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être quelque utilité; mais lorfque la maladie eft confirmée, l'eau de chaux, les décoctions de gayac, de faffafras, l'antimoine crud bien pulvérifé, le quinquina, l'acier font les remèdes. fur lefquels on doit le plus compter, comme médicamens internes.

S'il y a des tumeurs externes, j'ai lieu de croire que le traitement que j'ai propofé dans un autre petit traité, eft bien réfléchi & sûr, & qu'ainfi l'on doit les faire aboutir le plus promptement qu'il eft poffible pour les traiter comme je l'ai recommandé dans ce petit ouvrage.

Lorfque le virus fcrophuleux fe jette au vifa

ge, il reffemble fi fort au virus cancéreux, felon la defcription qu'en a faite le docteur Hunter. qu'il tend toujours à s'étendre plus loin mais comme les tumeurs fcrophuleufes peuvent fupporter un traitement plus févère que les cancéreuses, je ne doute pas qu'on ne tire beaucoup d'utilité des cathérétiques, en arrêtant par-là les progrès du mal qui tend à fe jetter fur les parties voisines, & en fortifiant le fujet, pour disposer les ulcères à la guérison.

J'ai derniérement eu de nouveaux motifs de me confirmer dans cette opinion, par quelques obfervations que m'a communiquées M. Partington. Depuis que j'ai publié un petit traité dont je viens de parler, il a employé l'électricité

avec de très-heureux effets, tant pour ces tumeurs que pour d'autres ulcères & tumeurs froides dont j'ai fait mention. I les a amenés à une parfaite guérifon, en conféquence de l'énergie qu'il donna aux parties affectées.

Lorfque les ulcères fcrophuleux font guéris, & qu'il ne reste plus que quelques petites tumeurs, j'ai éprouvé de bons effets de l'ufage externe d'une folution de camphre dans l'huile d'amandes douces, auffi forte qu'il eft poffible de la faire ; elle les eut bientôt diffipées. J'ai pareillement remarqué que ce remède étoit on ne peut plus avantageux pour guérir le bronchocele commençant, quoique déjà de la groffeur d'un œuf de dinde. Il fuffit de le faire entrer dans la tumeur par friction, en réitérant cela trois fois par jour : on adminiftre en même tems une dragme ou deux de fel de feignette tous les matins.

J'ajouterai feulement, à l'égard des écrouelles, que le bain de mer feul effectue quelquefois une cure radicale, ce qui est très-connu (1.).

(1) J'ai lu une très-longue Differtation fur les avantages des purgatifs réitérés dans les affections fcrophuleuses: elle ne m'a pas fait approuver cette pratique. Les bains de mer ne font non plus que des palliatifs. J'ai guéri, dit M. Plenck, une petite fille, avec dix grains de racine de gentiane par jour, Pharmacol. p. 379. Je le fouhaite.

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CHAPITRE XX v.

Des Vers.

Es vers font regardés comme une cause de maladie dans les enfans, beaucoup plus fouvent qu'ils ne le font effectivement. D'ailleurs, les enfans ne font pas tous également affectés de la préfence des vers. Quelques individus fe portent habituellement bien, fans cependant en être exempts, tandis que d'autres qui font réellement malades, en ont à peine quelques-uns.

Les vers deviennent ( 1 ) nuifibles, fur-tout par

(1) Le docteur Butter paroîtra, fans doute, à plufieurs Lecteurs, avancer une opinion qui a d'abord l'air d'un fingulier paradoxe. Mais un paradoxe n'est pas toujours une opinion, mal fondée: ainfi, il mérite d'être entendu. Voici donc ce qu'il dit des vers dans fon petit traité de la fièvre rémittente des enfans. « Le docteur Saint-Clair obferve que l'ambiguité » des symptomes attribués aux vers, excepté quand on » en rend, étoit bien connue des Médecins avant lui. On » favoit auffi, depuis certain tems (médical effais, tom. 2. » article 18), que la fièvre détruit les vers. Malgré cela, la pratique abfurde d'adminiftrer les vermifuges, dans » les fièvres, fubfifte toujours. C'eft fans raifon qu'on fait

leur nombre; car alors ils obftruent les inteftins, ou compriment les parties adjacentes par leur

" attention aux vers en irritant ainfi les fièvres inter» mittentes des enfans. Pour moi, j'y ai peu fongé dans » la cure de toutes les maladies des enfans (eft-ce avec » raison ? ) excepté quand j'y ai été forcé, pour contenter » mes amis. Quoique les vers foient un figne de maladie » chez eux, ils ne font proprement ni fymptome, ni » cause de telle maladie; c'eft pourquoi ils ne doivent » pas influer fur la pratique. Les vers font le remède » dont use la nature pour détruire la furabondance des

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matières peccantes, pour ftimuler les premières voies » par leur repration, & pour favoriter la fortie de ces » matières, en augmentant le mouvement péristaltique » des inteftins furchargés & offenfés par ces matières. » Ainfi, celui qui ne s'occupe que des moyens de détruire » cette innocente vermine, n'eft pas mieux fondé que celui » qui veut attaquer un fymptome, au lieu d'attaquer la » caufe de la maladie.

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Si donc vous n'êtes pas content du remède même » de la nature, pourquoi n'en adoptez-vous pas un meil»leur? Un Médecin réfléchi & expérimenté a-t-il toujours » en fon pouvoir de rendre, comme dans le cas actuel, » les opérations curatives de la nature plus parfaites? For»tifiez en même tems que vous nettoyez les premières » voies, & les vers difparoîtront bientôt, dès que leurs » causes efficiente & finale ne fubfifteront plus. Enfin » quiconque eft bien inftruit de l'hiftoire naturelle des " trois vers qui fe trouvent ordinairement dans le corps » humain, doit être bien convaincu d'avance de leur

maffe;

masse; en outre,jils fucent le chyle destiné à la nourriture de l'enfant, enfin par l'irritation qu'ils causent.

» innocence à l'égard de nos corps ; & le praticien, bien » convaincu d'avance, fera étonné qu'on ait jamais pu » confidérer fi généralement les vers comme une cause » de maladie ». P. 35 & fuiv.

Les trois espèces de vers que cire le docteur Butter font lumbricus terreftris, afcaris lumbricoides, afcaris vermicularis, de Linné, Faun. fuec. 2073, 2072 2071.

On fent la foule de railonnemens qu'on peut opposer à ces affertions du docteur, vraies d'un côté, fauffes de l'autre. J'en épargne ici les détails aux lecteurs. Une seule réflexion prouve l'extrême danger des vers, & qu'on a toujours raifon de tâcher de les expulfer, pour peu qu'on en foupçonne la préfence. C'eft qu'ils percent quelquefois les tuniques des inteftins & de l'eftomac, & fe jettent dans la cavité du bas-ventre, & même dans la poitrine, Outre ce qu'on peut lire à ce fujet dans Rofeen, Heister en a donné des preuves convaincantes. Mais les vers s'amaffent quelquefois en fi grande quantité dans l'un ou l'autre endroit des vifcères, qu'ils les obftruent, ou caufent, en conféquence, les fymptomes les plus alarmanss La petite fille d'un batteur de cuivre pour les Graveur fut près de périr, il y a quelques années, par des vers qui s'étoient portés à l'entrée de la gorge, & qui interceptoient la refpiration. Heifter rapporte la mort fubite d'une femme, que des vers amaffés & entrelacés au cordia ( orifice fupérieur de l'eftomac ) ont fait périr dans des convulfions. Eft-ce donc-là une innocente vermine ?

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