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poudrer, ou de la poudre compofée de cérufe: on peut auffi jetter une idée de vitriol blanc

dont il eft fait mention dans différens paffages d'Hippocrate. M. Armstrong donne un très-bon avis, p. 176. Délayez de la terre à foulon dans de l'eau tiède, laiffez reposer cette eau, & faites en des lotions prefque froides, en quelque endroit que la peau s'excorie. Voyez, concernant les oreilles, ce qui a été dit ailleurs dans cet ouvrage. Si l'on avoit lieu de foupçonner quelque contagion, il faudroit y faire la plus grande attention avant d'appliquer aucun topique. La propreté, dans tous les eft effentielle.

cas,

« Les exco

Mais, en fuppofant que ces excoriations deviennent férieufes voici ce que dit M. Armstrong. : »riations deviennent auffi fort fâcheufes pour quelques " enfans, long-tems avant la dentition. Plufieurs de ces » maux ont même toute l'apparence d'une mortification,

fur-tout dans l'aine, au cou, & derrière les oreilles. » J'ai vu la peau fendue de deux ou trois pouces : le » tiffu cellulaire, qui étoit deffous, avoit l'apparence » d'une efcare; & le tout reffembloit à un ulcère de » mauvais caractère. Dans cet état, la plaie doit être regardée comme une vraie mortification, & traitée de "même. Le quinquina devient alors, & le plus fouvent, » un remède spécifique.

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"Cette affection de la peau eft due, en général, "l'acrimonie des humeurs, & eft même toujours, accom"pagnée ou précédée de faletés dans les premières voies: » c'eft pourquoi je commence la cure par nettoyer l'eftomac » & les inteftins ; & j'adminiftre le quinquina intérieure"ment & extérieurement. On en fait une décoction •

dens l'eau, & fi le mal n'eft pas grand, il fe guérira bientôt.

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» avec laquelle on fomente la partie affectée, & auffi » chaud que l'enfant peut le fupporter: j'y fais enfuite appliquer un onguent fait de miel clarifié, & de quin» quina en poudre; pendant ce tems - là, l'enfant prend » toutes les quatre, cinq ou fix heures, une ou deux >> cuillerées de la décotion de quinquina, felon ion âge : » on l'édulcore` avec du fyrop d'écorce d'orange; ou fi » l'enfant eft refferré, on y fubftitue celui de roses so» folutif, en y ajoutant un peu de tartre foluble, fi le fyrop feul ne tient pas le ventre affez libre.

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"La décoction fe fait avec une once de quinquina » concaffé, jetté dans une chopine d'eau, qu'on réduit à demi feptier en bouillant. Voici des exemples:

de

» Une petite fille avoit derrière les oreilles une mau» vaife excoriation. Je lui prefcrivis une très - petite » cuillerée de certe décoction, à prendre toutes les quatre » heures: elle fut bientôt guérie. A d'autres enfans, », fix à douze mois, affectés du même mal, au cou & » dans l'aine, j'en ai ordonné une cuillerée ordinaire, à » prendre aux mêmes intervalles, & avec le même fuccès. "A d'autres, plus âgés d'un an, & de près de deux " » j'en ai fait prendre une cuillerée & demie ordinaire, ou » deux cuillerées, toutes les cinq ou fix heures. Les enfans » de cet âge pouvant en prendre une plus forte dose » il n'eft pas néceffaire de la réitérer fi fouvent ils en » font auffi moins dégoûtés.

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"Si l'enfant eft à la mamelle, la nourrice s'abftiendra » de toute viande falée, de poiffon, de fromage, de » beurre falé, & de tout aliment de difficile digestion, SI

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» l'enfant eft sevré, on le privera de viande quelconque, », & on le nourrira fur-tour de fagou, de panade très, claire & autres chofes analogues", A. p. 102.

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1

Si M. Underwood avoit eu deffein de parler du même mal ailleurs, au chap. des oreilles ulcérées, ce que je crois, on aura au moins deux manières de les traiter. Celle-ci me paroît bien vue.

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CHAPITRE IV.

Des Bains de l'Enfance.

J'AJOUTE AJOUTE ce chapitre au traité de l'auteur. La matière m'a paru trop importante pour être traité légérement; ainfi, une fimple note eût été infuffifante. D'ailleurs, l'auteur ne m'a pas paru bien d'accord avec lui-même. Mon but n'eft pas de blâmer les avis de qui que ce foit, mais de jetter quelque jour fur une question que je regarde comme une des plus importantes pour les enfans. Lefquels font les plus avantageux à l'enfance des bains froids ou des bains chauds ? Les anciens qui ont mieux connu la nature en grand que tous les modernes, me ferviront de guides: car malgré leurs fréquentes erreurs, ils peuvent l'être, en nombre de circonftances, de l'art iatrique. Moins inftruits des détails que les modernes, ils étoient forcés d'épier la nature avec la plus fcrupuleufe attention, parce que l'art leur laiffoit moins de reffources, s'ils commettoient une erreur. Les feuls phénomènes les conduifoient, c'étoient la vraie marche de l'art. La Médecine n'eft venue fi conjecturale, que

depuis l'abus qu'on a fait de la phyfique, pour traiter les maladies en conféquence des hypothèses qu'on a adoptées, & qui feront une énigme éternelle pour l'intelligence de l'homme. Les anciens ne difoient pas telle chofe eft par telle caufe; mais tel phénomène paroît dans telle circonftance. L'ensemble des mêmes phénomènes réitérés dans les circonstances ou analogues, ou les mêmes, faifoit pour eux un principe qui déterminoit leur conduite : elle étoit plus fage que (1) celle de la Médecine actuelle.

Leur première Médecine raisonnée fut d'abord prefque toute expectative, ou préfervative. Ils ne jugeoient des êtres dont nous éprouvons l'influence, que par les impreffions qu'en recevoient les fens; c'eft ce qui les avoit guidés dans l'ufage des bains, lorfqu'ils eurent apperçu les effets que le froid ou le chaud produifoient fur notre organisation générale. Les bains devinrent donc une partie effentielle de leur Médecine préservative. Ce ne fut que du tems d'Afclepiade, qu'ils s'introduifirent dans la Médecine thérapeu

(1) La Médecine, comme tous les autres arts, toutes les fciences, à fes révolutions périodiques, dit M. Hahn. On reviendra à cette marche que la Phyfiologie & la Chymie on fait abandonner. Mais ce fera après bien des

erreurs.

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