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de fon gouvernement, parce que la 17 ne commençoit qu'au mois de Mars. de 1138.

La cinquiéme Conftitution eft pour convertir en aumônes à perpetuité le revenu d'un champ nommé de la Couture, que le Roy Louis VI. avoit donné à l'Abbaye de S. Denis. L'acte eft fans date, mais il paroît avoir été fait avant la mort de ce Prince:

La fixiéme eft une grace que fait l'Abbé Suger à un Orfévre qui avoit acheté une place proche de l'Abbaye, pour y bâtir une maifon ; mais la place fe trouvant trop petite pour cet effet, Suger, à fa requête, y ajoute autant de terrain qu'il en falloit' pour ce bâtiment, à la charge qu'il donnera tous les ans dans l'octave de faint Denis une cuillere d'argent du poids d'une once. On demandera peut-être de quel ufage pouvoit être une cuillere d'une once, puifque celles dont on fe fert ordinairement pour faire manger de la boulie aux enfans font prefqu'auffi fortes. Je ne fçai fi ce ne feroit point une de ces petites cuilleres dont on fe fervoit anciennement pour mesurer l'eau qu'on met dans le Calice au faint Sacrifice de la Meffe,

&

& dont on fe fert encore en plufieurs Eglifes: je me fouviens d'en avoir vû de femblables dans tous les Calices des Minimes du Bois de Vincennes. En ce cas la cuillere d'argent d'une once devoit être belle & bien épaiffe, ou il faut dire que c'étoit une cuillere pour l'ufage des enfans qu'on éle

voit alors dans ce Monaftere. Matthieu, Evêque d'Albano, & Legat du faint Siege, Geofroi, Evêque de Chartres, & Eudes, Prieur de faint Martin des Champs, ont figné cet acte, qui eft fans date.

La feptiéme eft une abfolution des cenfures que le Comte de Morfpec avoit encouruës, pour avoir envahi des terres appartenantes à l'Abbaye de faint Denis. Nous avons parlé affez amplement de cette affaire dans la Vie de Suger: ce Comte reçoit ici l'abfolution de fa faute, après avoir fait reftitution; & pour penitence du paffé, & empêcher la récidive, il est condamné à donner tous les ans à l'Eglife de S. Denis le jour de S. Martin 5. onces (a) d'or très-pur; faute de quoi on lui déclare qu'il reftera excommu

(a) A 45. livres l'once, comme il vaut à pre fent, c'eft 225. livres de rente.

Differt.

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nié comme auparavant, & attirera fur lui, & fur toute fa famille la malediction de Dieu. L'acte eft fans date; mais comme Suger termina cette affaire aux Etats de Mayence en 1125. il est aisé d'y fuppléer.

La huitiéme eft une declaration que Suger fit publier dans plufieurs Paroiffes, afin de peupler plus promptement & plus facilement le bourg de Val-Creffon qu'il faifoit bâtir. Pour ce fujet, il promet à tous ceux qui voudront s'y établir un arpent de terre, moyennant douze deniers de cens feulement, avec une exemption generale de toutes fortes d'impôts, de taille, & de gens de guerre; en forre que perfonne, pas même le Roy, ne pourra les obliger d'aller à la guerre, fi ce n'eft quand l'Abbé ira en perfonne. L'acte eft de l'an 1145.

Enfin la derniere Conftitution, qui eft de l'an 1148. lorfqu'il étoit encore Regent du Royaume, contient une donation de la dîme de faint Brice, appartenante à l'Abbaye de faint Denis, qu'il fait à la maifon de S. Martin des Champs, en confideration de l'étroite amitié qui étoit entre les Reli- · gieux de ce Monaftere, & ceux de

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l'Abbaye de faint Denis.

Toutes ces Conftitutions ne font proprement que des actes capitulaires, puifqu'il n'y en a aucune qui ne foit revêtue du confentement de tous les Religieux. L'Abbé par confequent y a la principale part, & il faut qu'il en ait au moins dicté le contenu en gros, & les articles effentiels; mais il n'eft pas neceffaire qu'il ait lui-même dreffé l'acte, & qu'il l'ait, pour ainfi dire, compofé, quoiqu'il foit en fon nom: l'ouvrage pourroit être encore de Fr. Guillaume, ou du Secretaire du Chapitre.

Mais il y a deux autres Traitez qui font certainement de Suger, & que M. Dupin a oubliez. Le premier eft un éloge de Louis de Gros en forme de leçons de Matines, dont on faifoit lecture tous les ans dans les Eglifes où l'on celebroit l'anniversaire de ce Prince. Comme nous tenons cela d'un Auteur contemporain, il n'eft pas poffible de le revoquer en doute. Voici les paroles: Si quis verò infir- rig. apud mitatis illius, c'eft de Louis VI. qu'il Quercet. t. parle, qua decubuit, anguftiam, vel 4 p 382. chriftiana confeffionis eminentiam, quam Item Felib. vivens tenuit, moriturus edidit, ant bift de S. ip- D. p. 159.

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Chron. Mo

fius mortis modum, pretiofum etiam fe pultura locum plenius fcire defiderat, quafdam lectiones, qua à Sugerio viro fapienti edita, in ejus anniverfario Le guntur,ftudiosè revolvat.

que

Le fecond est le fameux Traité qui porte pour titre : Gefta Ludovici VII. Regis, filii Ludovici Groffi, que nous avons fi fouvent cité dans la Vie de Suger, quoiqu'il foit certain qu'on a ajouté beaucoup de chofes à ce manufcrit après la mort de Suger, & qui ne peuvent pas être de lui, puifqu'elles n'étoient pas encore arrivées lorf Dieu le retíra de ce monde, comme la fondation de l'Abbaye de Barbeau, le mariage de Louis VII. avec l'Infante d'Espagne, fon troifiéme mariage avec la fille du Comte de Champagne, d'où nous eft venu Philippe Augufte, qui a fuccedé à ce bon Roy, & enfin la mort, & fa fepulture à Barbeau. Cependant nous ne pouvons douter que le fond de l'ouvrage ne foir de lui, En voici les preu

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Premierement, Suger avoit depuis long-temps conçû le deffein d'écrire la Vie de Louis VII. comme il avoit

déja fait celle de fon pere Louis le

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