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le ventre; & par ce moyen, on parviendra à le fortifier outre cela, on pourra lui faire prendre une infufion froide de quinquina, ou de petites dofes de fleurs martiales. Mais une bonne diète & l'exercice font de la plus grande conféquence; & fi l'on y perfévère comme il faut, on verra fouvent des cures étonnantes. Sæpè pertinacia juvantis, malum corporis vincit, dit Celse. L. 3, c. 12.

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» ces frictions, de tems en tems (fur-tout avec un peu de fel en poudre très-fine), depuis la naiffance de l'enfant » jufqu'à deux ou trois ans, & à lui donner tout l'exer»cice dont il eft fufceptible, ce feroit un moyen de pré» venir plus facilement la maladie dont il s'agit, & plufieurs » autres, que par toute autre chofe que l'on puiffe faire. » Tenir les enfans fecs & nets, font en général la caufe » la plus fréquente de cette maladie ».

que

Je vois, avec étonnement, que M. Hamilton ne foit pas partifan de ces exercices de l'enfance; & cela, parce les enfans pallent naturellement les premiers mois de leur exiftence dans le fommeil. Les petits des autres animaux dorment auffi très-fouvent, long-temps, proportionnément à leur efpèce; mais cela ne prouve point le défavantage de l'exercice.

CHAPITRE XXI I.

De la Coqueluche.

LA coqueluche eft une maladie que les Ecri

vains des âges précédens n'ont pas bien difcernée. Aftruc paroît être un des premiers qui laissèrent de côté les remèdes huileux & pectoraux, que quelques Médecins ont voulu rappeller depuis dans la pratique mais Aftruc confeilloit ici la faignée avec trop peu de réserve.

Cette maladie nous prouve encore combien l'on a tort de confier les enfans malades à des gens peu inftruits dans l'art de les guérir. Des foins, & le fréquent changement d'air, dit-on, font tout ce qu'il (1) faut pour cette maladie : mais jamais, peut-être, cette maxime n'a été plus mal appliquée. Je fais que quelquefois on voit une espèce de coqueluche modérée, comme dans toutes les autres maladies, il s'en trouve

(1) M. Armstrong attribue auffi les fuites fâcheufes de cette maladie à l'idée que des gens diftingués en ont, & qui prétendent que le mal eft au-deffus de toutes les reffources de l'art; tandis que d'autres ont une confiance aveugle fur des prétendus fpécifiques, & négligent, par ce funefte préjugé, un traitement méthodique, p. 114.

d'une espèce affez benigne; & que cette coqueluche exige peu de remède : c'eft auffi, dans de pareilles circonftances, que les femmes & les nourrices acquièrent tout leur crédit. Quoi qu'il en foit, j'ofe affurer qu'entre toutes les maladies des enfans que je connois, il n'y en a pas où les reffources de la Médecine foient plus manifeftement utiles que dans une coqueluche opiniâtre.

Cette maladie eft certainement très-contagieufe, & une de celles qu'on n'a jamais deux (1) fois. Elle commence d'ordinaire comme la toux, préfente d'abord les fymptomes d'un rhume; mais devient infiniment plus férieuse dans fes progrès. Les accès de la toux font accompagnés d'un cri particulier, très-connu de ceux qui ont eu occafion de voir des enfans dans cet état. Ce cris douloureux, qui affecte fi vivement ceux qui l'entendent, rend cette maladie une des plus affligeantes dont les enfans puiffent être attaqués. Dans les accès, la pituité leur fort abondamment par les yeux, les narines, la bouche; ils rejettent, avec des phlegmes glaireux, & fouvent en grande quantité, les alimens qu'ils ont pris dans les

(1) D'autres l'ont dit, cela eft-il bien prouvé? Je ne le crois pas. J'ai traité de la coqueluche plufieurs enfans qui l'ont eu quatre & cinq fois.

intervalles des accès ils paroiffent affez bien en général, & mangent de bon appétit. Ce font-là les fymptomes ordinaires : mais lorsque le mal s'aggrave, & a continué quelque tems, l'enfant paroît comme étranglé à chaque accès ; le vifage, le cou deviennent livides, & font dant cet état jufqu'à ce que l'enfant, par un effort violent recouvre la refpiration : quelquefois même le fang fort par le nez, la bouche & la gorge. Si néanmoins la maladie eft prise à tems, & bien traitée, rarement elle devient mortelle, finon pour les enfans très-jeunes.

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Le Docteur Armstrong recommande le vin antimonié comme (1) le remède propre & unique,

(1) On peut excufer dans M. Underwood fon extrême vivacité, en faveur de fon zèle pour le bien de l'humanité; mais je ne faurois lui paffer de faire des reproches fans raison. M. Armstrong ne parle point-là de vin antimonié, mais de sa solution de tartre ftibié. Bien éloigné de la donner comme fpécifique, voici ce qu'il dit : ›› mon Traité des maladies les plus fatales aux enfans

"Dans

publié en 1767, j'ai dit que j'avois trouvé la difolution » d'antimoine très-utile pour la coqueluche. L'expérience » que j'en avois me fit dire que, fi elle étoit adminiftrée " à tems, elle empêchoit fouvent cette maladie opiniâtre » d'arriver à un tel degré de force ou de continuer auffi » long-tems depuis ce tems-là, j'ai vu, avec plaifir, que » la pratique actuelle étoit de donner fouvent un vomitif >> antimonial dans cette maladie, non feulement pour faire

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non-feulement de cette maladie, mais même de prefque toutes celles des enfans. Quoique ce

» évacuer les flegmes qui irritent la toux, mais auffi pour » abattre la fièvre, lorfqu'il y en a; effet pour lequel les » vomitifs de cette claffe font recommandes avec raison. "Néanmoins il ne faut pas fe fier à ces feuls remèdes, » quelque foulagement qu'ils apportent à la maladie, lorf» qu'ils font ordonnés à propos. Il n'y a même aucun spé»cifique connu, capable de la dompter»,dit M. Armstrong.

à

Comment donc M. Underwood a-t-il pu fe tromper ce point, & être fi injufte? Mais fuivons M. Armstrong. Les détails qu'il donne fur la cure de cette maladie font dignes d'être mieux connus que par le dire de M. Underwood.

« Pendant les trois premières années de l'établiffement » de l'hôpital des pauvres enfans, j'ai traité cent quatre» vingt-feize enfans dans cette maladie, & je n'en ai » perdu qu'un. Depuis le 24 avril 1769 jufqu'en 1777, »j'en ai traité fept cens trente-deux, fur lefquels il en », mourut vingt.

» Le docteur Butta publia, en 1772 fa méthode de » traiter la coqueluche, recommanda l'extrait de ciguë » comme le vrai fpécifique: il difoit l'écrire d'après l'ex

périence de nombre de cas, où il l'avoit employé avec » plus de fuccès que les autres remèdes. Je voulu l'essayer; » mais je ne trouvai pas qu'il fut auffi avantageux que » ce docteur l'avoit dit. Cependant, cet extrait me parut » rendre la maladie moins longue, en nombre de cas: "les Parens me difoient que leurs enfans s'en trouvoient » très-bien. Sils interrompoient ce remède, foit par né"gligence, foit parce qu'ils étoient trop éloignes de la » ville, dans la povince, la toux devenoit plus forte en

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