fondement. En remédiant à ces différens accidens, on remédiera auffi à la chûte du rectum.

Si l'accident fubfifte après qu'on a fait ceffer la cause irritante, il ne faut alors en chercher la caufe actuelle que dans le relâchement des fibres de la partie. Or, ce relâchement ne vient que des chûtes fréquemment réitérées chaque fois que T'enfant rend fes felles : une lotion aftringente peut y remédier.

Pour cet effet, on fera une compreffe de coton ou d'étoupe bien molle qu'on trempera dans de la lie de vin rouge, y ajoutant même, fi l'on veut, quelques gouttes d'extrait de faturne, pour en réitérer fouvent l'application & l'affurer par un bandage, de manière qu'elle exerce une forte compreffion fur la partie. On pourra même faupoudrer la partie avec un peu de-myrrhe, d'encens & de fang-dragon pulvérifés ensemble, & très-fin. Il feroit quelquefois à propos qu'un domestique foutênt le fondement de l'enfant; en appliquant un doigt fur chaque côté de l'anus, forsque l'enfant va à la felle: mais cette précaution n'eft néceffaire que quand le mal a été de longue durée, ou que la chûte de l'inteftin eft confidérable.

CHAPITRE XXXVII.

CES

Des Écoulemens du Vagin.

Es écoulemens particuliers aux filles font, ou fanguins, ou muqueux, ou purulens. Comme je n'ai intention de parler ici que de phénomènes qui précèdent l'âge de puberté, je dirai, à l'égard des écoulemens fanguins, que les filles l'ont quelquefois peu de jours après la naiffance; mais fans aucune fuite dangereufe. Néanmoins, s'il étoit à propos d'ordonner quelque remède, un peu de poudre teftacée; ou de magnéfie, felon l'état des inteftins, feroient un aftringent fuffifant, d'autant plus que l'inconvénient difparoît en peu de jours.

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Les filles de cinq ou fix ans font auffi fujettes à un écoulement (1) muqueux, qui a toute

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(1) Les filles tiennent quelquefois, dès leur naiffance zmême, cet écoulement de leur mère il ne faut alors penser à les guérir qu'avec le tems, et par tous les moyens qui peuvent purifier les humeurs, en changer pour ainfi -dire la nature, et fortifier les folides. Ces écoulemens imuqueux ou purulens en apparence, font auffi, dans sd'autres circonftances, les fuites d'une maladie. J'ai chez moi une femme, dont la petite fille a effuyé cet accident. GRAMMA

l'apparence des fleurs blanches. Cet écoulement eft quelquefois fi confidérable, qu'il perce tous leurs linges fi on le laiffoit continuer, il nuiroit à la fanté. Mais je crois qu'on peut toujours le guérir par les mêmes moyens que je vais indiquer pour l'affection fuivante, qu'on peut appeller gonorrhée purulente.

Cet accident - ci eft une affection affez commune chez les filles de trois ou quatre ans. On le fait aifément ceffer, avec des potions rafraîchiffantes, & en tenant la partie très-propre. J'ai quelquefois employé une lotion d'eau végéto-minérale, que je crois préférable à nombre d'autres remèdes, fi l'on s'en fert dès le commencement de la maladie.

Sil'écoulement purulent fe manifefte plus tard, comme à huit, dix, & même douze ans, & qu'il foit très-décoloré, fétide, il peut donner lieu à des foupçons, contre lefquels de jeunes

La petite avoit eu d'abord une fièvre inflammatoire, dans laquelle la poitrine avoit été très-intéreffée. La nature porta le reliquat de la crise à la partie fexuelle. Cet écoulement blanc dura environ fix mois, après quoi l'enfant vit en rouge,& périodiquement, comme les adultes réglées. Le Médecin jugea à propos de faire ceffer ce flux prématuré: ib y réussit sans inconvénient pour l'enfant. J'ai vu un pareil écoulement dans une fille de neuf ans, à la fuite de la petite vérole: il ceffa de lui-même.

Praticiens

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Praticiens doivent être en garde. On rencontre quelquefois, il eft vrai, de jeunes filles de fix ans, à qui l'on a fait violence: il n'en faut pas moins être circonfpect, dans le jugement qu'on croiroit pouvoir porter. D'un autre côté, les fymptomes pourroient donner de forts foupçons dans des fujets un peu plus âgés, & qui n'ont pu recevoir d'atteinte que du confentement des parties; tandis que la fille eft réellement innocente. Or, le moindre foupçon feroit capable de l'affecter de la manière la plus fenfible, & de jetter le trouble dans une famille.

Les écoulemens, qui ont la plus mauvaise apparence, ceffent fouvent en huit ou dix jours, par le seul traitement que j'ai proposé. Néanmoins, j'ai vu de très-jeunes fujets de mauvaise conftitution, chez lefquels le mercure & les apéritifs ont été fort utiles, quoique je ne foupçonnaffe aucun principe de mal vénérien. En pareil cas, les gouttes blanches de Ward m'ont paru préférables à tous les remèdes de cette claffe. On en donne depuis une demi-goutte jufqu'à deux ou trois, une ou deux fois par jour, pendant deux ou trois femaines: fi on ne réuffit pas par ce moyen, on donnera une décoction de quinquina avec du baume de capahu. J'ai toujours réuffi avec cela; c'eft même un remède excellent pour les fleurs blanches des fujets adultes.

T

CHAPITRE XXXVIII.

Des Luxations & Fractures.

NON-SEULEMENT les enfans font fujets à ces

accidens, en tombant des mains ou du giron de leur nourrice: leurs os & leurs articulations font même fouvent endommagés à leur naiffance, fans qu'il foit prefque poffible de l'éviter. Il eft rare, je penfe, qu'il arrive alors une autre luxation que celle de l'humerus. On la réduit facilement; il ne faut enfuite que tenir le membre dans un parfait repos.

Les fractures arrivent peut-être plus fréquemment, & ne fe traitent pas avec autant de facilité. Les os ne font, à ce moment-là, qu'une espèce de fubftance cartilagineufe, qui fe courbe aifément, & fe rompt même, fi on la force à certain degré : on remédie fans peine à la courbure accidentelle qu'on peut y donner. Mais quelques détails fur la fracture ne feront pas inutiles ici.

Les fractures qui arrivent à la naiffance, font ordinairement celles de l'une ou l'autre clavicule, ou du bras. Le traitement de celles du bras va renfermer ce qu'il eft befoin d'observer à l'égard de celles qui peuvent avoir lieu à d'autres parties.