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eft une toux accompagnée d'un peu de fièvre, le lait du fein eft le meilleur balfamique qu'on puiffe employer: lorfque l'enfant eft fevré un peu de fyrop de beaume réunit l'agréable & l'utile.

Lorsque le rhume, la dentition, les vers, la rentrée d'une éruption cutanée, ne font pas cause de la fièvre, elle vient en général de la faleté des premières voies. Alors il faut lâcher le ventre, donner enfuite un vomitif, fuivi des poudres teftacées, la fièvre ceffera probablement. Ces poudres font un excellent médicament, tant pour les petites fièvres, que pour prefque toutes les maladies des enfans du premier âge. Le judicieux Harris l'avoit fi bien apperçu, qu'il les croyoit prefque feules capables d'opérer toute guérison dans les enfans de cet âge. On ne fauroit lui avoir trop d'obligation du service signalé qu'il a rendu à la Médecine, en banniffant de la pratique l'ufage des cordiaux & autres médicamens échauffans, qu'on employoit avant lui pour guérir ces maladies. Néanmoins il ne faut pas croire tout ce qu'il penfoit des abforbans; s'ils font d'une très-grande utilité, ils n'opèrent cependant pas

tout.

Lorfque la fièvre réfifte à ces remèdes ordinaires, ou même augmente, on aura recours à ceux que j'ai indiqués plus haut. On emploiera

même avec beaucoup de fuccès quelques petites potions faites avec du jus de limon & du fel de corne de cerf; ce dernier doit y prédominer; ou l'on jettera quelques gouttes d'efprit volatil aromatique dans un peu d'eau, qu'on donnera quatre ou cinq fois par jour (1).

(1) Le docteur Butter de Londres, dont j'ai cité un paffage à l'article des vers, a publié un petit traité fur les fièvres rémittentes de l'enfance mais quoiqu'il ait bien vu ces fièvres, la manière dont il les envifage, prouvant que ce font les mêmes que la fièvre hectique dont il vient d'être parlé, je n'ai pas jugé à propos de m'y arrê ter. D'ailleurs, fa pratique ne m'a pas paru bien avantageufe, fi même elle n'eft pas accompagnée de danger.

CHAPITRE XVIII.

Du Marafme ou de la Fièvre hectique.

PLUSIE

LUSIEURS des maladies précédentes & fuivantes, dont je parlerai, fuffifent quelquefois pour produire une fièvre hectique, & le marafme ou le dépériffement de tout le corps. Je n'ai réellement rien de neut à présenter à ce fujet : mon unique but eft de donner quelque espoir fur une meilleure iffue, qu'on a coutume de l'attendre; mais en des circonftances particulières.

Cette fièvre, fufceptible de paroître comme résultat d'autres maladies, eft fouvent due à ce qu'elles ont été imprudemment traitées. Elle vient fur-tout de la fuppreffion d'une éruption ou d'une décharge quelconque de la peau, ou d'un cours de ventre arrêté mal-à-propos pendant la dentition. Dans ce cas-là, toutes les fois que la fièvre hectique eft confirmée, les glandes du mésentère s'en reffentent; elles groffiffent extrêmement, & fouvent aboutiffent à fuppuration : il n'y a plus ni reffource, ni efpoir dans cet état.

Mais un enfant paroît quelquefois menacé d'une fièvre hectique au moment où la nature opère un changement auffi furprenant que falutaire, &

rétablit un enfant épuifé, qu'elle femble arracher des bras de la mort. Cet heureux changement n'est l'ouvrage que de la nature; l'art ne peut rien faire ici que de la furveiller, & d'empêcher qu'elle ne foit troublée dans fes opérations par des remèdes ou un régime préjudiciable.

Autant que j'ai pu l'obferver, ce changement falutaire n'arrive que dans l'efpèce de fièvre qui provient des vers ou des dents. Or, j'ai vu dans ces cas-ci des enfans fe tirer d'affaire, lorfque tout étoit abfolument défefpéré, & qu'on avoit abandonné tous les remèdes. Harris nous rapporte quelques rétabliffemens remarquables, dans le cas qu'il appelle atrophie vermineufe ; & il attribue ces guérisons à l'ufage de bon éthiops minéral. Mais je n'en ai pas vu de fi fuprenantes que dans le cas d'atrophie à la fuite de la dentition. Plufieurs enfans attaqués de cette maladie, & émaciés par les cours de ventre & autres accidens, étoient reftés couchés pendant trois mois dans leur berceau, pouvant à peine remuer, ayant une fièvre continue, les joues bouffies, les membres comme defféchés, le ventre gros, une toux fans relâche, & prenant à peine quelque aliment. Malgré tous ces fymptomes alarmans, ils fe font guéris en peu de jours, pour ainfi dire, par l'éruption inattendue d'une douzaine de dents.

Après tous ces détails, on n'attendra pas de

moi, fans doute, que je propofe des moyens curatifs pris des reffources médicamenteufes de l'art. J'observerai feulement qu'on doit foigner particuliérement l'état du ventre, & garantir le malade de conftipation, à ce période avancé de la maladie. On fera une extrême attention au régime. Pour cet effet, on foutiendra l'enfant avec du lait, du riz, de la temouille & autres chofes femblables; mais, fur-tout, on lui rafraîchira fouvent l'air, & on lui fera prendre tout l'exer cice que pourra foutenir la foible constitution.

CHAPITRE

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