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à celles-ci. Jufqu'au vingt-neuf il ne rendit rien qu'on pût appeller felles, tout étoit mêlé de grumeaux de même dureté ; mais le trois mars elles vinrent plus délayées, & le cinq elles parurent abondamment. Pendant le cours de trente-fix heures, j'ordonnai deux onces de l'infufion ordinaire de féné; deux dragmes de fel de feignette, quatre grains de jalap, un grain de calomel, outre quelques lavemens purgatifs, & l'ufage des bains chauds; après cela, cet enfant prit fix dragmes d'huile de caftoreum, outre quelques dofes de manne: à un autre période, il prit quatre grains d'ipécacuanha, en deux dofes, & quarante gouttes de vin (1) antimonié, fans effet, en quatre

(1) C'est fans doute le vin antimonié, ce remède nouveau, felon M. Underwood, qui procure l'effet avantageux qu'on n'avoit pu obtenir d'aucun autre médicament. Ce trait feul condamne la jaloufie que M. Underwood montre contre M. Armstrong. Le détail de ce traitement feroit peut-être étonnant pour M. Hamilton, d'après ce que j'en ai cité, dans une note. J'avoue que j'y vois du bonheur mais j'y cherche l'art'; ou il faut convenir que ce phénomène est un de ceux qui mettent quelquefois l'art en défaut, & l'obligent de faire, comme dit un ancien, aujourd'hui une chose & demain le contraire. Hippocr. De Loc. in homine. Un enfant, dit Rofeen, prit une once & demie d'infufion de féné, avant de rendre une felle, Ces deux faits font très-analogues,

:

fois trois jours après, l'enfant fe débarraffa de fon méconium, & il parut des aphtes qui, fans être confidérables, durèrent plus de trois femaines.

CHAPITRE II I.

Des fpafmes internes.

La rétention du méconium peut auffi donner

lieu à différentes affections qui font liées avec l'état des premieres voies. Quelques Médecins de nos jours ont, entre autres, fait mention des fpafmes internes; mais qui, felon moi, méritent à peine le nom de maladie. Néanmoins cn en a parlé de manière à jetter l'épouvante dans l'efprit d'une mère tendre; c'eft pourquoi je vais m'y arrêter quelques inftans. Le fymptôme principal & conftant de ce fpafme, comme on l'appelle eft la forme que prend la bouche de l'enfant qui semble vouloir ( 1 ) fourire. Quiconque y a

( 1 ) Ce fourire, agréable en apparence, eft quelquefois fuivi de grimaces, de pleurs, l'enfant s'éveille, il fourit encore, il pleure: c'eft ce qu'on peut fouvent obferver; mais ce fourire & ces fymptomes fe terminent auffi par une mort inopinée. Hippoc. Defeptim. partu. Ariftote fait auffi men. tion de ce fourire fpafmodique Hiftoire des Amim, tom. I. P. 445. Edit. Parif. Camus. M. Armstrong avoit donc raifon de n'être pas indifférent fur ce fourire. Ses détails méritent d'être connus.

Ch. 2. F. 12. « Les fpafmes internes font en général

fait attention, doit l'avoir confidéré avec certain plaifir.

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» la première maladie qui paroît dans les enfans; & autant » que j'ai eu occafion de l'observer, la plupart y font plus » ou moins sujets durant les premiers mois. Voici les "fymptômes: l'enfant paroît comme endormi, excepté » qu'il n'a pas les paupières entièrement fermées. Si l'on "y fait attention, l'on verra les yeux fcintiller, le blanc "se tourner vers le haut. Il y a une espece de trem»blement aux mufcles de la face & des lèvres, ce qui " produit comme un fourire, & même toute l'apparence » d'un vrai rire à mesure que le trouble augmente, la » respiration de l'enfant femble s'arrêter par intervalles; » le nez se retire fur lui-même, un cercle pâle entoure » les yeux, la bouche: quelquefois ces cercles deviennent "livides, difparoiffent & reparoiffent. L'enfant a des fou» brefauts, fur-tout fi on le remue, même doucement, ou » fi l'on fait du bruit près de lui. Dans ce trouble, il » foupire, lâche des vents; ce qui le foulage pour un » peu de temps; mais auffi-tôt il retombe dans son afsou» piffement. Quelquefois il s'agite avant de rendre un vent, » & femble tomber en convulfion; mais une grande érup»tion de vents par le haut, ou un vomiffement, de "grands cris réitérés, rétabliffent le calme. A mesure que » l'enfant prend des forces, ces fpafmes tendent à ceffer » spontanément, & par degrés ; mais, fi cela n'arrive pas, » & que rien ne puiffe les faire ceffer, ils dégénèrent en » une espece de ftupeur continuelle, qui eft fuivie de » fievre, d'aphtes; ou la fcène fe termine par des vomiffemens, des déjections acides, grumelées ou verdâtres; une

ou

Si ce dérangement se borne au fourire, ce qui arrive d'ordinaire pendant le fommeil, il ne vient que d'un vent incapable de donner lieu à de mauvaises fuites: ce feroit donc un abus que de recourir auffi-tôt à des vomitifs, ou à quelque purgatif: en violentant ainfi l'eftomac mal-àpropos, ou en relâchant les inteftins, on feroit plus de mal que de bien. Chacun connoît les différens degrés des effets qui doivent résulter

» diarrhée accompagnée de tranchées & de convulfions » mais les apthes font fouvent la fin de ces fymptomes » Ainfi, ces affections rentrant l'une dans l'autre, ou fe » fuccédant réciproquement, on peut les confidérer, à » certain point, comme différens degrés de la même » maladie, & qui réfultent originairement de la même » caufe. Les fpafmes internes font donc le premier degré, » la fièvre & les aphtes le fecond, les vomiffemens, les acidités, &c. le troifième, & les convulfions le dernier ».

D'après un pareil tableau, il eft facile de préfumer qu'une mort inopinée termine quelquefois ces différentes fcènes. M. Underwood, qui ne confidère que le premier fymptome, a eu raifon de n'y voir aucun danger à cet inftant-là. Mais, c'eft avec autant de raifon que M. Armftrong recommande un vomitif pour prévenir toutes les fâcheufes conféquences, & de ne jamais coucher un enfant fans lui avoir fait rendre des vents en l'agitant doucement, & en lui ftottant de même le dos, le ventre, l'eftomac. M. Hamilton approuve auffi les doux vomitifs dans toutes les douleurs inteftinales des enfans, P. 289.

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