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Les enfans d'une foible conftitution font quel quefois pris de vomiffemens plus confidérables, par la trop grande fenfibilité, ou la trop grande irritabilité des nerfs de leur eftomac. Il faut alors employer des remèdes capables de refferrer, de fortifier cet organe, & d'en diminuer en même temps la fenfibilité. On remplira les premières vues avec une infufion froide de quinquina, ou de fleurs de camomille, avec de l'écorce d'orange, & un peu de rhubarbe: on remplira les fecondes, avec quelques mixtures faline, & une goutte ou deux de laudanum : ce remède-ċi fera foutenu, fi l'on veut, avec quelques fomentationsaromatiques & fpiritueufes au creux de l'eftomac, ou par l'emplâtre ftomacal, auquel on joindra un peu de thériaque.

CHAPITRE

CHAPITRE XIII.

LE mot

Des Tranchées.

E mot de tranchées est un terme très-familier aux nourrices: & quelques médecins qui ont écrit fur les maladies des enfans, en ont fait un article particulier (1) dans leur ouvrage; mais

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(1) Rofeen a fait, comme plufieurs autres Médecins un article particulier des tranchées & ce n'est pas fans raifon. Les diarrhées, de quelque efpèce qu'elles foient n'en font pas toujours la caufe; la conftipation y donne auffi-bien lieu que le trop grand relâchement. Quant aux fignes qui décèlent les tranchées, Rofeen dit; «lorfqu'un » enfant lâche plus d'urine que de coutume de forte qu'il fe mouille jufques fous les bras, il a des tranchées. » Il eft remarquable, ajoute-t-il, qu'un enfant qui a des » tranchées & ne veut pas tetter, prend le fein volon» tiers, tette fans difficulté, jufqu'à fe raffafier, lorsque quelqu'un le tient droit devant fa nourrice ». Ceci ne peut guère arriver.que quand l'eftomac eft la partie principalement affectée; mais fi les inteftins l'étoient directement, je crois que cela ne réuffiroit pas. Du refte, dans le cas de conftipation, il faut promptement lâcher le ventre de l'enfant avec des lavemens, tels qu'on pourra en avoir sous la main, y jettant un peu d'huile ou du mucilage de graine de lin: enfuite on lui fera paffer quelques doux

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ceci ne fert qu'à embarrasser la matière, au lieu d'applanir les difficultés. Si un enfant n'a pas faim ou n'eft pas gêné, offensé par ses vêtemens, il y aura toujours, s'il crie, quelque fymptome concomitant qui rendra raifon de fes plaintes & des expreffions de fon mal: la caufe eft en effet affez fouvent dans fes inteftins, & fe manifestent par des felles: c'eft ce que nous allons confidérer.

purgatifs & on lui prescrira une diète rafraichiffante, émolliente, s'il eft fevré.

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Les vers peuvent donner lieu à des tranchées mais on ne peut guère être sûr de leur existence; les fignes en étant fort équivoques. Une humeur arrêtée, une éruption rentrée un air froid & frais fur-tout, une frayeur & autres caufes les produiront auffi. C'est à ceux qui foignent l'enfant à éclaircir l'Homme de l'art ou à lui de fe bien informer de ces différentes causes.

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CHAPITRE XIV.

QUAND

Des Selles ou de la Diarrhée.

UAND le vomiffement eft le symptome de quelques autres dérangemens, c'eft alors, comme je l'ai obfervé, qu'il demande une attention particulière: on le traiiera felon le caractère de la maladie principale: or il n'y a point de maladie qu'il accompagne plus fréquemment que la diarrhée.

Le vomiffement & la diarrhée font la plupart du tems les conféquences d'un lait mal-fain, ou de toute autre nourriture non convenable; d'un air froid & humide; de la rentrée d'un éruptions cutanée. On n'arrêtera pas ces felles avec précipitation, il faut auffi s'abftenir de poudres abforbantes, jufqu'à ce que la matière offenfive ait été corrigée ou détruite. S'il y a un vomiffement concomitant, on commencera la cure par un vomitif. Quoiqu'il ne faille pas arrêter les felles, fans précautions préalables, ni avec précipitation, on fe gardera bien de traiter la maladie en adminiftrant de la (1)

(1) Cette réflexion eft très-bien vue & de la plus grande conféquence. S'il eft un point où le Médecin doit favoir s'arrêter, c'eft celui des purgatifs. La couleur des felles

rhubarbe tous les jours. Cette pratique eft affez ordinaire; mais elle ne tend qu'à entretenir le cours de ventre, en y caufant une irritation continuelle, après que la matière offenfive a été évacuée.

On en donnera une dofe fuffifante, ou deux au commencement de la maladie, & après cela on emploiera les absorbans. Si le cours de ventre (1)

étant un des fignes par lefquels un Médecin doit régler fa conduite en plufieurs circonftances, la rhubarbe & les autres purgatifs qui teignent les matières, peuvent en impofer à l'homme peu attentif. C'eft une remarque judicieuse que fait M. Armstrong: Feyjoo l'avoit fait avant lui, & d'après d'autres; dans fon Théatre critique Espagnol, T. 1 Difcurf. 5. n°. 40.

Les purgatifs pouffés trop loin, fur-tout chez les enfans, deviennent une espèce de cautère fur les inteftins, & qui tend directement à l'épuisement du fujet. On dira peut-être qu'il faut quelquefois rifquer d'évacuer de bonnes humeurs, pour dégager le corps des mauvaifes. Cette réflexion auroit quelque chofe de spécieux, d'après celle d'un des plus anciens Médecins ; mais cet Ecrivain fuppofe de la force réelle dans le sujet, ut, quam vis, quod fanum eft unà cùm agroto deducatur, nulla inde fit noxa &c; & il ne veut que des médicamens foibles dans un fujet foible, quand même fa maladie feroit grande. Voyez Hippocr. De loc. in hom. p. 419. Walfchmid a bien fait fentir le danger des purgatifs trop réitérés. T. 1, Disp. 1, no. 5.

(1) M. Armftrong avoit obfervé que le tartre ftibié étoit ici plus avantageux, en ce que les enfans le prennent

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