Traité des maladies des enfans

tenir leur efprit dans l'affiette la plus tranquille, mais encore s'abstenir de préfenter le fein à un enfant pendant ou après une violente agitation de l'ame. J'ai déjà parlé des effets dangereux qui peuvent én réfulter, quelle que foit la caufe de leur trouble.

N. B. Je vais donner ici les détails de D. Ulloa, concernant le mal de fept jours, &c. que je n'ai fait qu'indiquer dans mon Avertiffement.

§. 19. « Le mal qu'on appelle celui de sept jours dans les enfans nouvellement nés, eft » général dans les deux parties de l'Amérique, » & auffi dangereux dans la partie haute que » dans la baffe. Nombre d'enfans en périffent, fans » que rien d'antérieur puiffe le faire soupçonner, Ils font, en apparence, fains & robuftes ; & » le mal les attaque, accompagné d'accès d'épi» lepfie. Il eft rare que celui qui en eft attaqué > en réchappe. Quoique ce mal ne foit pas in» connu en Europe, il n'y eft pas fi général, ni »'fi grave. On croit que le moyen d'en garantir les enfans, eft de ne les pas expofer au vent, jufqu'à ce que les fept jours foient paffés.

»S. 20. Mais les enfans font encore, à Guan» cavelica, fujets à une autre maladie bien fingulière.Lorfqu'ils font réchappés du mal de Sept jours, ils s'élèvent bien jufqu'à trois ou quatre H h

» mois; alors ils commencent à être pris de toux, d'une affection de poitrine, qu'on y » appelle pecheguera. Le mal va en augmentant, » fans que les remèdes procurent aucun foula»gement: il furvient une enflure, & peu après » ils meurent. Ce mal n'attaque que les Blancs » ou fils d'Espagnols; les Indiens & les Métifs n'y » font pas fujets. Le moyen de les en garantir, »eft de les enlever de-là avant qu'ils aient deux » mois, & de les faire paffer dans des climats » plus favorables,dans quelqu'une des Zuebrades » (ou profondeur intermédiaire entre les monts), » qui font à peu de distance. On pense que le » froid & l'intempérie du climat font la caufe >> par laquelle les enfans font fi-tôt pris de ce mal: > cela peut être en grande partie. Mais le fang » vicié des pères & mères,les vapeurs fulfureuses » qui fortent continuellement des fourneaux où >> l'on extrait le mercure, y contribuent auffi. En » effet, ces vapeurs font fi abondantes, que, » réunies par l'effet du froid, elles forment une nuée épaiffe dans l'atmofphère, pendant la >> faifon qu'on y appelle été, & couvrent toute » la peuplade. Noticias Americanas. Difc. II. » p. 205. L.ba? 1.

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