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des autres moyens indiqués au chapitre suivant.

Lorfque les convulfions fe manifeftent fans aucuns fymptomes préliminaires, on a lieu de croire qu'elles font la maladie même, & viennent directement du cerveau, quelqu'en foit l'état. On tâchera pour lors de faire quelque dérivation par la faignée, fi l'enfant peut la foutenir; ou avec les fangfues derrière les oreilles avec des ventouses; un véficatoire; des purgatifs; le bain des pieds; des frictions fur les jambes, ou fur la plante des pieds avec l'efprit volatil aromatique. Si les accès font peu de chose, & reviennent fouvent, on pratiquera quelque écoulement, ou un feton entre les épaules, ou au cou, & on tiendra cela ouvert pendant certain temps.

Mais ces convulfions finiffent quelquefois promptement, & deviennent fatales même en dix minutes, avant qu'on ait pu procurer aucun fecours. Je pense que ces affections ne font que fymptomatiques dans les enfans très-jeunes, lorfqu'elles fe terminent fi heureusement, & qu'elles ne viennent que de trop de nourriture. En pareil cas il faut recourir promptement aux vomitifs; Qu, fi l'on n'a plus le temps, on tâchera de porter le bout poilu d'une plume dans la gorge, et l'on en aura probablement du fuccès,fi l'on y parvient.

J'ai vu plufieurs enfans de la plus belle venue, mourir prefque fubitement au moment même ou

les nourrices fe vantoient d'avoir fait prendre à leur élève triple dofe d'aliment, pour prouver qu'ils fe portoient le mieux du monde...

Je dois encore obferver ici que les convulfions fymptomatiques font quelquefois un effet falutaire des efforts de la nature, qui tâche de produire une crife de quelques maladies de cet âge. Il faut alors ne pas être trop officieux, & favoir ne rien faire, ou très peu de chose. Le bain des pieds ne fera fujet à aucun inconvénient; & peut être très-utile.

Comme j'ai parlé des opiars, je dois avertir que, s'ils font fouvent utiles, lorfqu'on les ordonne avec difcernement; ils deviennent auffi extrêmement nuifibles étant adminiftrés à contrètemps. Ils auront toujours du fuccès lorsqu'on en ufe dans les cas où les convulfions continuent après qu'on en a fait ceffer la première caufe; ou lorfqu'elles font fi violentes qu'elles empêchent d'adminiftrer aucun remède, ou lorfque la maladie originale eft fpafmodique de falnature.

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Quand les convulfions: reviennent fréquemment, il eft effentiel de remarquer les intervalles des paroxyfmes ou des retours. De cette manière on en connoîtra mieux la violence & le danger que par la tenfion forcée, où font les muscles pendant les accès. En effet, lorfque les intervalles font courts, la convulfion, fans être ni longue,

ni violente, eft plus dangereufe, que file paroxyfme duroit plus long-temps, mais après de plus longs intervalles.

Les vers font encore une des caufes des convulfions. Il (1) n'en a pas été parlé jusqu'ici : j'entrerai à ce fujet dans les détails néceffaires à l'article des vers.

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(1) L'auteur dit not yet mentionned. Eft-ce dont il, ou dont on n'a pas encore fait mention? Dans le dernier cas, il fe tromperoit. M. Armstrong, il eft vrai, ne parle pas de cette caufe que j'ai rappellée plus haut. Malgré cela, il convient que des enfans très jeunes, & qui ne prenoient encore pour nourriture que le lait du fein, ont, rendu quantité d'afcarides, p. 136. Ceci eft contraire à ce que dit Rofeen, p. 63; mais l'un peut avoir observé ce que l'autre n'a pas eu occafion de voir. J'ai dit que les fignes. des vers étoient on ne peut plus équivoques comme M. Armstrong & d'autres en conviennent; cependant Rofeen, prouve qu'on peut croire les vers innés, puifqu'on en a trouvé un grand nombre dans un avorton, & que le ver folitaire ou toenia s'eft auffi vu héréditaire : voyez fon excellent chapitre des Vers, Chap. 22. Dès les pre-. miers tems de la Médecine chez les Grecs , on avoit même affuré que le ver folitaire étoit inné, & ne pouvoit naître autrement nous verrons cela ailleurs. Les vers peuvent donc auffi donner lieu aux convulfions des enfans les plus jeunes, fans, qu'on en foupçonne l'exiftence. Je fais que quelques Médecins ont, regardé les vers comme utiles aux enfans, ou au moins comme une innocente vermine. Nous verrons le contraire..

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CHAPITRE

De la Dentition.

X V I.

Les troubles qui réfultent de la dentition, font

ES

en quelque forte, analogues aux affections dont je viens de parler. Les deux maladies fe confondent même à nombre d'égards, & les premières voies y font toujours plus ou moins affectées. L'état de la dentition eft auffi une occafion affez fréquente de plufieurs maladies dont je parlerai ci-après telles que la toux, la fièvre, le rachitis, & même la confomption. En traitant de ces maladies, je ne perdrai donc pas de vue l'article de la dentition.

:

Le tems de la dentition eft le plus critique, & le plus important de tous les périodes de l'enfance: c'est une fuite prefque continuelle de maladies & de dangers. Je fais que plufieurs médecins ont penfé différemment; entre (1)

(1) Ceci n'eft qu'une pure difpute de mots. La dentition eft fans doute un temps fort critique pour l'enfance, comme le dit M. Hamilton , P. 273: mais fi l'on entend par maladie, les effets nuifibles d'un vice quelconque dans les fluides, il est sûr que la dentition, en elle-même, n'est

autres les docteurs Cadogan & M. Armstrong. Ils croient que la dentition, doit à peine être

pas une maladie, quoiqu'elle puiffe donner lieu aux maladies les plus férieufes. Ceci concilie le dire de M. Underwood avec celui de M. Armstrong, & du docteur Cadogan, qui s'exprime ainfi :

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que

Quels que foient les fpafmes, la fièvre, ou autres "dangereux fymptomes qui accompagnent cette opération » de la nature on voit les enfans bien portans pouffent » leurs dents fans aucun accident fâcheux : ce qui nous » doit faire foupçonner que le mal qui paroît alors n'est » point une conféquence naturelle de la dentition même, » mais plutôt l'effet de trop de plénitude, ou de la corruption des humeurs, que le ftimilus de la douleur » met en agitation, & dont la nature peut à peine se » débarrasser fans fièvre. Mais fi le fang & les humeurs » font d'un caractère doux, & auffi bon qu'on peut le » defirer, & non en trop grande quantité, tout fe paffe » imperceptiblement, fans aucune mauvaise conféquence". Effai fur la nourriture des enfans, p. 31.

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M. Armstrong eft, avec raison, du même avis; mais ni l'un ni l'autre ne difent que les enfans paffent ce période avec auffi peu de danger que les adultes, en fuppofant même les conditions mentionnées. M. Cadogan ajoute feulement que, fi la dentition, en elle-même, étoit une maladie, nous ne pourrions jouir d'une bonne fanté avant l'âge de vingt ans, puifque c'eft en grande partie pendant ce période que nous pouffons toutes nos dents: mais M. Underwood femble lui-même favorifer cette opinion par le raisonnement qu'il fait, «Si c'étoit une maladie, les enfans parcourroient

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