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ceux qu'on me présente. Menage lu í
dit il faudroit employer pour cela
bien du tems, & vous n'en avez pas
de refte. Mais quand on vous lira des
Vers, dites toûjours que cela ne vaut
rien, & vous ne vous tromperez gue-
res. Un homme qui auroit été présent
à cette converfation auroit pû ajoû-
ter, faites ce même jugement des Vers
de l'Auteur du Confeil. Certainement
Menage étoit un mauvais Poëte.

Une haute fortune trouble le juLa fotture gement & enfle le cœur. Un homme fait perdre le jugement & alla voir un de fes amis qui avoit été la mémoire, élevé à une grande dignité. Celui-ci guindé fur la fortune méconnut fon ami, jufqu'au point de lui demander qui il étoit. L'ami indigné changea de batterie, il venoit faire des complimens de felicitation, il dit au nouveau parvenu qu'il venoit lui faire des complimens de condoléance fur le malheur qu'il avoit eu de perdre le jugement & la mémoire, puifqu'il ne connoiffoit pas fes meilleurs amis, & qu'il ne fe connoiffoit pas lui-mê

Ref Jution

me.

Le Maréchal Fabert ayant reçu

du Maréchal au fiege de Turin un coup de moufquet à la jambe qui la lui fracaffa, ik

Faberr.

ae voulut jamais qu'on la lui coupât; il ne faut point mourir, dit-il, par pieces, la mort m'aura tout entier, ou elle n'aurà rien du tout, peut-être lui échaperai-je.

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Il ne voulut pas qu'on le vit mourir, perfuadé qu'on fait beaucoup de grimaces en cet état il fit tirer le rideau pour ne pas donner la Comedie à ceux qui étoient dans fa chambre.

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Un homme fort vieux difoit, je d'unVieillard ne vais jamais à un enterrement, parce que j'apprehende qu'on me donne le bouquet.

C'est ainsi que Damon dans une Définition de fes lettres a défini un foldat, c'eft du Soldat. un Galerien fur terre, un homme qui fait fon purgatoire dans ce monde, qui lutte inceffamment contre la mifere qui le mine; c'est un Moine de la Trappe fans mérite, fans vocation, fobre par force, gourmand d'inclination couchant fur la dure dans le lit du monde le plus magnifique, puifque le Ciel & les Etoiles du monde les plus brillantes lui fervent de ciel de lit & de rideau, ayant toûjours outre l'ennemi un ennemi domestique à combattre qui eft la faim; c'eft un

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Grand Prince

de Condé.

pas

homme qui fait des repas legers dont. il n'est fûr de faire la digestion; c'eft un homme qui joue fa vie comme un joueur de profeffion qui jouë fon argent au Lafquenet; c'eft un joueur qu'on fait jouer malgré lui quand il ne veut pas jouer.

La guerre eft une baffette où du premier coup le foldat qui met fa vie fur jeu, eft facé d'un bras, d'une jambe ou d'un cil; le General eft celui qui tient la banque ; c'eft alors qu'il eft vrai de dire que tout l'avantage eft pour le Banquier, la gloire & le profit; c'eft un Banquier qui fair venir quand il veut les cartes en perte, & qui fait jouer les pontes malgré eux. Enfin le Soldat eft le ~joüet de la mifere, de la faim & de la mort.

Bon mot du Le Grand Prince de Condé paffant par une petite Ville de Bourgogne, vit deux Convens contigus, l'un de Religieux & l'autre de Religieufes; & comme les Religieux s'étoient fort relâchez de leur regle, il dit le Loup eft bien près de la bergerie.

Jugement fur la ten

Le jour de la nôce la tendreffe eft bien haut dans le thermomettre,le lendreffe le jour demain elle defcend bien bas.

de la noce,

ment d'Ale

¶ On demanda à Alexandre pourquoi il faifoit plus d'honneur à son Beau fentiPrécepteur qu'à lon Pere, le Roy Phi- xandre le lippe dit-il en me donnant la vie m'a Grand. fait defcendre du Ciel en Terre; mais mon Maître Ariftote par fes inftructions m'a enfeigné le chemin qu'il faut tenir pour monter de la Terre au Ciel. Les Pedans qui inftruisent la jeuneffe, tirent de cette réponse une fi grande vanité qu'ils en font bouffis. Damon envoya cette petite Satyre de fa façon à un jeune Procu- Damon. renr qui en étoit l'objet,

Gaudri déguife tout par sa vaine élo

quence

Diftillant le venin far l'efprit la

fcience.

Il veut qu'un Avocat foit un Sollici

-teur

Pour d'indignes amis groffier adula

teur

Selon lui Roquillard * est chaste &

bienfaifant

L'ennemi du procès, le fleau du mé

difant,

Il fe noye au torrent d'une fauffe

loüange.

Satyre de

Homme débauché & chicaneur.

Ce défir d'acquerir & cette foif

etrange

Qui lui fait engloutir tout l'or de fes Cliens,

C'est un amour reglé, fes frivoles brillans

Sont des lueurs d'efprit où le bon fens éclate,

Il trépigne de joye, il s'admire & fe flate.

Helas! fans le decret du pauvre Ba

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Il prétend allier le fort & la vertu.
Si vous lui reprochez fa fatale déroute
Ou fe plongea fon Pere en faifant ban-

queroute

Il ofe la nommer fans être confondu Un prêt fans interêt dont le fonds eft

perdu.

On

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