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Comme on n'a pas encore des notions bien exactes à ce sujet, j'en fais mention, moins pour proposer quelque remède, que pour engager les praticiens à y faire l'attention convenable, & à rechercher qu'elle peut être la cause & la nature d'une maladie dont les fuites deviennent fi funeftes. Le feul enfant que je fache avoir été guéri, fut traité par le docteur Denman, dans une maladie inteftinale, accompagnée de ce dangereux fymptome: il ordonna pour l'enfant un julep abforbant approprié, en le rendant chaud par l'addition de l'efprit volatil aromatique.

Les vraies tranchées féreufes, comme nous les appellons, paffent pour être le plus dangereux symptome des cours de ventre: non que quelques felles très-délayées foient la preuve de ces tranchées car dans prefque tous les cours de ventre qui continuent quelques jours, les felles deviennent auffi délayées que fréquentes. Je parle ici de celles qui font très-délayées dès l'abord. L'enfant a la plus mauvaise mine: tout ce qu'il prend paffe prefque immédiatement, fans être changé, comme dans les lientéries des adultes.

Il faut commencer le traitement par un vomitif, & donner enfuite un purgatif chaud avec la rhubarbe, fi la maladie n'a pas encore fait beaucoup de progrès. Je crois que les meilleurs remèdes font quelques petites dofes d'ipécacuanha,

ou une goutte ou deux de vin antimonié donné toutes les fix ou huit heures, avec quelques grains de confection cordiale. On y ajoutera, fi l'on veut, un lavement avec de l'amidon, deux ou trois fois par jour, & même quelques gouttes de laudanum (foit dans le lavement, foit avec les derniers remèdes mentionnés ou le julep crayeux) fans quoi les abforbans feuls ne feront point d'effet.

On a déjà infinué que les purgatifs qu'on donne aux enfans, lorfqu'il n'y a point de fièvre, doivent être d'une nature chaude: il n'y a même pas de circonftance où ils foient plus néceffaires que dans les longues maladies des intestins, qui, de leur nature, tendent fi facilement aux affections fpafmodiques. Je ne m'arrête pas volontiers à donner des formules; mais elles peuvent n'être pas inutiles pour quelques lecteurs. La fuivante a été d'un grand ufage, comme remède général, & le fera encore long-temps. Prenez de

Rhubarbe, quinze à vingt grains;

de Magnéfie blanche, deux fcrupules; d'Eau douce de fenouil & d'anet, de chaque,

une once;

De Syrop de rofes folutif, demi-once ou fix dragmes;

d'Efprit volatil aromatique, quinze à vinge

gouttes.

Mêlez bien.

On en peut donner plein une cuiller à café une, deux, & même trois fois par jour, à l'enfant: comme cela eft agréable à prendre, les enfans ne s'y refusent point.

J'ai dit que les affections inteftinales des enfans, étoient quelquefois dues à une nourriture non convenable: je dois donc les considérer encore fous ce rapport. Lorfqu'un purgatif eft indiqué, il faut l'approprier à la nature des felles. Comme je m'étendrai à la fin de cet ouvrage, sur la manière de diriger les enfans, j'y parlerai de ce qui concerne leur nourriture. J'obferverai feulement ici que le lait de vache ne leur va pas lorfque leurs inteftins font disposés au relâchement. Pour lors on leur donnera un bouillon foible de mouton dégraiffé ou de boeuf, mais étendu dans beaucoup d'eau bouillie: de la croûte de pain en poudre. Cette fubftance qui a déjà subi une fermentation fe diffout plus facilement dans l'eftomac, s'il n'y a pas d'acide prédominant dans les premières voies; mais s'il y a une difpofition habituelle à la diarrhée, je ne connois pas de diète plus propre à un enfant qui ne peut tetter, ou ne le peut pas affez, que la fleur de farine cuite long-temps dans le four jufqu'à ce quelle forme une poudre douce, grisâtre: on la mêle enfuite avec du lait de vache bouilli: c'eft une nourriture légère & douce, & d'ailleurs un aftringent

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fuffifant. J'ai fouvent tiré plus d'avantages de cette diète, que de tous les absorbans imaginables: & l'on m'a d'autant plus remercié, que c'est un remède dont les effets font permanens.

Lorsque les enfans fevrés font pris de cours de ventre réitérés, jufqu'à laiffer même appercevoir le bouillon dans les felles, je n'ai vu aucun aliment plus utile que le blanc de poulet non trop bouilli, & enfuite trituré dans un mortier de marbre avec le bouillon mêmé, & un peu de pain; de manière à réduire le tout en une espèce de gelée légère; mais il n'en faut donner que deux ou trois fois par jour.

IL Y

CHAPITRE X V.

Des Convulfions.

L y a deux espèces de convulfions, 1o. les fymptomatiques, qui dépendent d'une autre maladie; 2°.les idiopathiques, qu'on regarde comme la maladie même, & qui réfultent d'une affection morbifique du cerveau; mais cette distinction n'eft peut-être pas bien philofophique.

C'est cependant faute d'avoir fait cette distinction, que les écrivains de médecine nous difent que nombre d'enfans (1) meurent plus fouvent de convulfions, que cela n'arrive réellement.

(1) C'eft la remarque de M. Armstrong. « Ces convul» fions terminent le plus fouvent la fcène dans les adultes » & dans les enfans; mais parce qu'ils meurent convulfés, " on ne doit pas conclure qu'ils meurent de convulfions; "c'eft cependant ce qu'on dit toujours à l'égard des enfans. » Ce préjugé n'eft dû qu'à l'ignorance des personnes » qui les foignent, & qui ne favent quel autre nom » donner à la maladie. De-là les états mortuaires, hebdo» madaires, nous apprennent que les convulfions enlèvent » un fi grand nombre d'enfans ».

Quant aux caufes des convulfions, de quelque nature qu'elles foient, on joindra fi l'on veut, à ce que dit notre auteur les obfervations de Rofeen.

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