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78.165.

Auteuil vie

font du même fentiment, comme Horftius in d'Horftius, d'Auteuil, &c. le nombre not. ad ep. en étant prefque infini, il nous con- S. Bern. duiroit trop loin ; mais parce que l'Auteur dont nous refutons le fenti- des Minift. ment, prétend que tous ces gens-là d'Etat, t 1. fe trompent, il faut laiffer l'autorité, & avoir recours à la raifon : il y en a une qui prouve invinciblement que la mort de Suger n'a pû arriver au mois de Janvier de l'année 1151. & je fuis sûr que tout homme de bon fens, qui ne cherche que la verité, fera obligé de fe rendre à cette conviction. La voici.

Le Roi Louis VII. ne revint de la Croifade que fur la fin de l'année 1149. Il partit de Ptolemaïde après les Fêtes de Pâques de cette même année; il aborda en Sicile: & la maladie de la Reine, celle de l'Evêque de Langres, les affaires qu'il eut à traiter avec Roger Roi de Sicile, & avec le Pape Eugene III. le retinrent en Italie durant prefque tout le reste de cette année; en forte que ce Prince n'arriva en France qu'après la faint Martin, comme on le voit par la lettre qu'il écrivit de Rome au Comte de Vermandois, dont ce Comte fait

mention (a), ep. 100. inter Sugerianas, 10. 4. Hift. Franc.

Après le retour du Roi, Suger lui ayant remis toute l'autorité entre les mains, & rendu un fidele compte de fon adminiftration, travailla enfuite à la priere du Pape à mettre la reforme dans l'Abbaye de faint Corneille de Compiegne; cette grande affaire l'occupa long-temps; en forte que l'Abbé Eudes, & les Religieux que Suger avoit deftinez pour deffervir cette Eglife, ne purent en prendre poffeffion que le 14. de Septembre, le jour même de faint Corneille, ainsi que l'Evêque de Noyon le manda au Pape par la lettre 162. inter Sugerian. par confequent en l'année en l'année 1150, car le Roi, qui fit presque tout en cette affaire, n'étoit pas encore de retour d'Italie le jour de S. Corneille de l'an

née 1149.

Cette prife de poffeffion ne fur point tranquille, & le nouvel Abbé de faint Corneille, quoique beni, fut

(a) Venit ad me nuntius Regis afferens litte ras cjus: & quantum ex verbis ejus perpendo. Rex non adeò citò veniet, nifi forfitan ufque ad feftum omnium Sanctorum, vel etiam fancti Martini, Ep. 100.

traverfé

traversé par les anciens Chanoines d'une maniere cruelle & violente; en forte que Suger crut qu'il falloit faire venir le Roi, afin que par fa préfence il appaisât tous ces troubles; & ce Prince, qui étoit éloigné; il étoit, je crois, à Orleans, fit réponse à Suger,qu'il ne pouvoit fe rendre à Compiegne, qu'après l'octave de la Fête de faint Denis. Cela fe voit par la lettre du Roi, ibi. inter Sugerian. (a) Sibien que cette affaire de la reforme de l'Abbaye de Compiegne ne pût être terminée que vers la Touffaint de l'an 1150. Tout cela jufqu'à préfent eft clair, & ne peut être contefté, puifque nous en avons les preuves autentiques entre les mains, qui font les lettres que je viens de citer.

Cette affaire finie, Suger, pour attirer fur fa perfonne & fur fa grande entreprise d'une nouvelle Croifa

(a) Mandaftis nobis quatenus ad fedandan Compendii difcordiam ad præfens ad partes iremus Compedienfes : verùm negotiis noftris nos vocantibus in partes Aurelianenfes ire depofuimus..... Scire quoque nos volumus quoniam ad Reginam matrem noftram litteras noftras mifimus, quatenus Abbatem Compendienfem cum omnibus fuis in pace dimittat, & ufque ad octavas B. Dionyfii induciet. Ep. 161.

Differt.

de, le fecours du Ciel, alla en pelerinage au Tombeau de faint Martin de Vit. Sug. Tours: c'eft l'Auteur de fa Vie qui le dit, fon Secretaire & fon ami, Dom Felibien en convient dans fon Hift. de S. Denis, p. 188.

3. 8. 9.

Un fi long voyage ne put fe faire en moins d'un mois, il y a plus de fix vingt lieues à aller & revenir de Tours à faint Denis : ainfi quand Suger feroit parti auffi-tôt après la conclufion de l'affaire de Compiegne, c'eft-à-dire, après la Fête de tous les Saints, il n'auroit pû être de retour en fon Abbaye qu'à la fin du mois de Novembre 1150.

Peu de temps après fon retour il tomba malade d'une fiévre lente qui le confuma peu à peu, & qui dura plus de quatre mois. Dom Felibien en demeure d'accord, loc. cit. & quand il voudroit, il ne le peut nier, puifque le Secretaire de Suger le dit Vit Sug. 1. expreffément. Voici fes paroles : Qua 3. n. 11. videlicet valetudine quatuor menfibus, vel eò amplius detentus, agebat omnipo

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tenti gratias, quod non repentè avulfus fed fubductus paulatim perduceretur ad requiem. Par confequent Suger ne feroit mort que dans le mois d'Avril de

l'année fuivante 1151. pour verifier qu'il a été plus de quatre mois mala- · de. Puis donc qu'il eft conftant, & par la vie du même Suger, (a) & par la lettre circulaire (b) qui fut écrite après fon décès, & par l'aveu même qu'en fait D. Felibien, que Suger est mort le jour de l'octave des Rois le 13. de Janvier, ce ne peut pas être en 1151. mais l'année fuivante 1152. Je ne crois pas qu'il y ait rien à repliquer à ce raifonnement, qui fait une démonstration en ce genre. Je le réduis en deux lignes.

La reforme de Compiegne n'a été achevée par Suger que vers le mois de Novembre de l'année 1150. Il faut encore trouver le temps du voyage de Tours, & enfuite quatre mois & plus de maladie. Il eft donc impoffible que Suger foit mort le 13. de Janvier de l'année 1151.

Seconde preuve. Après que tous les troubles de Compiegne, excitez à l'occafion de la reforme qu'on vouloit introduire dans l'Abbaye de faint

(2) Otava Epiphaniorum die migravit ad Dominum. Vit. Sug i. 3. n.11.

(b) Tranfiit autem idem defiderabilis Pater, die Iduum Ianuarii. Ep, circul. é z

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