeux, & tant de nuits paffées t |