Imágenes de páginas
PDF
EPUB

auxquelles on ne recours que trop fouvent. Dès qu'on aura le tems d'envoyer chez un Apothicaire,

en tems, & prenant garde que ce mêlange ne monte pardeffus les bords; laiffez ainfi le vaiffeau fur le feu pendant vingt minutes : ôtez-le ; paffez dans un linge, & preffez légérement; gardez dans un pot ce qui a paffé.

[ocr errors]

Ufage. S'il y a des véficules confidérables, on les ouvrira d'abord, & on enlèvera les peaux mortes. Trempez la barbe d'une plume dans cette huile, paffez-la légèrement fur les plaies, faupoudrez-les enfuite très légérement de fucre très-fin; couvrez avec un linge. Six heures après, détrempez ce linge avec une décoction de quinquina chaude; ôtez-le, lavez les plaies, en épongeant avec la même décoction; reffuyez-les bien, repaffez la même huile tiède, faupoudrez encore avec du fucre, appliquez doucement un linge blanc de leffive, & maintenez avec une bande peu ferrée : c'eft ainsi qu'on pensera deux fois par jour, jufqu'à parfaite guérifon. L'enfant, moins brulé que fa mère, fut en état de marcher au neuvième jour. La mère ne commença à fe bien foutenir qu'au trente-feptième de la cure: elle avoit eu des plaies très-. profondes fur le coude - pied. Il faut bien prendre garde à la moindre imprudence pendant ce traitement.

Je conviens, avec l'auteur, qu'il ne faut pas de corps gras fur les parties enflammées; c'eft ce qui a été dit de toute antiquité. Pinguia inflammatis minimè conferunt, neque fordidis, neque putrefcentibus. Hippocr. De affect. p. 535. Mais l'art fait les rendre utiles : ce qui prouve que Celfe difoit avec raison, vix ulla perpetua præcepta médicinalis ars recipit. Præfat.

on fe procurera le remède fuivant, pour en ufer comme des précédens. Prenez :

[ocr errors]

d'Eau de chaud, une pinte;

d'Eau-de-vie, deux onces;

d'Extrait de faturne, demi-once. Mêlez.

Si le mal est déjà trop ancien pour recevoir du foulagement de ce remède, & qu'il fe foit formé des ulcères, on fera un onguent excellent en prenant parties égales du cérat de Turner, & de l'onguent (1) verd de fureau on diminuera la portion du dernier, à mesure que les ulcères fe guériront.

(1) Voyez Lewis : Dispensaire.

CHAPITRE XL.

Des Engelures.

CE mal eft fi généralement connu, qu'il n'est

pas befoin d'en donner une description. Il est dû à une circulation interceptée du fang dans les extrémités des ramifications vafculaires. Cet effetci provient du froid ou de l'humidité, à quoi l'enfant a été expofé trop long-tems, & de la chaleur, dont il s'approche fubitement, au lieu de faire revenir, peu-à-peu, la chaleur naturelle à la partie affectée. Si le mal eft confidérable, comme il arrive quelquefois, lorsqu'une perfonne a refté couchée plufieurs heures de fuite dans la neige, on ne peut guère rétablir la circulation; & la partie fe mortifie dès l'inftant.

Mais je ne veux parler ici que des légères atteintes de ce mal; atteintes dont les fymptomes font de la chaleur, une démangeaifon, de la rougeur, & de l'enflure aux doigts, aux orteils, ou au talon. Les gens de la campagne y appli quent des cendres de bois bien chaudes entre deux linges, ou frottent le mal avec la graine de moutarde écrasée & de l'eau-de-vie. Quand cela eft fait à tems, le mal difparoît affez com munément.

On fe fert encore avec fuccès des remèdes fuivans. Baffinez le mal avec de l'eau, dans laquelle on aura éteint deux ou trois fois les branches d'une pincette, & frottez-les enfuite avec du fel bien pulvérifé. Autre. Baffinez-les avec de lefprit-de-vin camphré, dans deux onces duquel vous aurez jetté un cuillerée d'extrait de faturne.

Plufieurs enfans font difpofés à être incommodés d'engelures (1) tous les hivers, ordinairement. S'ils n'ont de mal qu'aux talons, on garnira leurs chauffures de peau avec le poil, mais non de mouton avec la laine, qu'ils garderont jour & nuit, à leurs pieds. Si les orteils font attaqués, on leur fera des chauffons entiers de même peau, ils ne les quitteront pas non plus. Ces précautions font faciles à prendre aux premiers froids.

(1) De plufieurs préfervatifs que je connois, je n'en ai encore vu qu'un feul bien effectif. Faites cuire un gros navet fous la cendre, ôtez la pelure, écrafez-le avec de la graine de moutarde bien triturée & du camphre (fept ou huit grains) difsous dans l'esprit-de-vin jettez le tout dans une chopine d'eau bouillante; laissez refroidir jusqu'à une médiocre tiédeur; & lavez-vous deux fois par jour les mains ou les pieds, s'ils font attaqués, avec ce mêlange : on réitère cette lotion pendant tout l'hyver, deux ou trois fois chaque femaine. Quant aux engelures ulcérées, je les ai toujours vu guérir avec un peu de cérat & de fucre en poudre fur de la charpie.

Lorfque les engelures font crevées, on a coutume de les panfer avec du cérat, & d'attendre ainfi le tems doux : alors elles fe gueriffent ordinairement avec ce feul remède. Mais ce moyen n'empêche que très-rarement qu'elles n'empirent, & ne foient très-fâcheufes pendant tout l'hiver fi même les plaies font grandes, le mal fe prolonge jufques dans le milieu de l'été.

Après avoir traité nombre de ces maux, je fuis convaincu que cette efpèce d'ulcère demande des topiques plus ftimulans: car c'est une espèce de gangrène. Quoique le mal ne s'accommode pas toujours de chauds digeftifs, comme nombre d'autres ulcères, on peut joindre certaine quantité de digestif au cérat, lorfque l'engelure eft confidérable; ce qui n'y fera que du bien. J'ai même vu de petits ulcères perfévérer opiniâtrement, & devenir inquiétans, lorsqu'il se faifoit sentir un froid dur; & cela, tandis qu'on les panfoit uniquement avec du cérat, ou autres topiques fort doux ou defficatifs. Mais ces mêmes ulcères ont commencé à fe guérir par l'addition feule d'une petite quantité d'un digeftif chaud, & en y appliquant une bande de flanelle, fans autre procédé.

Si cependant ils s'étoient beaucoup étendus rien ne contribuera tant à leur guérifon, que de les laver tous les jours avec quelques médica

[ocr errors]
« AnteriorContinuar »