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d'une impreffion plus ou moins vive fur les nerfs, depuis la fenfation que fait une plume avec laquelle on chatouille, jusqu'à celle d'un coup ou d'une percuffion violente: la première peut, fans contredit, être regardée comme agréable. Tel est le ftimulus ou l'impreffion dont il s'agit ici, & qui a lieu fur la tunique nerveufe de l'eftomac & des inteftins; voilà pourquoi elle produit le plus agréable fourire, que j'aie jamais contemplé avec plaifir.

En effet, je ne connois point de maladie qu'on puiffe proprement appeller Spafme interne dans le fens qu'on y donne; & je n'en parle ici que parce que les nourrices, ou les femmes qui les foignent, font continuellement à nous en parler, tandis que les enfans fe portent parfaitement. Elles adminiftrent à tort & à travers, les remèdes les moins convenables, lorsqu'elles croient faifir adroitement l'occafion d'un autre côté, elles traitent une vraie convulfion, encore peu confidérable, de la même maniere: induites en erreur par l'idée qu'elles ont du prétendu accès fpafmodique interne, elles ont toujours à la bouche cette expreffion, tandis que jamais on n'en voit deux d'accord entre elles fur le fens qu'elles y attachent. Il faut donc renoncer à l'expreffion: car, ou l'enfant a réellement une convulfion, ou il n'éprouve aucune affection fpafmodique,

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au moins qui mérite qu'on y faffe attention, & qu'on y porte du remede.

Les enfans, auffi- bien que les adultes, meurent quelquefois fubitement, fans aucun figne manifefte de convulfions; mais ceci arrive le plus fréquemment lorsqu'ils ont trop mangé, ou par l'effet d'un fpafme de l'eftomac,, ou quelquefois du cœur & des poumons: alors on peut réellement dire que les enfans meurent d'un accès fpafmodique interne, tandis qu'il n'y a aucune marque de cette de convulfion externe; mais ce n'est pas efpèce d'affection dont nos femmes entendent parler.

Si l'enfant dort trop long-temps, & que ce fourire revienne fouvent, il faut le lever, le frapper doucement fur le dos, & lui bien frotter l'eftomac & le ventre devant le feu: il n'y a que cela à faire. Cette douce agitation & le frottement feront fortir un vent de l'eftomac, & l'enfant remis au lit, s'endormira tranquillement.

Le docteur Armstrong, qui s'est étendu fur cette affection, confeille de donner à l'enfant quelques gouttes de vin antimonié; mais il eft fort probable que, quand il la confidère comme méritant plus d'attention que moi, ou c'est une vraie convulfion, dans laquelle l'enfant a les yeux renversés, la bouche tournée, au lieu de préfenter un agréable fourire, ou M. Armstrong ne prescrit

ce

ce remède que pour une autre maladie, fous le nom de fpafme interne, dont les écrivains antérieurs ont parlé comme résultant de la conftipation ou des vents. Mais fi ce léger dérangement des traits du vifage venoit d'une nourriture conftamment trop abondante, il faudroit alors donner des vomitifs fans fin! Dès que la caufe de la maladie eft connue dans ce cas-ci, il ne s'agit plus que de faire ceffer cette caufe; c'eft le feul remède qu'on doit y porter.

Comme la conftipation & les vents ne viennent pas toujours d'une même cause, & peuvent produire d'autres dérangemens que ceux dont j'ai parlé, je vais les confidérer féparément, & felon leur propre caractère; c'eft, je pense, une marche mieux réfléchie, que de s'en tenir à un terme vague en lui-même, & qui tendroit à jetter dans l'erreur la plupart de ceux qui me liront.

CHAPITRE IV.

Dérangemens qui résultent de la conftipation &

des vents.

Les anciens écrivains, moins attentifs

ES

que nous à la précision & à l'exactitude de la méthode, avoient cependant coutume de parler des vents & de la conftipation comme de deux maladies différentes. Ce petit traité, que j'ai destiné à un usage général, & non pour celui des Médecins feulement, me donne, fans doute, la liberté de me conformer à la marche des anciens: ainfi, parlons d'abord des vents. Les vents ne font que des fymptomes de quelque dérangement antérieur ou actuel : les troubles qui en résultent ne font pas les effets, ou de l'air qu'on avale avec les alimens, comme (1) bien des gens le difent.

(1) L'auteur ne nomme pas ici M. Armstrong, qui eft de ce même fentiment. « Outre cela, dit-il, l'air que » l'enfant tire à lui pendant la fuccion, se mêlant avec le » lait, &c. dans l'eftomac, contribue peut-être à augmenter » ces fpafmes internes ». M. Hamilton s'exprime prefque de même, p. 287. Outre les frictions qu'il recommande de faire, comme M. Armstrong, avec une flanelle chaude, il confeille de donner à l'enfant plein une cuiller à café

L'air atmosphérique eft effentiellement différent de celui qui eft produit par l'indigeftion, foit qu'il ait pour caufe la foibleffe de l'eftomac, comme on le dit, foit la quantité fuperflue, ou la qualité peu convenable des alimens que l'on prend. Quoiqu'il en foit, les vents deviennent l'origine de nombre de dérangemens dans les opérations de la nature, & dans la fanté. Ils donnent lieu à des infomnies, des foubrefauts des hoquets, des vomiffemens; & enfin, à des felles fpontanées, des épreintes, des convulfions funeftes, fi l'on n'y fait bientôt une attention convenable.

La constipation eft ou naturelle, ou accidentelle; ce qu'on doit toujours bien diftinguer. Celle-ci eft ordinairement l'effet d'une nourriture

de punch à l'eau-de-vie, dans laquelle on aura jetté du fucre anifé: ou, dit-il, on donnera cela dans un lavement. D'autres ont auffi cru qu'il entroit de l'air atmosphérique dans l'eftomac avec les alimens; ce que je croirois volontiers. Il eft certain que fi l'on avale un fluide à plufieurs reprises, on rend beaucoup de vents; ce qui n'arrive prefque point, fi on le boit de fuite. Au refte, qu'il en entre ou non, il n'eft pas moins vrai que l'on rend aflez fouvent des rots dans les cas de bonne & de mauvaise digeftion. L'indigeftion, que M. Underwood confidère seule ici, n'en eft donc pas la feule cause. Quant à la conftipation, Rofeen en a auffi fait un chapitre particulier. C. 24

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