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refte de leurs jours. Un autre médecin Suédois en a auffi donné le traitement, mais je n'ai pas fon ouvrage. J'ai auffi ajouté un chapitre fur les maladies vénériennes, me bornant uniquement à ce qui regarde l'enfance.

L'article des bains m'a paru méritet de férieufes réflexions. Je l'ai traité avec affez d'étendue, en prenant les anciens & la raifon pour guides. Je me fuis élevé contre l'usage trop généralement répandu des bains froids dans lefquels on jette les enfans, fans examen, & fans en prévoir les conféquences. M. Undervood, qui paroit les autorifer, balance, & avoue enfin que fi l'eau du bain n'étoit jamais froide, le bain n'en feroit pas moins utile.

Je diraiici deux mots de l'hydrocéphale, au fujet duquel j'ai ajouté un chapitre pris de M. Armstrong. M. Murray cite plufieurs autres médecins, pour confirmer la poffibilité de guérir cette maladie des enfans. Je fais qu'on a révoqué en doute les guérisons dont plufieurs médecins.& Chirurgiens An

glois ont parlé. Mais on n'a pas fait ici la distinction qui se préfentoit naturellement. Il eft certain que cette affection de la tête, traitée prefque au dernier degré fera toujours incurable. Cependant elle a été guérie dans le cas même d'écartement des os du crâne le , par moyen du mercure employé extérieurement & intérieurement. London. medic. Journ. 1784, feconde partie. Le cas du jeune Cunningham, rapporté dans le même journal en 1783, trimestre de Janvier, confirme ce qu'avance M. Armstrong.

On a auffi produit, contre ces cures, un raisonnement affez peu fondé ; c'eft, dit-on, que la falivation n'est jamais affez abondante pour faire évacuer toute l'eau contenue dans la tête. Mais il eft prouvé que plufieurs enfans ont été guéris fans la moindre falivation. On peut donc affurer que, malgré les mauvais fuccès du docteur Whytt d'Edimbourg, de M. Willemer & d'autres, tous les cas ne font pas incurables, fi la maladie eft prise à tems. Ne cherchons

pas toujours à expliquer les opérations de la nature (1) par les voies poffibles què nous connoiffons.Il en eft nombre d'autres qu'elle nous cache, & par lesquelles elle se prête à l'effet d'un médicament, auquel elle fe refuse dans d'autres cas que nous croyons les mêmes; mais qui ne le font (1) qu'en apparence. L'analogie feule ne fuffit pas, en général, pour fonder en médecine le moindre degré de vérité. Ne rejettons donc rien lorfque des gens,en état de voir, ont bien vu.

Je fouhaite que cet Ouvrage ne foit pas confondu avec cette foule d'écrits qu'on a publiés fur les foins que demandent les enfans. J'en connois beaucoup, & j'en ai vu très-peu qui méritent la moindre attention. Cependant, qu'on ne s'imagine pas trouver ici toutes les maladies auxquelles les enfans font fujets dans des climats trèsdifférens. Aucun ouvrage ne les a encore

(1) Scire licet, inter ea quæ ars adhibet, naturam plurimum poffe. Celf. Liv. 2, p. 70.

(2) Celfe dit encore plus. Non eadem omnibus, etiam in fimilibus, opitulantur. Liv. 1 1, p. 18.

préfentées ; & cela eft impoffible. Cependant, j'observerai que plufieurs maladies paroiffent nouvelles, parce qu'on n'y a pas fait attention, & que conféquemment les Ecrivains n'en ont pas parlé. Je citerai pour exemple cette maladie de fept jours, fi redoutable pour les enfans en Amérique, & dont on auroit fans doute plufieurs cas à citer dans nos différentes contrées de l'Europe, fion y avoit fait attention. Les enfans qui ont échapé à ce danger extrêmependant les fept premiers jours de leur naiffance, ont encore une autre maladie,non moins funefte à effuyer à leur troisième ou quatrième mois. Voyez l'ouvrage Efpagnol d'Uloa, Noticias Americanas, Difcours XI, SS. 19 & 20; & Barrère, voyage à la Guyane. Ce qu'il y a de fingulier,c'eft que la maladie de fept jours n'attaque que les enfans des blancs dans l'Amérique Espagnole ; & qu'à la Guyane elle n'attaque que ceux des Nègres.

La maladie (le muguet) qu'on a obfervée depuis quelque tems à l'hôpital des enfans trouvés, & fur laquelle M. Auvity lut un mémoire à la féance de l'académie de Chi

rurgie, le 27 avril 1786, n'eft pas nouvelle; quoique M. Underwood en faffe auffi mention comme telle, au Chap. VII. de fon ouvrage. Je pourrois prouver qu'elle n'a pas été inconnue aux Médecins Grecs & Arabes & à ceux du quatorzième fiècle, MM. Heifter, Baldini, Roseen, Armstrong, Hamilton, Doublet (1), Colombier (2), en ont auffi parlé ; & la Société royale de Médecine vient de proposer fur cette maladie un Prix de 1200 liv., dont 600 liv. font dues à la bienfaifance deMM. les Administrateurs de l'hôpital-général. On regarde cette maladie comme laiteufe ; cela peut être en partie : mais (3) je tiens à l'explication que j'ai donnée. Toutes les fois qu'il y aura un grand nombre d'enfans nouvellement nés enfermés dans un même endroit, cette maladie deviendra très-funefte pour eux.

LEFEBVRE DE VILLEBRUNE.

(1) Mémoires de la Société royale de Médecine. Année 1779, p. 181.

(2) Journal de Médecine. Mai 1795, p. 181.

(3) La note que j'ai mise à la page 117, fervira encore à démêler les caufes de cette maladie.

DES

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