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DE LA RIVALITÉ

DE LA FRANCE

ET DE L'ANGLETERRE.

SECONDE PARTIE.

SECONDE ÉPOQUE.

Contenant l'hiftoire de la Querelle de
Philippe de Valois & d'Edouard III,
continuée fous leurs Succeffeurs.

Par M. GAILLARD,

de l'Académie Françoife, & de l'Académie
des Infcriptions & Belles-Lettres

TOME I V.

Zelestre

ex

A PARIS;

Chez MOUTARD, Libraire de Madame
LA DAUPHINE, rue du Hurepoix,
à Saint Ambroife.

M. DCC. LXXIV.
Avec Approbation, & Privilége du Roi

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i

HISTOIRE DE LA QUERELLE

DE PHILIPPE DE VALOIS

ET D'EDOUARD III,

Continuée fous leurs fucceffeurs.

Pour fervir de fuite & de feconde Partie à l'Hiftoire de la Rivalité de la France & de l'Angleterre.

CHAPITRE XII.

Edouard IV en Angleterre ;
Et encore Louis XI en France.

Depuis l'an 1471 jusqu'en 1483.

EDOUARD
DOUARD avoit été rétabli par
les
fecours du Duc de Bourgogne fon
beau-frère, il voulut lui témoigner fa
reconnoiffance, ou plutôt il voulut

Tome IV.

A

témoigner fa haine à Louis XI; il fe lia par de nouveaux traités avec le Duc de Bourgogne & le Duc de Bretagne, & annonça une expédition en France. Les Anglois s'emprefsèrent de fournir aux frais de cette entreprife avec une ardeur qui montroit des difpofitions de haine toujours fubfiftantes. Le grand talent d'Edouard étoit de plaire aux femmes; elles firent par amour pour lui ce que les hommes faifoient par haine pour la France. Edouard ne négligeoit rien d'ailleurs pour échauffer ce zèle; il affectoit une popularité, à laquelle il favoit qu'on ne réfifte point; il alloit luimême rendre vifite aux Citoyens riches, leur répréfenter les befoins de l'Etat, folliciter leurs dons, & les recevoir en perfonne pour ôter jufqu'au défir de les faire trop légers. Une femme lui offrit une fomme affez forte; je voudrois faire davantage, lui dit-elle, pour le plus vaillant

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des Princes & le plus aimable des hommes. Edouard l'embraffa, elle fut fi charmée de cette faveur, qu'elle doubla la fomme à l'inftant. Indépendamment du zèle de riva lité, les Anglois fe portoient avec plaifir à une guerre contre Louis XI, devenu odieux à l'Europe, qui lui imputoit la mort du Duc de Guyenne fon frère. L'intérêt de ce Prince, tou→ jours traité en ennemi par Louis XI, avoit fervi de prétexte à tous les les mouvemens dont ce regne avoit été agité.

Charles (c'étoit le nom de ce frère de Louis XI) n'avoit d'abord que le Berry pour apanage, la Ligue du Bien-public força Louis XI de lui donner la Normandie, qu'il reprit à la premiere occafion; forcé encore de lui promettre la Champagne & la Brie, il gaan les domefiques & les favoris de Charle, qui lui perfuadè rent de fè contenter de la Guyenne

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