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A MESSIEURS

DE

L'ACADÉMIE ROYALE

DE PEINTURE

ET DE SCULPTURE.

MESSIEURS,.

L'AMOUR des Arts, dans le fein defquels j'ai été élevé, m'a fait entreprendre cet ouvrage. Le dédier à l'Académie, c'eft m'acquitter envers elle d'un hommage légitime. Les falles qui renferment fes Chefs-d'œuvres, font

iv

autant d'archives du goût : ma Defcription deftinée à les faire plus particulièrement connoître, prouvera mieux qu'un pompeux éloge, qu'on peut tout attendre d'une Compagnie qui a fon Prince pour protecteur, & qui eft fous la direction d'un Miniftre dont les démarches font dictées par un goût für & éclairé. Je ne puis trop me féliciter, MESSIEURS, d'avoir cette occcafion de vous témoigner mon eftime fingulière pour vos talens, & de vous affurer du ref pect avec lequel je fuis:

MESSIEURS,

Votre très-humble & très-obéiffant ferviteur,

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PREFACE

IL y a bien des années que j'ai commencé cette Defcription de l'Académie royale de Peinture & de Sculpture, pour l'inférer dans mon Voyage pittorefque de Paris. Elle auroit vu le jour dèslors, fans des circonftances & des affaires imprévues. Je viens enfin de reprendre mon travail & je l'ai mis dans l'état où il eft actuellement.

On fait que tous les Artistes qu'adopte l'Académie, font obligés de lui donner (a) un ouvrage

(a) Il n'y a que ceux qui ont commencé

fuivant le genre & le talent qu'ils profeffent. C'est un monument de leur mérite & de leur capacité, dépofé dans le Sanctuaire des Arts. En le décrivant, je me fuis propofé de réveiller la curiofité des Amateurs, & de les inviter à juger par eux-mêmes des progrès que les Arts font en France. Ils n'héfiteront point à convenir que le bon goût qui s'est étendu jusfur les Arts inférieurs, ne doive être attribué à une Compagnie occupée de fa perfec

que

tion.

l'établissement de ce corps, au nombre de vingt-deux, & très peu d'autres, qui ayent été exempts de cette loi.

Je vais commencer par mettre fous les yeux du lecteur les époques les plus honorables à l'Académie, & lui donner une idée des charges excrcées par fes Membres.

Cette Compagnie établie en 1648, fous le règne d'un des plus grands Monarques que la France ait eus, doit fes progrès rapides à la protection de celui de fes Miniftres qui a le plus favorifé les Arts & les Sciences. Avant elle, les premiers étoient exercés par des Peintres & des Sculpteurs, auxquels le Roi oula Reine accordoient des brevets. Le Chancelier Seguier & Charles le Brun eurent la principale part

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