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[t] Depuis

le n. 249 juf qu'au 258, & depuis le n. 261 jufqu'au

291.

[u] Par fup

pof.

[x] N. 263.

régles & mefurer la quantité des forces des
corps qui font en mouvement & en repos ;
mais il faudra les mesurer par la nature
du corps, par celle de fon repos, de fon
mouvement & par la quantité de fa vitesle.
Or en les mefurant de cette forte je croi
avoir fuffifamment démontré (t) que les
forces d'un corps en mouvement font plus
grandes que celles de ce même
repos.

corps en 296. Je dis & foutiens en troifiéme lieu, que la caufe du mouvemenr d'un corps venant à ceffer, ce corps demeure en repos: car la caufe du mouvement d'un corps venant à ceffer, ce corps fe trouve feul & fans caufe mouvante (u): or le repos est une fuite du corps confidéré feul & fans caufe mouvante (x).

297. Donc fi un corps a été mis en mouvement & que la caufe de ce mouvement vienne à ceffer, ce corps demeurera au lieu où il étoit au moment que cette cause a ceffé & ne retournera pas au lieu où clle l'avoit pris en commençant à le reN. 296. muer : car ce corps ceffe d'être mû (y), & il ne peut retourner où il avoit été pris, fans être mû.

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298. La propofition que je viens d'établir eft fi vraie & fi évidente, que les Cartéfiens font obligez de reconnoître que quand la caufe, qui a donné le mouvement aux corps jettez, vient à cefler, Dieu auffitôt prend la place & continue ce mouvement. Ceux qui prétendront que les corps font vraies caufes phyfiques du mouvement des autres corps, feront encore plus

obligez de reconnoître cette verité, qui fera plus amplement éclaircie dans le Chapitre fuivant (2).

299. Je dis & fouticps en quatrième lieu, que le corps tend de lui-même au repos: car une chose tend d'elle-même à un état, quand cet état eft une fuite de la nature de cette chofe confidérée feule, qu'elle ne perd cet état que par l'action des caufes étrangères & que cette action ceffante, elle reprend cet état. Nous ne pouvons pas avoir une notion plus précife de ce que c'eft que tendre à un état or le repos eft une fuite de la nature du

corps confidérée feule (a), il n'eft ôté au corps que par l'action des caufes étrangères (b), & cette action ceflante, le corps reprend fon repos (c).

[2] Depuis le n. 509 jufqu'au n. 571.

[a] N. 263.

[6] N. 259

& 262.

[c] N. 296.

300. Il s'enfuit de là que le mouvement eft dans la nature corporelle, c'est-à-dire dans l'étendue, par une caufe incorporelle, c'est-à-dire qui n'eft ni l'étendue, ni mode, ni'propriété de l'étendue : car toute l'étendue eft de même nature que chacune de fes parties, donc toute l'étendue tend d'elle-même au repos (d); toutes & chacunes de fes parties font d'elles-mêmes en & 299. repos.

301. De plus, la caufe du mouvement ne peut être l'effence de la nature corporelle qui tend d'elle-même au repos, ce ne, peut être non plus un mode ni une propriété de la nature corporelle: car fi la caufe du mouvement étoit un mode ou une propriété de la nature corporelle, ce feroit où de la nature corporelle confidérée

[d] N. 75

1

N. 213.

feule, ou accompagnée de caufes étrange res, ou confiderée en général & en fai fant abstraction de fa folitude & de fon union avec des caufes étrangères: or cette cause ne peut pas être mode ni propriété. de la nature corporelle confiderée feule, puifque le repos eft une fuite de cette na-f] N. 263. ture fuppofée feule (e), & que le repos. exclut le mouvement (f). Cette cause ne. peut pas non plus être un mode ni une propriété de la nature corporelle confidérée indépendamment de fa folitude & de. fon union avec des caufes étrangères, au-trement le movement feroit néceffairement. dans la nature corporelle même feule conf] N. 263. tre ce qui a été établi ci-deffus (g), le repos feroit exclu par l'effence même du corps & deviendroit un pur néant, contre ce qui a N. 208. pareillement été ci-dessus (b) établi, quefi la caufe du mouvement n'eft mode ou propriété de la nature corporelle, qu'entant qu'elle eft unie avec des caufes étran-géres, ces caufes étrangères à la nature. corporelle ne feront point corporelles ; &. par conféquent on nous accordera ce que N. 300. nous voulons établir (¿).

CHAPITRE CINQUIEME

Premiers principes de Phyfique tirez de la nature & des fuppofitions les plus fimples du mouvement & du repos..

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A

302. Vant d'entrer en matière je commence par demander en premier lieu que l'on m'accorde l'existence d'une étendue ou des corps; & c'est ce que l'on ne peut refufer quand on veut entendre l'explication de ce monde vifible, puifqu'il eft clair de foi-même que l'idée de ce monde visible renferme l'étendue (a).

303. Je n'entreprens point ici de prouver l'existence des corps & de l'étendue, & j'en fais une demande pour trois raifons. 10. Parceque c'eft une chofe affez connue. de tout le monde pour être perfuadé que tous jufqu'aux femmes & aux enfans en conviendront, à la referve de quelques cervelles creufes lefquelles s'enfoncent en des doutes abftraits qui réfuktent de certaines difficultez aufquelles perfonne ne donne de bonnes folutions, quoique ces difficultez n'empêchent pas de voir la vćrité. Cette vérité eft fi connue qu'entreprendre de la prouver, c'eft apprêter à. rire plutôt que philofopher. 20. Parceque quand même on douteroit de l'existence. des corps & de l'étendue, on ne pourroit douter qu'elle (6) ne foit néceflaire pour.

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conftruire ce monde vifible & pour en entendre la compofition. De forte que fi quelqu'un veut entendre l'explication de ce monde vifible, il faut qu'il nous accorde de l'étendue. S'il ne veut pas nous faire l'honneur de nous entendre, nous n'avons rien à lui demander ni à lui prouver. 30. Parceque les démonftrations que les Philofophes prétendent donner de l'existence des corps, ne prouvent rien, & que nous ne favons point cette exiftence autrement que les perfonnes fans lettres & fans étude, c'eftpourquoi il faut s'en fervir comme d'un principe, fans entreprendre de la prouver.

304. Je demande en fecond lieu que l'étendue foit d'une grandeur indéfinie, c'est-à-dire qu'il y ait de l'étendue auffi loin qu'il fera befoin pour expliquer la machine du monde & les ouvrages qu'elle contient, en forte que quelque grande que nous ayons fuppofé une étendue finie, nous puiffions encore en fuppofer une plus grande, fi cela eft néceffaire pour l'explication de ce monde.

305. Nous concevons bien une étendue infinie, & même nous ne pouvons concevoir l'étendue fans être portez à croire te] N. 53. qu'elle eft infinie (e), & par conféquent on ne doit pas avoir de peine à nous l'accorder indéfinie. De plus comme nous ne demandons qu'autant d'étofe qu'il en faut pour conftruire ou plutôt pour expliquer la conftruction de ce monde visible, ceux qui voudront lire ou entendre cette explication, ne pourront encore refufer cette demande.

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