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» du 13 avril au 30 du même mois : il devint » alors refferré, j'ajoutai un autre grain à chaque » pilule; & du 30 avril au 14 mai, il prit douze. » de celles-ci. Le 16 Mai, je prefcrivis quatre >> grains par pilule; il en prit douze pendant la » quinzaine. Le 2 juin, je portai le calomel à » fix grains par pilule, qu'il devoit prendre cha > que foirée, pourvu qu'il ne furvînt pas de » symptome contrariant de la part du mercure. » Ceci n'étant pas arrivé, les pilules furent con»tinuées jufqu'à la fin de feptembre. Alors les » parens ceffèrent de me l'amener.

>> Durant ce dernier période, c'est-à-dire, » depuis le deux juin jufqu'à la fin de feptembre, >> il prit foixante-quatorze pilules de fix grains, » & cela ne fit que tenir le ventre libre, fans » caufer de falivation qui méritât attention.

» J'aurois défiré donner des détails plus cir• conftanciés fur cette cure; mais cet enfant étant > nourri à la campagne, je n'eus occafion de » le voir que, quand on me l'amenoit. Je crois » qu'il eft évident, par les fymptomes men<tionnés, que la maladie étoit un hydrocéphale » interne. Or, il eft vrai que le calomel fut le feul << remède qui le guérit. Son efficacité en pareil » cas, eft donc démontrée, tant par cet exemple << que par les précédens. La quantité employée » fut confidérable pour un enfant de cet âge:

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» car il en prit plus de fix dragmes dans l'espace » de cinq mois. J'ai remarqué que les enfans » proportionnément à leur âge, foutiennent » mieux le calomel que les adultes (l'auteur pouvoit ajouter que cela eft dû à leur conftitution plus humide, qui en émouffe le ftimulus ) : » & je ne connois pas un remède, fi générale»ment utile dans les maladies des enfans, fur» tout dans les affections vermineufes, dans le » cas de faletés & d'humeurs corrompues ou pu» trides des inteftins. Mais il faut que ce médica»ment foit bien préparé. ( C'est-à-dire, qu'il » faut préparer ce mercure doux par huit ou dix » fublimations)». J'ajoute que M. Plenck, dans fa Pharmacologie chirurgicale, parle de l'ufage du mercure dans ces cas-ci, & qu'il doute de la réuffite; mais il eft facile de voir qu'il en parle fans avoir eu occafion de l'effayer: il a donc eu raifon de douter. Il eft permis de douter de ce qu'on n'a pas expérimenté.

Comme je corrigeois l'épreuve de ce chapitre, je reçois d'Allemagne la cinquième édition (1785), que M. Murray de Gottingue a donnée de fa Traduction allemande de Rofeen: je l'attendois depuis long-tems. Je vois que jai très-bien fais d'ajouter ce chapitre de M. Armstrong. Il cite, dans une petite note, les expériences de plufieurs Médecins qui ont effayé, depuis peu,

le Mercure, avec les mêmes fuccès, pour guérir l'hydrocéphale, & diffiper les eaux amaffées dans les ventricules du cerveau : « Découverte, dit ce » grand Médecin, qu'on doit regarder comme » un pas confidérable que l'on vient de faire » dans la pratique de la Médecine ». P. 631. De-là je conclus encore, d'après d'Aviffon, que le mei cure peut être très-utile dans plufieurs cas d'hydropifie, comme je l'avois confeillé ; mais inutilement, par l'obstination de l'opérateur.

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M. Moff a fait une observation que je crois devoir placer ici. Mes auteurs n'en ont point parlée, non plus que Rofeen. Le cas, quoiqu'affez rare, mérite attention. P. 139. « On apperçoit » quelquefois, fur la tête des enfans qui vien» nent de naître, une tumeur de la groffeur » d'un oeuf, mais ronde. Rarement il y a quelque << chose à faire: elle diminue, s'affaiffe, au point » de difparoître entiérement. Néanmoins, comme » cela n'arrive pas dans tous les cas, fi l'on voit » que cette tumeur fubfifte au bout de quelques » femaines, on prendra une lame de plomb bien » mince, telle que celles qui forment les boîtes » à thé qui vient des Indes: on lui donnera affez » de largeur pour couvrir la tumeur, & on l'en>veloppera d'un linge, pour l'appliquer & la » tenir conftamment fur la tête; la tumeur ne » tardera pas à difparoître : quelquefois elle est

» opiniâtre; mais il faut perfévérer. Qu'on fe garde fur-tout d'y appliquer aucun cataplaf» me; ou tout autre topique, pour la faire fup» purer, ou pour faire évacuer la matière qu'on »y fuppoferoit contenue: les conféquences en feroient des plus fatales ». Effay on the menagement and Nurfyng of Children, &c. Lond. 1781, in-8°.

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CHAPITRE XXVIII.

De la Teigne.

LA teigne eft une maladie très-fâcheuse & opi

niâtre; mais comme elle ne fe manifefte presque que par contagion, elle attaque plutôt les enfans d'un âge avancé, que ceux qui font le fujet immédiat de cet ouvrage. Je pafferai donc légèrement fur cet article, & me reftreindrai à quelques réflexions préliminaires, pour propofer une méthode avantageufe à fuivre dans ce traitement : méthode qui, je penfe, a été en général mal-àpropos rejettée, à cause de ses désagrémens feuls.

Une longue expérience m'a appris que cette maladie n'étant (1) qu'une affection cutanée,

(1) En fuppofant que ce foit une pure maladie locale de la peau, je crois qu'il n'eft pas toujours sûr de la traiter par des topiques, au moins pour commencer. M. Armstrong y applique d'abord des feuilles fraiches ou ré.entes de choux; ce qui fait fondre les tumeurs des glandes le lendemain, il fait bien frotter la partie affectée avec le fuc du gladiolus luteus, ou flambe de rivière. Voyez "article Ecrouelles', notes. On y applique enfuite les feuilles de chou, foir & matin. Du refte, il traite le mal comme les autres éruptions qui paroiffent chez les enfans, au tems

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