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aucun infecte de cette espèce, particuliérement (1) le tœenia.

Au refte, quelle qu'en foit la caufe, l'intention générale de la cure doit être d'abord de les chaffer morts ou vifs de la manière la plus facile, la moins douloureuse & la plus prompte; la difficulté confifte fur-tout à les déloger de l'endroit où ils fe fixent, ou s'attachent fur les parois internes des inteftins. La plupart des médicamens qu'on`a employés, font à-peu-près de même genre, & ont prêté à l'empirifme dans tous les âges: ce font en général des fubftances amères & purgati, ves, des préparations & compofitions mercurielles, d'acier, d'étain.

Si la maladie n'a pas encore parcouru un long efpace de tems, un peu d'infufion de féné effectuera fouvent la cure. Si cela eft infuffifant, on emploiera un purgatif plus actif, avec la prudence requife on le donnera le foir, & un peu tard, une ou deux fois par femaine felon l'âge & la force de l'enfant. En cas qu'il y ait lieu de préfumer que les purgatifs ne conviennent pas,

(1) L'auteur eft ici dans une fingulière erreur dont Rofeen feul l'auroit tiré, s'il l'avoit lu. Ce ver s'eft trouvé dans plufieurs efpèces d'animaux, quadrupèdes, poillons dans des fources, des courans d'eau, &c. On a auffi vu jufqu'à fept tænia dans un feul corps humain.

on adminiftrera avec sûreté le remède fuivant:

prenez (1),

de Limaille d'étain, deux onces.

de Mercure crud purifié, trois dragmes Mêlez, faites- en un amalgame.

On mêlera huit ou dix grains de cette poudre avec trois ou quatre grains de rhubarbe, & autant de chaux d'antimoine non lavée, & l'on fera

(1) Les remèdes que confeille l'auteur, font plus actifs que ceux de M. Armstrong. Quant à la limaille d'étain, je ne fais s'il l'ordonne avec connoiffance de caufe : d'autres l'ont prescrite antérieurement en d'autres circonstances. Mais d'après le dire de Margraf, on a cru que ce métal étoit très-arfenical, & ainfi fort dangereux. Un homme expérimenté m'a afsuré qu'il n'étoit pas poffible de découvrir l'arfénic dans l'étain; que ce qui en avoit impofé au Chymifte Allemand, étoit cette poudre noire, qu'on obtient de l'étain en fonte par une adroite manipulation, & qui exhale une odeur d'ail dans le feu ; que s'il y avoit quelque chofe à craindre de l'étain pur, c'étoit un principe cuivreux qui s'y trouve toujours, mais en une proportion infiniment petite, & par conféquent incapable de nuire ce qui rend, ajouta-t-il, l'étain pernicieux intérieurement, c'est qu'il est toujours, dans le commerce, altéré par un mêlange affez confidérable de plomb. Cette remarque m'a paru mériter l'attention des Médecins. Les Turcs font beaucoup d'ufage de la vaiffelle d'étain; mais c'eft d'un étain pur, auquel ils mêlent certaine quantité de fer: ce qui rend cette vaiffelle fi fonore & fi belle,

prendre ce mêlange tous les matins dans un peu de miel, pendant une femaine après cela on donnera le foir, & un peu tard, un lavement d'aloès fucotrin, diffous dans du lait chaud. Le jour fuivant, on fera prendre le matin une dofe convenable de rhubarbe, ou d'infufion de féné que l'on réitérera, felon l'opiniatreté de la maladie, ou la force de l'enfant.

Quant aux enfans qui font éloignés des fecours de la Médecine, on leur fera prendre entre autres chofes une mixture de limaille d'étain & de thériaque; mais en fuppofant que c.s fujets soient âgés de quatre ou cinq ans, ils en prendront plein une cuiller à café pendant la journée, & ils ne s'y refuseront pas à caufe de la thériaque. On emploiera, fi l'on veut, la graine d'abfynthe mêlée de la même manière; ils la prendront le matin à jeun, & depuis cinq jusqu'à dix grains de jalap, autant d'éthiops minéral, deux fois par femaine pour précipiter les vers à mefure qu'ils meurent.

Pour remplir ces dernières vues, on mêlera ensemble, parties égales de fiel de bœuf, d'aloès en poudre, & du beurre pour en oindre le nombril deux ou trois fois par femaine, ou bien on fera un emplâtre avec de la thériaque, de l'aloès en poudre & de la rhue fèche, pour l'appliquer fur le nombril, qu'on couvrira auparavant d'une couche mince de coton.

1

Je fais mention de ces moyens curatifs, en faveur des pauvres gens de la campagne, que leurs voifins bienfaifans font difpofés à fecourir & qui peuvent le faire facilement avec fi peu de dépenfes. On peut auffi joindre à ces moyens une décoction de mercure crud bouilli dans la proportion de deux onces pour une chopine d'eau. Cette décoction fervira de boiffon ordinaire; plufieurs perfonnes en ont eu les idées les plus avantageuses (I).

Suppofé que la maladie ait déjà été longue, & que l'enfant ne foit pas trop jeune, il faut furtout employer les purgatifs mercuriels. L'éthiops minéral pris pendant certain tems, foutenu par des infufions de féné, a quelquefois réuffi, même lorfque l'enfant avoit les plus férieuses convulfións. Dans ce cas-ci, & lorfqu'on remarque quelque contraction opiniâtre aux membres, il faut néceffairement recourir aux bains chauds. Les eaux chalybées font très-utiles pour prévenir les récidives de ces maladies, tant dans les enfans plus âgés, que dans les adultes.

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(1) M. Schmucker, premier Chirurgien des armées du Roi de Pruffe, a publié un remède qui chaffe même le ver folitaire. Il fe trouve en françois dans la bibliothèque phífico-économique. Année 1786. T. 1, p. 314.

JE

CHAPITRE X X V I.

De l'Hydrocéphale interne.

E ne parlerai pas ici de l'hydrocéphale, qui quelquefois fe rencontre dans les enfans au moment de la naiffance; car, rarement ces enfans naiffent vivans, ou il eft extraordinaire qu'ils vivent plufieurs, femaines. Or, il n'y a point de remèdes, autant que je fache, capables de guérir cette maladie. L'âge n'y apporte aucun changement avantageux. Cependant j'ai connu un fujet âgé de dix ans, qui l'avoit dès fa naiffance. Je n'ai donc d'autre but que de donner quelques détails fur les amas aqueux qui fe forment dans les ventricules du cerveau affez ordinairement depuis deux (1) ans. jufqu'à dix.

(1) Cette maladie pouvant être accidentelle avant cet âge, je ne fais pourquoi l'auteur ne la prend qu'à cette époque. Une éruption répercutée, une trop forte compreffion, même au moment de l'accouchement, y ont plufieurs fois donné lieu. M. Armstrong en donne un exemple dans un enfant du premier âge la caufe étoit une éruption rentrée. M. Underwood dit enfuite, que «c'est une maladie qu'on ne comprend pas bien"; je ne

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