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CHAPITRE XX X.

De l'Ophthalmie ou inflammation des yeux.

Les yeux des enfans font très-susceptibles de

s'enflammer, les trois ou quatre premiers jours après la naissance, fur-tout pendant l'hiver. Si cela vient du froid, dont l'enfant a été faifi, on peut croire affez vraiffemblablement que cela lui eft arrivé immédiatement après sa naissance, avant qu'il ait été remis à la nourrice, ou peu de tems après alors il faut lui couvrir la tête avec un bonnet de flanelle, préférablement à tout.

Cependant cette efpèce d'inflammation eft de peu de conféquence; & difparoît en général d'elle-même, en tenant l'enfant chaudement, ou en lui lavant les yeux avec (1) de l'eau rose, à laquelle on ajoutera, dans quelques cas, deux ou trois gouttes d'extrait de faturne, & un grain ou deux de vitriol blanc, fur deux onces de cette eau.

(1) M. Armstrong dit avoir eu le plus heureux fuccès de l'eau de verveine en collyre, dans ces cas d'ophtalmie résultant du froid, & en général, dans tous les autres cas d'ophthalmie. Quelquefois, dit-il, des purgatifs modérés fuffifent auffi pour guérir ces maux-là à cet âge.

Mais il y a une autre inflammation à laquelle les enfans font fujets; elle eft quelquefois de longue durée, & de nature à devoir être bien diftinguée. Je ne parle pas ici de cette rougeur des yeux connue. fous le nom de fugi!lation, qui fouvent refte long-tems, difparoît, revient & ceffe enfin, fans faire le moindre mal à l'enfant : il ne s'agit pas non plus des yeux humides & larmoyans, & qui perfiftent dans cet etat, quelquefois pendant plufieurs mois, & même plufieurs années.

Celle dont je veux parler eft accompagnée de rougeur aux paupières, de fignes apparens d'ophthalmie, ou d'inflammation au blanc des yeux dans cette rougeur on remarque un écoulement épais comme dans l'ophthalmie des adultes. Quelquefois elle paroit tendre à un meilleur état par les moyens ordinaires; mais rarement elle refte dans cette état plufieurs jours de fuite, & généralement, elle augmente à la fin du mois.

D'après ce que l'expérience m'a fait connoître à ce fujet, je fuis porté à me ranger du parti du docteur Hunter & d'autres praticiens. Ces Médecins ayant donc effayé nombre de moyens curatifs, & s'étant trouvés en confultation avec plufieurs gens de l'art, ont penfé être autorisés à croire que la plupart des ophthalmies rebelles,

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venoient (1) originairement d'un vice vénérien & ne pouvoient être traitées avec fuccès que par fon fpécifique adminiftré fous l'une ou l'autre for me.

Un Médecin ne peut fe décider pour cette opinion qu'avec beaucoup de prudence dans les cas qui fe préfentent; néanmoins, il eft bon d'obferver que fi les moyens ordinaires ne produifent pas de changement avantageux dans l'efpace de dix femaines, rien n'opérera d'une manière utile & conftante, que les spécifiques & lés altérans.

Sans avoir intention de traiter cette maladie, comme venant d'un vice vénérien, je dois obferver que fi elle eft due à ce virus, il eft plus sûr de la traiter par onction, que de toute autre manière; & il eft très-probable que les enfans feroient plus fouvent guéris fi l'on s'y prenoit ainfi, & beaucoup plutôt qu'on ne le fait ordinairement...

(1) Ces docteurs pouvoient fe tromper en bien des cas.

CHAPITRE XX X I.

S. ON

Du Hoquet.

N a rangé cette incommodité parmi les maladies des enfans; mais ce n'eft nullement un dérangement d'auffi grande conféquence chez eux que chez les adultes. Quoique les enfans y foient fujets, rarement ce hoquet mérite beaucoup d'attention; car fouvent ils ne l'ont qu'après avoir mangé; & c'est une des fuites de la nourriture qu'ils ont prife, mais qui ne leur fait aucun tort. Si cela dépendoit de l'état acide des fucs de l'eftomac, ou que cela parût dans une longue affection des inteftins, il n'y a pas à balancer à faire prendre des poudres absorbantes à l'enfant.

CHAPITRE XX X I I.

De la Toux.

M. Armstrong, p. 186. «

Quelquefois il fe » répand en hiver & au printe s parmi les >> enfans des toux épidémiques comme les diar

& que

rhées les attaquent en automne. Quant à la » toux, fi l'enfant a beaucoup de fièvre, >> cette toux foit fèche, je commence la cure par » une faignée, foit avec la lancette, foit avec » les fangfues, felon l'âge de l'enfant & les au» tres circonstances; après qucije donne un doux » vomitif, fi les phlegmes fatiguent, & que le » ventre foit relâché. Je fais réitérer ces évacua» tions au befoin: fi l'enfant n'a pas de fièvre, » j'ordonne la mixture fuivante :

Recette.

2. d'Huile d'amandes douces une once; De leffive de tartre, vingt gouttes; d'Eau pure, cinq onces;

de Sucre fin, quantité fuffif. pour une faveur agréable. Mêlez.

» L'enfant en prendra une petite cuillerée, & » même jufqu'à la dofe d'une ou de deux cuille»rées ordinaires felon l'âge, cinq ou fix fois par

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