qui tomboit en lambeaux, croyant toucher fes Juges par des dehors de mifere. La plaideufe Diabolicons Dans la falle de l'audiance.. Cette chanfon eft marquée au coin de la poëfie de Damon. La Diabolicons veuve d'Orgon époufa un Allemand; elle trouva dans ce fecond époux un diable plus fort que le fien ; il fut Un domteur indomté, d'une femme Un Conful d'Amiens haranguant Orateurs le Roi Louis XIV. ne put jamais dire laconiques. que Sire. Ce Prince qui n'aimoit pas. les grandes harangues, le remercia en lui difant, qu'il n'avoit jamais entendu une harangue qui fut plus à fon goût. 2 Monfieur d'Argouges Intendantde Bourgogne, paffant par Macon les Elus le vinrent faluer; il dit à celui qui devoir porter la parole,. Un Gentilhomme Talion. foyez court, cet orateur fe contenta de dire Dixi. ¶ Un Gentilhomme gagna au Par lement de Touloufe un grand procès obfervateur qu'il avoit contre les Religieux de l'ordre de ... Il fçût ce fuccès plûtôt que fes parties. Ils étoient éloignez de Touloufe de plus de cent lieuës, on ne se hâte point d'apprendre les mauvaifes nouvelles. II alla voir le Superieur qui fe difoit de fes amis;il lui annonça avec un visage trifte qu'il venoit de perdre fon procès. Il le pria avec des inftances redoublées, de lui épargner les dépens. Le Superieur lui répondoit toujours avec une grande froideur; je ne fuis pas le maître, Monfieur, lui difoit-il, de Vous accorder ce que vous me demandez, cela dépend de notre Communauté, j'agirai vivement pour vous obtenir cette grace; mais ne vous flattez pas par avance du fuccès. Le Comte ne pouvant rien obtenir de plus, fe retrancha à le prier de faire affembler au plûtôt fon confeil, afin qu'il faut à quoi s'en tenir. Très-vofontiers, lui dit alors le Superieur en fe radouciffant, je viendrai vous apporter le fentiment de nos Peres : 1 alla confulter les cordons bleus de l'ordre; il fut le premier à opiner qu'il ne falloit point faire de grace au Gentilhomme, il le vint enfuite trouver avec un vifage d'une trifteffe compofée, Mon cher Monfieur, lui dit-il, je fuis très mortifié du mauvais fuccès de mes foins officieux; nos Peres font tous en particulier vos ferviteurs, vous feriez furpris du zèle qu'ils ont pour vos interêts, fi vous le connoiffiez mais ils m'ont temoigné qu'ils ne pouvoient pas fe difpenfer de vous faire fupporter les dépens. C'eft un bien que la juftice nous a donné, un bien de Communauté est un bien facré, toute la grace que nous vous pouvons faire cleft que nous ne leverons l'Arrêt que dans la huitaine, nous vous donnerons après cela, une autre huitaine pour nous payer. Soyez exact, mon cher Monfieur car ce feroit avec une extrême douleur, que je me verrois obligé de mettre un decret fur vos terres. Le Comte prenant la paro'e, dit alors, c'eft donc là votre derniere réfolution, oüi Monfieur, répondit le Superieur, nous cédons en gemiflant à la cruelle neceffité de vous pourfuivre fans mifericorde. He bien mon pere, reprit le Comte, prenant tout à coup un vifage ferein; le procès n'a pas fuccedé felon vos delirs, c'eft moi qui l'ai gagné avec dépens; trouvez bon que je ne vous faffe point grace, & que je ne vous donne que la quinzaine que vous vouliez m'accorder. Le Comte convainquit alors le Superieur, de la verité de ce qu'il lui difoit. Je voulois, pourfuivit-il, fonder vos fentimens, fi je vous avois trouvé difpofé à me faire grace, je vous l'aurois faite. La confufion du bon pere eft une de ces paffions fi difficile à dépeindre, qu'un plus habile homme que moi tireroit le rideau deffus. Le pere du Chancelier d'Aligre, homme ex- étoit un homme d'un fi grand froid, que rien n'étoit capable de l'émouvoit. Quand il devoit prendre une medecine, il falloit qu'on fe fervit de quelque rufe pour le mettre en colere; autrement le remede n'auroit rien operé. Un jour qu'on avoit deftiné à le purger, fon valet de chambre entra dans fon appartement, & ouvrit très brufquement fon rideau. M. d'Aligre s'éveilla, & demanda froide Le Chancelier d'Aligre trémement froid. . ment qu'elle heure il étoit, le valet qui vit que fa rufe n'avoit pas réüfsi, prit une chemife de fon maître pour la chauffer, il y mit le feu, & la lui apporta toute flamboyante. M.d'Aligre lui dit toujours avec son fang froid; prenez-en une autre. Le valet en paffant vers la cheminée, fit tomber cinq ou fix porcelaines; c'eft dommage dit fon maître avec beaucoup de tranquillité, elles étoient belles. Dans ce tems là un homme entra pour parler à M. d'Aligre, il avoit un habit & un manteau de Tabis, qui faifoit un certain fiflement parceque cet homme gefticuloit avec violence en parlant; M. d'Aligre, qui ne pouvoit pas entendre un mot de ce que cet homme difoit s'écria tout en colere, faites taire votre habit; le valet qui vit fon maître tout émů, profita de ce moment là pour lui donner fon reméde. Voilà quel eft le Heros; de vrais fujets de chagrin n'auront aucune prife fur lui, un rien le mettra en mouvement. valet d'un menteur. Un celebre menteur qui prenoit Naïveté du plaifir à débiter des avantures extraordinaires & romanefques, avoit fait prefent d'une culotte à fon valet |