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Haro, Charte-Normande, & Lettres à ce contraires : Car tel eft notre plaifir. Donné à Paris le premier jour du mois de Septembre l'an de grace mil fept cens dix-huit, & de notre Regne le quatrième. Par le Roy en fon Confeil. Signé, DE S. HILAIRE, avec paraphe. Et fcellé du grand Sceau de cire jaune.

Registré fur le Registre Ive de la Com munauté des Libraires & Imprimeurs de Paris, page 385, N. 413. conformément aux Réglemens, & notamment à l'Arrêt du Confeil, du 13 Aouft 1703, A Paris le 24 Octobre 1718.

Signé, DE LAVLNE, Syndic,

J'ai cedé le préfent Privilege pour toujours fans reftriction, à Meffieurs Claude Jombert & Jofeph Mongé, Libraires à Paris, pour en jouir comme de chofe à eux appartenante, fuivant l'accord fait entre nous. A Paris ce 14 Janvier 1719. Signé, DENYSE.

Nous cédons aux Sieurs André Cailleau & Pierre Prault, Libraires à Paris, la moitié au prefent Privilege, fuivant la convention faite entre nous. A Paris ce 14 Janvier 1719. Signé, C. JOMBERT, & J. MONGE'.

Registré les préfentes Ceffions fur le Regi ftre Ive de la Communauté des Libraires Imprimeurs de Paris, page 424, conformément aux Réglemens, & notamment à l'Arrêt du Conseil du 13 Aoust 1703. Paris ce 14 Janvier 1719.

Signé, DE LAULNE, Syndic,

LA NATURE

EXPLIQUÉE

PAR LE RAISONNEMENT

ET

PAR L'EXPÉRIENCE.

D

Eux chofes font néceffaires pour avancer dans l'étude de la Phyfique, l'Expérience & le Raifonnement. L'Expérience feule nous montre ce qui fe paffe dans la Nature fans nous en découvrir les raifons; le Raifonnement, fans l'Expérience, fe perd & s'égare le plus fouvent en des fpéculations abftraites & métaphyfiques, fans nous conduire à rien de folide & de réel. L'Expérience fixe le Raifonnement, & celui-ci perfectionne celle-la. Le Raifonnement, fans l'Expérience, ne peut nous conduire bien loin, & il eft impoffible de trouver un jufte fyftême fur les différens événemens de la Nature, fi l'expérience ne nous apprend ces événemens. Nous tâcherons de joindre ces deux chofes enfemble,

Α

pour rendre plus complete la connoissance de la Phyfique. Nous allons commencer par le Raifonnement, en propofant d'abord les principes les plus fimples que la raifon nous fait voir d'un premier coup d'œil, concernant la nature & la conftruction de ce monde visible; & déduifant de ces principes plufieurs conclufions par des conféquences fi fimples, que la liaifon de çes conclufions avec leurs principes, ne fera pas moins clailes principes mêmes. Nous ne perdrons pas de vûe l'Expérience, nous en rapporterons de tems en tems quelqu'une pour confirmer la verité de ce que nous avancerons; & fi quelquefois l'Expérience paroît s'oppofer, foit à nos principes, foit aux conféquences que nous en déduirons, nous tâcherons de montrer que tout ce que nous dirons s'accorde parfaitement avec ce que l'Expérience nous montre, & que cette oppofition n'eft qu'aparente fans avoir aucune

re que

réalité.

Enfuite nous viendrons au détail de toutes les Expériences que l'on a coutume de propofer, & en expliquant la conftruction des Machines dont on fe fert pour les faire, & les événemens qui arrivent, nous n'abandonnerons pas le raifonnement, mais nous tâcherons de démontrer les caufes des effets qui fe produiront, & de faire voir la liaifon de ces effets avec nos principes. Ainfi le Raifonnement, confirmé par l'Expérience, fera le fujer de la premiére Partie de cet Ouvrage, & l'Expérience, éclaircie par le Raifonnement, celui de la feconde.

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E n'eft

ici le lieu de faire voir que

Cla Métaphyfique a droit de traiter des Corps autfi bien que des Efprits, & que réciproquement la Phyfique s'étend fur les Efprits auffi bien que fur les Corps: je referve cette preuve à un autre Ouvrage. J'examinerai feulement ici en abregé la nature ou l'effence du Corps, fa divifibilité, la nature du lieu où font les Corps, celle de leur mouvement & de leur repos en général, fans avoir égard aux effets qui doivent réfulter des différentes circonftances dans lesquelles ce mouvement & ce repos peuvent fe trouver, ce qui eft du. reffort de la Métaphyfique. J'examinerai enfuite les principes les plus fimples de la

Phyfique dans les hypothefes les plus fimples du mouvement, & les effets qui doivent en réfulter, de là j'irai à d'autres hypothefes plus compofées; je tâcherai en confiderant la feule nature ou effence de ccs fuppofitions, de voir les effets qui doivent en réfulter, de voir naître de là la Géostatique, qui eft la fcience de mouvoir ou d'arrêter les Corps folides par le moyen des machines, & l'Hydroftatique qui eft la fcience de l'équilibre des liqueurs. De toutes les regles que j'aurai tâché d'établir, on verra fortir ce monde visible qui fe for, mera & naîtra pour ainfi dire de ces regles comme du fein de fa mere, reconnoiffant Dieu feul pour fon Pere, ou plûtôt pour fon Créateur.

I.

CHAPITRE PREMIER.

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De la nature du Corps.

Es mots effence & nature font fort ufitez parmi les Philofophes, il faut en entendre l'origine & la fignification, avant d'aller plus loin.

2. Ce mot effence vient du mot Latin esse qui fignific être, & ce nom chez les Philofophes fignifie ce que chaque chofe at précisément. Ainfi tout ce qu'une chofe a & qui n'eft pas précisément cette chofe là même, mais qui eft le moins du monde distingué d'elle, qui n'eft qu'une de fes proprierez ou un rapport qu'elle a à autre

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