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que fi les maladies de l'enfance demandent les plus grands foins,la manière de les élever présente peut-être encore plus de difficultés. Les Anglois ont beaucoup écrit fur cet article important. J'ai lu ce qu'ils ont dit de mieux mais j'ofe affurer qu'aucun d'eux n'a mieux traité ce fujet que M. Underwood. Ses vues font fages & conformes, en général, à la marche de la nature.C'est ce qui fait la feconde partie de fon ouvrage.

:

Je conviens cependant que M. Underwood avoit été dévancé dans cette carrière, `par un de fes compatriotes, qui, je crois, est le Médecin qui a traité le plus grand nombre d'enfans dans fa vie; c'eft M. Armstrong. Cet habile Médecin avoit déjà été long-terns à la tête de l'hôpital des pauvres enfans de Londres,lorsqu'il rendit fa pratique publique par un ouvrage qui a servi de base à ce que lesAnglois ont écrit fur le même fujet depuis plus de vingt ans. Quatre mille enfans confiés tous les ans à fes foins, fur-tout dans cet hôpital, lui ont donné lieu d'interroger la nature, & de la rappeller à fon de

voir par les moyens les plus fimples. On doit en croire un homme dont la pratique, comme il le dit, eft devenue celle de la plupart des Médecins de fa patrie. En effet, fon ouvrage préfente partout le plus fcrupuleux obfervateur, tant fur le sujet vivant que fur le mort. M. Underwood a fi bien fenti l'importance du Traité de M. Armftrong, qu'il le copie très-fouvent, mais quelquefois avec un ton d'aigreur & de jaloufie qui m'a paru bien étrange dans un homme fait pour favoir eftimer un confrère connu fi avantageufement. Il perd de vue ce précepte d'Hippocrate, qui devroit être facré pour tous les Médecins : « Medicum » ratione utentem alterum nunquam invidiofè. » criminaturum ». Hippcr. Prænot.

fonds, que

J'ai réellement été fâché de cette animofité dont j'ignore le principe.M.Underwood avoit tant de bonnes chofes de fon propre , que la gloire de M. Armstrong ne pouvoit obfcurcir la fienne. J'ai donc été fouvent obligé de juftifier M. Armstrong, même pour le bien de la Médecine, & de prouver, par fes obfervations, que

M. Underwood avoit tort. Nombre de détails précieux se font ainfi placés d'euxmêmes fous ma plume. Je les ai cru d'autant plus néceffaires, que M. Underwood avoit, ou quelquefois mal entendu fon confrère, ou omis des obfervations lumineuses. J'avoue même que fi l'ouvrage de M. Armstrong avoit renfermé autant de détails que celui de M. Underwood, je l'aurois pris pour texte, me contentant d'y joindre ce qui étoit particulier à M. Underwood. C'est la nouvelle édition de 1784 que j'ai fuivie. Feu M. Sachès, qui n'avoit que la première édition de M. Armstrong, avoit écrit fur fon exemplaire Liber aureus; & d'autres habiles Médecins en ont fait le même cas.

J'ai joint aux vues de ces deux Médecins les préceptes de l'ancienne Médecine, lorfque l'occafion s'eft préfentée. Quelques autres observations font venues fe ranger en notes, foit pour éclaicir quelque difficulté, foit pour jetter des doutes réfléchis fur des affertions que je n'ai pas cru bien fondées, fans prétendre nuire à la réputation des deux

Médecins. M. Hamilton, profeffeur à Edimboug, ayant , ayant fait réimprimer, l'année dernière, fon ouvrage fur l'art des accouchemens, avec une fuite d'obfervations fur les maladies de l'enfance du premier âge, j'ai produit fes réflexions quand je l'ai jugé néceffaire. L'ouvrage Anglois de M. Moff fur le même fujet, m'a auffi présenté quelques remarques intéreffantes. Je m'attendois à trouver des vues neuves de pratique dans la dernière édition allemande que M. Muray de Gottingue a donnée de fa traduction de Roseen. Il n'y a rien que nous ne fachions bien, excepté quelques faits nouveaux fur les vers; mais plus relatifs aux adultes, & à l'histoire naturelle, qu'aux maladies dont il s'agit dans cet ouvrage. La verfion Hollandoife, & les notes de M. Sandifort de Leyde, ne m'ont non plus montré rien de neuf. Dès qu'un fait à été bien prouvé, cent autres faits femblables n'apprennent plus rien: ainfi, il eft inutile de les citer.

Après avoir ajouté en notes, & même en chapitres, plufieurs morceaux de M.

Armstrong, j'ai cru devoir fuppléer à ce qui m'a paru manquer à cet ouvrage. M. Underwood, partifan de l'inoculation, n'a rien ditfur la petite-vérole fpontanée. J'avois pris le parti de n'en rien dire non plus: mais j'ai changé d'avis, comme on le verra dans l'ouvrage. Après avoir averti des rufes dont peuvent fe servir des inoculateurs timides (au chapitre de l'auteur). J'ai ajouté un chapitre entier fur la maladie spontanée : j'y ai parlé avec la franchise d'un homme qui cherche la vérité, & croit la défendre. J'ai, par ce moyen, eu, l'occasion de profiter d'une partie de l'excellente differtation Suédoife, que M. Bergius a produite à ce sujet dans les mémoires de Stockolm, en 1784. Perfonne, jufqu'ici, ne nous avoit rien donné fur les reliquats, fouvent très-fâcheux des petites-véroles. L'ouvrage de M.Bergius étoit, à cet égard, trop important pour n'être pas traduit; & j'ofe affurer que fa pratique paroîtra infiniment précieuse. En effet, combien d'enfans, & même d'adultes, n'ont pas été eftropiés de ces reliquats pour le

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