» pofée à l'adultere par

fes propres » enfans? Si vous êtes enfant de l'E glife, permettez-lui de contracter un mariage legitime, dont Dieu. foit l'auteur & non pas l'homme; car c'eft Dieu qui choifit les Evê- : »ques élus canoniquement, felon cette belle parole de faint Ambroi »fe: Nous croyons avec raison que celui» là eft élu par le choix de Dieu même, » que toute l'Eglife a demande pour être »Evêque.... Pourquoi donc l'autorité Royale s'arrogera-t'elle feule un » droit qui n'appartient qu'à l'affem» blée des fideles ... Ne croyez pas, »Seigneur; que nous voulions rien diminuer de votre puiffance, ou nous attribuer rien de nouveau dans » la promotion des Evêques. Vous ne "pouvez, felon Dieu, exercer ce droit, & nous ne pouvons vous l'ac»corder qu'au préjudice de votre fa » lut & du nôtre..

"

Après cela on ne vit plus de toutes parts que des foudres & des anathê. mes lancez contre ceux qui recevroient les Inveftitures des Dignitez Ecclefiaftiques de la main des fecu liers, & contre les laïques qui les donneroient, foit par le Pape même,

oit par les Legats qu'il envoyoit dans les Royaumes tenir des Conciles fur cette affaire. En 1107. le Concile de Troyes, auquel le Pape préfidoit en perfonne, les excommunia, & l'on ne s'abftint de publier le Decret qui avoit été fait nommément contre. l'Empereur, que fur la promeffe qu'il fit d'aller lui-même à Rome fe foumettre au Concile general qui s'y devoit tenir l'année fuivante pour décider cette queftion. La même année faint Anfelme fit la même chofe à To. X. Conc Londres en préfence du Roy dans un P. 755. • Concile national, & en 1108. le Pape renouvella toutes ces cenfures dans le Concile de Benevent. En 111o. le 1b.p.757. fecond Concile de Latran, tenu pär - ce même Pape, aggrava encore les peines déja portées contre les Investitures des laïques : non feulement ils. y font excommuniez, mais ils font déclarez facrileges, auffi-bien que les Clercs & les Moines qui recevrong ces Dignitez de leur main, & l'Evê, que qui les ordonnera condamné à perdre fon Evêché. Jufqu'ici pourtant il n'étoit point encore parlé d'herefie.

Mais après que l'Empereur Henri

V. eut fait prifonnier le Pape Pascal II.& l'eut obligé, pour avoir fa liberté, & celle des Cardinaux, de lui accorder le privilege des Inveftitures, ainfi que nous l'avons décrit fort au long dans cette Hiftoire, alors on commença à traiter cette opinion d'herefie, & ceux qui la foutenoient furent regardez comme heretiques. Le premier que je trouve qui ait parlé de la forte, eft Brunon Evêque de Segni, & Abbé du Mont-Caffin. Il écrivit au Pape même, que le traité Chron. Caff. qu'il venoit de faire avec l'Empereur 1.4. C. 4. étoit impie, contraire à la Religion, Fleuri to.7. & à la foi de l'Eglife; & que ce qu'il

P.141.

P. 363.

Maimb. avoit permis à ce Prince, étoit une decad de herefie condamnée avec tous fes auEmp. 1. 4. teurs par l'Eglife Catholique dans les Conciles; qu'il avoit oui lui-même plufieurs fois qualifier d'herefie, l'opinion de ceux qui foutenoient les Inveftitures. Plufieurs, à fon exemple, parlerent, de même, tant parmi les Cardinaux, que parmi les Evêques & les Docteurs. Le troifiéme Concile de Latran, tenu fous ce Pape en 1112. caffa ce privilege accordé par Pascal à l'Empereur, & déclara qu'il le caffoit, parce qu'il y avoit une he

refie en ce qu'il difoit, qu'aucun Evêque, quoiqu'élû canoniquement par le Clergé & par le peuple, ne feroit confacré, à moins qu'il n'eût auparavant reçû l'Inveftiture des mains du Roy. Quod ideò damnatum eft quod in eo To.X Cont. privilegio continebatur, quod electus ca- p. 768. nonicè a Clero & populo, à nemine confecretur nifi priùs à Rege inveftiatur, quod eft contra Spiritum fanctum, & canonicam inftitutionem. Gui, Archevêque de Vienne, & Legat du S. Siege, parla encore plus nettement dans fon Concile, tenu à Vienne la même année 1112. les Prélats qui le compofoient, entre lefquels etoit S. Hugues Evêque de Grenoble, déclarerent formellement, que l'Inveftiture eft une herefe. Inveftituram Epifcopatuum can. 1. Abbatiarum, & omnium Ecclefiafti- To x.cone. carum rerum de manu laïca, fanita Ro- P. 184. mana Ecclefia autoritatem fequentes, harefim effe judicamus.

Ce Decret fut confirmé avec tout ce qui avoit été fait dans ce Concile par celui de Latran de l'année 1116. qui eft qualifié de Concile univerfel. Alors les efprits fe partagerent, & on vit de toutes parts des Docteurs écrire ou pour, ou contre; les uns affu

rant que la pratique & la doctrine des Inveftitures étoit une herefie; & ceuxlà étoient les plus forts, & en plus grand nombre, parce qu'ils avoient pour eux l'autorité de l'Eglife de Rome, & la décifion de fes Conciles : & les autres maintenant qu'il n'y avoit en cela aucune herefie, & que tout au plus c'étoit une doctrine fchifmatique, parce qu'elle alloit à fe fouftraire de l'obéiffance qu'on doit à l'E. glife, qui avoit condamné les Inves.

ritures.

Nous ne parlerons point des Allemans qui ont écrit fur cette matiere, parce que la plupart font Auteurs fufpects, étant trop intereffez dans, l'affaire, qui regardoit particulierement leur Prince, qu'ils tâchent de défendre contre les partifans du faint Siege, qui le traitoient d'heretique, lui & tous fes adherans. Quoique l'Allemagne étant divifée à ce fujet, il fe foit auffi trouvé quelques Auteurs de. cette nation qui ont parlé comme les plus zelez défenfeurs du Siege de Rome, & qui n'ont point fait difficulté de traiter d'heretiques ceux qui soutenoient les Inveftitures des Benefi ces donnez par les laïques mais la verité,