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La Bergere à ces mots lui raconte fes
craintes,

Le fidele Tircis en fit de douces

plaintes,

Philis, pour l'adoucir, docile à ses

leçons,

Par cent & cent faveurs expia fes 1; foupçons.

د

La fiction de l'agneau donné pour gage, & emporté enfuite par le loup, eft fort ingenieufe: mais le Berger auroit dû apprendre en quel état fe trouvoit cet agneau fi cheri , qui avoit été quelque tems à la merci du loup. Il ne dit point s'il étoit vivant, ou mort, fon fort meritoit bien d'être rapporté puifqu'il fait tout le noeud de l'incident. Cette Bergere qui raconte l'hiftoire de fa défaite nous ôte l'idée d'un triomphe complet, puifqu'elle dit que les plaifirs furent innocens; cependant elle dit plus bas qu'elle a perdu fon innocence; comment concilier cela ? dirat-on que depuis ce premier jour où elle avoua fa défaite & depuis les innocens plaifirs qu'elle goutâ, elle fit

bien du chemin ? on devine même que le lendemain de ce jour là pût être le jour fatal. Un Abbé devoit enveloper ainfi le myftere amoureux, mais eft-il bien caché lors qu'après avoir dit qu'elle a perdu fon innocence, elle dit qu'elle a expié fes foupçons par cent & cent fa-, veurs accordées à fon Berger? Cer Abbé qui a crû qu'il devoit voiler la chofe, tire tout d'un coup le rideau, fa mufe fe repent de fa difcrétion.

Damon a fait ces Vers pour être mis au bas du portrait de la Reine.

Un fidelle Burin nous prefente une

Reine,

Qui fçait l'art d'obéir & de donner

la loi,

D'allier fon refpe&t à l'amour de fon

Roi,

De ne faire valoir les droits de Sou

verain

Que par les vifs attraits d'une aima

ble douceur,

Qui dreffe un trône à Dieu dans le

fond de fon cœur,

De fes rares vertus quel noble té moignage !

Elle vient, & d'abord le Roi leur rend hommage.

Je ne puis pas mieux terminer ce vo lume qui eft d'une groffeur robufte qu'en prefentant à mon Lecteur un objet qui fait la felicité publique. En finiffant un Livre, les Lecteurs fe foulagent fouvent en injures contre l'Auteur pour fe dédommager de la fatigue qu'ils ont eûe ; ils violeront ici cet ufage en faveur de la Reine.

Si le cenfeur auftere épluchant cet

ouvrage,

Trouve que le bon fens trébuche à chaque page,

Et me fait mon procès fur un mor de travers;

Sur un récit trop froid, fur la chûte d'un vers,

Je déride fon front en parlant de

la Reine,

Et j'ai l'art d'émouffer tous les traits de fa haine.

Peut-il me critiquer quand il faut

admirer

Tant de rares vertus qui regnent

fur la France ?

A til dans fes tranfports le tems de refpirer?

Un cœur plein d'allegreffe a beaucoup d'indulgence.

Puifqu'une fainte joye inonde vos efprits,

Adieu mes chers Lecteurs,quittons nous bons amis

FIN.

DES MATIERES

Contenues dans ce Livre.

A

A

337-

DAM, Menurifier,Poëte. Im-
précation qu'il fait contre les
mufes, page.
Admiration, quelle eft fa caufe? p. 221.
Agnès Sorel, comment elle engagea
Charles VIII. à conquerir fon

Royaume.

Agriculture, mammelle de l'état.

Alexandre le Grand, beau fentiment

de ce Monarque.

Aligre, Chancelier d', fon grand
fang froid.

Amant, galante excufe d'un amant

affidu.

Ambition, lorfqu'elle eft fatisfaite en-
tierement, elle rend l'homme heu-
reux autant qu'il peut l'être en ce
monde.

458.

81.

Sa généalogie, & fon portrait.

Amurat jugement ingenieux de cet
Empereur Turc.

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