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Ferdinand Prince impie.

Ferdinand Roi de Caftille & d'Arragon, n'avoit point de Religion, auffi l'on difoit que pour le fier au ferment de Ferdinand, il faudroit qu'il jurât par un Dieu en qui il

crut.

Inhumanité La Ducheffe de Mazarin ayant des Anglois. apporté vingt millions à fon mari lui donnoit plus de bien que toutes les Reines de l'Europe enfemble n'en ont apporté à leurs époux. Malgré de fi grandes richeffes, il a fallu que pendant plufieurs années elle fubfiftât d'induftrie & de charité, A fa mort fes créanciers fe faifirent de fon cadavre; its le firent mettre fous la main de la Juftice pour la fûreté de leur payement. On ne permit aux parens d'en difpofer que fous caution. En verité ce trait là ne fait pas honneur aux Juges d'Angleterre. Quelle inhumanité, quelle avidité dans des créanciers, je ne dis affez quelle brutalité, quelle ferocité ! Les Juges eux mêmes ne font ils pas barbares & feroces, lorfqu'ils fe prêtent à la paffion de ces créanciers qui auroient pourfuivi, s'ils avoient pû lame de Madame de Mazarin dans. Pautre monde. Difputer un cadavre

c'eft lutter contre des vers à qui il fert de pâture; en un mot, c'eft pouffer la convoitise du bien jusquà fon dernier excès; quelle horreur! Changeons de fujet, je me fens trop.. indifpofé contre les créanciers de Madame de Mazarin, & encore plus contre ceux qui ont rendu ce jugement; je les relegue au deffous. des Sauvages, & des Cannibales.

L'idée que

ont eu de

Les Dieux étoient yvres de ne- les Dieux tar, dit la fable, lorfqu'ils firent l'homme. l'homme; ils ne purent s'empêcher de rire lorfqu'ils regarderent leur ouvrage de fang froid.

L'Agriculture & leCommerce, font les deux mammelles qui nourriffent PErar

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Les levées qu'on ordonne fur le peuple, doivent reffembler aux vapeurs qui fortent de la terre, & qui après s'être épaiffies en nuées tombent en bas & retournent au lieu dont elles étoient parties. Le Prince doit répandre fur les peuples l'argent qu'il en retire; Louis XIV. pratiquoit cette maxime par les grands, ouvrages qu'il entreprenoit; l'argent qu'il avoit exigé retournoit au peuple, & circuloit de nouveau dans le Royaume.

Sur l'Agri

culture & le Commerce

L'argent du peuple lui

qu'on éxige

doit retour

ner.

Grands hommes

morts d'un

non.

Le Maréchal de Crequi qui commandoit l'armée du Roi en Piémont, coup de ca eut la moitié du corps emporté d'un boulet de canon, en allant reconnoître les travaux des Efpagnols devant Breme; ce fort eft comme un rempart qui couvre Cafal & Verceil, & deffend en même tems le Montfer rat & le Piemont. On remarqua fur le boulet qui tua le Maréchal de Crequi, une croix autour de laquelle étoient ces mots : A. Crequi. M. de Turenne mourut d'un même genre de mort. Je ne vois pas fur quel fondement Charles-Quint qui s'expofoit au feu de canon, fe flatoit qu'il n'en feroit pas atteint, parceque, ditil, ainfi qu'on l'a rapporté ailleurs, un boulet de canon n'a jamais atteint un Empereur, à prefent que le canon eft auffi bien fervi qu'un feu de moufqueterie, je ne confeillerois pas à un Empereur de fe repofer fur la maxime de CharlesQuint.

Idéc des

niens fur la

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Les anciens Lacedemoniens reLacedemo- gardoient l'enfance & la jeuneffe, jeunele. comme le Printems des bonnes mœurs, c'est-à-dire, comme la faifon où la vertu eft dans fa fleur; fr

l'on gâte la fleur, ou qu'elle fe gâte d'elle même; il faut de neceffite que le fruit réuffiffe mal ou devienne inutile.

و

Les femmes Ruffiennes ne fe Les Rufcroyent pas aimées de leurs maris, fiennes veu à moins qu'ils ne les battent tous les lent être battuës par leur jours. Si ces femmes font fachées, ou maris. chagrines, il n'y a pas d'autre moyen de les mettre de bonne humeur que de les bâtonner. Rien ne marque un plus grand mépris parmi nous, qu'une pareille correction faite par un mari à fa femme: Mais peut-être rien ne marque une plus violente paffion, qu'un pareil excès commis par un amant fur la maîtreffe; par combien de raifons eft-il éloigné d'un pareil emportement ? Raifons de bienfeanre, raifons d'honneur, il fe deshonore abfolument. Il renonce à fon amour, il fe ferme la porte à toute forte de reconciliation; il fe relegue dans la claffe de la brutalité même; n'importe, toutes ces raifons là ne tiennent point contre fon dépit ; jugez de quelle violence će dépit. doit être s'il eft dans cet excès, fon amour eft le plus fuLieux de tous les amours? mais reyes

nons aux Ruffiennes, il y en a quí Iont écrit des lettres en ces termes : Que je fuis malheureuse, depuis dix ans que je fuis avec mon mari, il n'a pas daigné me battre trois fois, le moyen de tenir contre un fi grand mépris; que lui ai-je fait pour ne pas me traiter comme mon voifin traite fa femme, qu'il bat reguliérement tous les jours ? Sans doute le bâton met le fang de ces femmes là en mouvement, & les rend amoureufes. Un climat auffi froid que la Ruffie, tient le fang glacé dans les veines; le mari qui bat s'échauffe, la battue s'échauffe auffi, ils fe jettent enfuite entre les bras de l'amour. Chaleur pour chaleur j'aimerois mieux emprunter celle qu'on prend en bâtonnant, que celle qu'on prend étant bâtonné. Le jour de la noce en Ruffie, avant que le mariage fe confomme, l'époux fe fait tirer fes bottines par fon époufe; dans l'une il met un bijou, & dans l'autre un fouet, fi dans la premiere bottine qu'elle tire, elle ôte celle où eft le bijou, elle le prend & le garde, cela lui préfage un heureux mariage; fi elle tire celle où eft le foüet, le mari

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