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» les plus glanduleufes, & qu'on ait négligé ces reliquats. Les fuites de la rougecle ne font (1) » pas moins à craindre ( fi même elles ne le font » pas davantage). La fièvre hectique qui fuit » la rougeole, eft le plus fouvent accompagnée » de toux fatigante, & même très-violente; en » général elle eft opiniâtre. Outre le traitement » que j'ai indiqué pour cette fièvre, je dirai que » fi la toux eft fèche avec prurit, & langue » blanche, comme dans la fièvre inflammatoire, »il faut tirer un peu (2) de fang, quoique le » pouls ne foit ni très-plein, ni très-prompt. Rien » n'est plus avantageux en pareilles circonstances. » Si le fang eft glutineux, on réitérera la faignée » de tems en tems, jufqu'à ce que la fièvre & » la toux aient ceffé, ou au moins foient très» calmées. Si après la faignée la toux fe foutient

(1) J'en ai vu refulter l'hydropifie dans un enfant de trois ans ; l'inflammation de tous les vifcères dans un autre de quatre ans, des ulcères à l'eftomac, à la rate, & l'agglutination de tous les inteftins. Les reliquats de la rougeole brúlent comme le feu. C'eft une maladie dans laquelle il faut beaucoup boire, & ne prefque rien manger, ou la mort eft, pour ainfi dire, certaine, pour peu qu'il y ait d'acrimonie antécédente dans les humeurs, & que l'enfant ait été trop pouffé de nourriture.

(2) Avec une ou deux fangfues pour un enfant trèsjeune; & trois, s'il a cinq ou fix mois. Hamilton.

» au même degré, on appliquera un véficatoire » fur la nuque ou entre les épaules, ce qui eft » souvent avantageux, tant pour abattre la toux » que pour donner plus de fluidité au fang

Quelquefois les écrouelles font la cause ou l'effet de cette fièvre hectique. Voyez l'article des écrouelles & du rachitis.

CHAPITRE XX.

Rougeole, Petite-vérole (inoculation).

LA petite-vérole & la rougeole, deux maladies

auxquelles les enfans font fort fujets, ne leur font cependant (1) pas particulières. Les enfans

( 1 ) La petite-vérole n'étant pas une maladie particulière aux enfans, je ne dirai rien du traitement; mais j'avouerai que je perfifte encore dans mon fentiment contre l'inoculation, & que je fuis perfuadé, avec le célebre VanSwieten, qu'on peut avoir cette maladie plufieurs fois même long-tems après l'inoculation la plus complerte. Les preuves que j'en ai font pour moi des raifons qui contrebalancent ce que tous les Médecins de l'Europe pourroient produire en faveur d'un fentiment contraire au mien. La petite-vérole, en elle-même, n'a jamais fait de ravage que par la concomitance des fièvres, ou des maladies régnantes, de l'une ou de l'autre faifon. Cette maladie, qui est une vraie fièvre inflammatoire, eft toujours & même néceffairement compliquée avec la fièvre de la faifon, dans laquelle elle prend le fujet, ou avec la fièvre réfultante de la température antérieure, ou avec celle qui peut s'allumer, à cette occafion, en conféquence de la conftitution du fujet, de fon genre de vie, & du local où il vit: voilà les circonftances qu'il faut ne pas perdre de vue lorfqu'il s'agit de traiter une petite-vérole; maladie qui avoit été inconnue en France, avant le fixième siècle. Ce

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très-jeunes n'en font même pas attaqués fréquemment, à moins qu'ils ne foient directement ex

fut à cette époque qu'elle fe manifefta en Tourraine. Elle
eft originaire de l'Arabie. L'auteur convient lui-même
ci-devant, qu'elle n'eft point dangereufe, lorfqu'eile eft
bien traitée dès l'abord.

Je crois ne pas devoir omettre ici un paffage de D. Ulloa, dont je vais traduire le texte Espagnol avec l'exactitude que mérite le fujet. « On emploie, dans la partie » haute du Pérou, une méthode curative, pour la petite» vérole, bin différente de toutes ces précautions qu'on » prend en Europe. Car les Indiennes ne s'inquiètent

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point de garantir leurs enfans de l'impreffion de l'air, "lorfqu'ils en font pris, ni de les tenir plus clos que » d'ordinaire. Elles les gardent auprès d'elles, fur une peau » de mouton garnie de fon poil. Mais, quoique ce climat » foit fi froid, cette manière d'agir n'y fait pas mourir plus d'enfans que parmi ceux qu'on garde avec les précautions les plus fcrupuleufes. Ajoutez que ces gens » n'ont aucun secours, ni des Médecins, ni de la Médecine. Le malade eft abandonné à la nature, qui doit » faire les frais de tout. On s'y fert tout au plus de quel"ques herbes connues, & dont on fait l'application comme » d'un remede univerfel, dans toutes les maladies qui » peuvent furvenir ». Noticias Americanas. Madrid, 1773. P. 207.

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D. Ulloa convient des ravages énormes que les épidémies varioleufes font, dans ces contrées parmi les adultes; mais les caufes qu'il en rapporte n'exiftent pas en Europe. D'ailleurs, ces Indiens n'ont aucuns des fecours

pofés à la contagion varioleufe. Toutes les fois qu'ils en font pris, il faut les traiter comme les

que nous avons ici. La maladie n'eft donc pas fi dangereufe par elle-même.

dose,

Mais je dois ajouter que l'inoculation n'eft pas toujours fi heureuse qu'on le veut bien croire. Dans le très-petit nombre des enfans qu'on a inoculés à Paris, depuís fept à huit mois, il eft mort huit enfans de l'inoculation: trois ont eu la petite-vérole fpontanée, après avoir parcouru tous les périodes de l'inoculation avec les fuccès les plus heureux : ce qui détruit ce que M. Bergius a dit. Mem. de Stockolm, 1784, pag. 151 & fuiv. On a découvert auffi depuis peu, que le virus variolique broyé, à certaine avec le mercure perdoit toute fa force, & ne pouvoit plus fervir à l'inoculation: que le mercure mêlé à moindre dofe, diminuoit beaucoup l'énergie de ce virus. On a fait les effais les plus précis à cet égard; & l'expérience a prouvé que, a prouvé que, dans le premier cas, l'inoculation n'avoit eu aucun fuccès: que dans le fecond, on n'avoit vu que quelques boutons, ou même aucuns. Les Parens doivent donc fe tenir pour prévenus de la rufe des Charlatans, qui leur en impoferoient par çes ftratagêmes, & n'inoculeroient réellement point, en paroiffant l'avoir fait. C'est ainfi que plufieurs personnes ont déjà été trompées, & ont eu une confiance mal fondée fur les fuites d'une inoculation fimulée. Le Charlatan a quelquefois affez de prudence pour ne pas s'expofer aux inconvéniens qu'il craint.

En renvoyant à Rofeen, où j'ai démontré que la petitevérole n'avoit jamais, par elle-même, fait les ravages qu'on lui attribuoit, j'ajouterai ce qui fuit, de M. Armstrong.

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