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» pirer les peuples; occuper leurs armes contre un en» nemi éloigné, afin qu'ils ne les tournaffent pas contre » leur Roi, & par-là raffermir le trône, & par les » guerres étrangeres étouffer les domeftiques, en voilà » la politique. Combattre un peuple féroce qui avoit » pour article de fa foi d'exterminer les Chrétiens, qui » avoit porté ses ravages en Espagne, en Portugal, en Italie, en Allemagne & jusque dans la France, qui » préparoit des fers à toute la Chrétienté, si la Religion » n'eût réuni les Princes Chrétiens contre ces rapides » conquérans, &, par les Croisades, délivrer l'Asie & » raffurer l'Europe, en voilà la juftice. Ofons donc une » fois braver le préjugé, & nous représenter ces Guerres >> Saintes auffi heureufes qu'elles auroient pu l'être, l'Asie » ne feroit pas la proie des Barbares.... La loi de l'Evangile auroit fait des mœurs & des hommes là où la loi » d'un imposteur n'a produit que des mœurs honteuses » pour l'humanité. L'Europe, l'Afie, l'Afrique ne se» roient, pour ainsi dire, qu'un Peuple & une Religion; >> la mer feroit fans Pirates, le commerce fans obftacles, >> le nom Chrétien fans ennemi, des milliers de mal>> heureux, nos freres & nos compatriotes, ne gémiroient » point, à la honte des Nations, dans les fers des Infi» deles; & en voyant le monde affranchi de la tyrannie » Ottomane, au lieu de dire: Quelle folie que les » Croisades! on s'écrieroit : Quel malheur pour l'huma

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» nité que les Croisades n'aient pas réussi! » En voilà l'apologie (24).

(24) Extrait d'un Sermon de S. Louis, prêché en 1768 par M. l'Abbé de Cambacérés.

HISTOIRE

APPROBATIO N.

JA1 lu, par ordre de Monfeigneur le Garde des Sceaux, le Manufcrit

intitulé: Hiftoire Critique & Apologétique des Templiers. Les événemens par lefquels a fini cet Ordre célebre font fi extraordinaires, que les opinions ayant, depuis ce tems, toujours été partagées fur la forme & le fond de ce grand procès, & fur les jugemens qui y ont été rendus, chaque Auteur peut prendre celle qui lui paroît la plus vraie: au refte, j'ai trouvé cet Ouvrage écrit d'une maniere intéreffante, & j'eftime qu'on peut en permettre l'impreffion. A Nanci, ce 3 Juillet 1780. CHASSEL.

LOUIS,

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OUIS, PAR LA GRACE DE DIEU, ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE : A nos amés & féaux Confeillers, les Gens tenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Grand-Confeil, Prévôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenans Civils, & autres nos Jufticiers qu'il appartiendra: SALUT. Notre Amé D. *** Nous a fait expofer qu'il defireroit faire imprimer & donner au Public l'Hiftoire Critique & Apologétique de l'Ordre des Templiers, s'il Nous plaifoit lui accorder nos Lettres de Privilége pour ce néceffaires. A CES CAUSES, voulant favorablement traiter l'Expofant, nous lui avons permis & permettons par ces préfentes, de faire imprimer ledit Ouvrage autant de fois que bon lui femblera, & de le vendre, faire vendre & débiter par-tout notre Royaume. Voulons qu'il jouiffe de l'effet du préfent Privilége, pour lui & fes hoirs à perpétuité, pourvu qu'il ne le rétrocede à perfonne; & fi cependant il jugeoit à propos d'en faire une ceffion, l'Acte qui la contiendra fera enregiftré en la Chambre Syndicale de Paris, à peine de nullité, tant du Privilége que de la ceffion; & alors, par le fait feul de la ceffion enregistrée, la durée du préfent Privilége fera réduite à celle de la vie de l'Expofant, ou à celle de dix années, à compter de ce jour, fi l'Expofant décede avant l'expiration defdites dix années. Le tout conformément aux Articles IV & V de l'Arrêt du Confeil du 30 Août 1777, portant Réglement fur la durée des Priviléges en Librairie. FAISONS défenfes à tous Imprimeurs, Libraires & autres perfonnes, de quelque qualité & condition qu'elles foient, d'en introduire d'impreffion étrangere dans aucun lieu de notre obéiffance; comme auffi d'imprimer ou faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire ledit Ouvrage fous quelque prétexte que ce puiffe être, fans la permiffion expreffe & par écrit dudit Expofant, ou de celui qui le repréfentera, à peine de faifie & de confifcation des exemplaires contrefaits,

de fix mille livres d'amende, qui ne pourra être modérée, pour la premiere fois, de pareille amende & de déchéance d'état en cas de récidive, & de tous dépens, dommages & intérêts, conformément à l'Arrêt du Confeil du 30 Août 1777, concernant les contrefaçons. A la charge que ces Préfentes feront enregistrées tout au long fur le Registre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, dans trois mois de la date d'icelles; que l'impreffion dudit Ouvrage fera faite dans notre Royaume & non ailleurs, en beau papier & beau caractere, conformément aux Réglemens de la Librairie, à peine de déchéance du préfent Privilége: qu'avant de l'expofer en vente, le manufcrit qui aura fervi de copie à l'impreflion dudit Ouvrage fera remis, dans le même état où l'Approbation y aura été donnée ès mains de notre très-cher & féal Chevalier, Garde des Sceaux de France, le Sieur BARENTIN, qu'il en fera enfuite remis deux exemplaires dans notre Bibliotheque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, dans celle de notre très-cher & féal Chevalier, Chancelier de France, le fieur de MAUPEOU, & un dans celle dudit fieur BARENTIN. Le tout à peine de nullité des Préfentes: du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Expofant & fes hoirs pleinement & paisiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. VOULONS que la copie des Préfentes, qui fera imprimée tout au long au commencement où à la fin dudit Ouvrage, foit tenue pour duement fignifiée, & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amés & féaux Confeillers Secrétaires, foi foit, ajoutée comme à l'original. COMMANDONS au premier notre Huiffier ou Sergent fur ce requis, de faire pour l'exécution d'icelles, tous Actes requis & néceffaires, fans demander autre permiffion, & nonobftant Clameur de Haro, Charte Normande, & Lettres à ce contraires. Car tel eft notre plaifir. Donné à Paris, le dix-feptieme jour du mois de Décembre, l'an de l'an de grace mil fept cent quatre-vingt-huit, & de notre Regne le quinzieme. Par le Roi en fon Confeil. Signé, LEBEGUE

Registré fur le Registre XXIV de la Chambre Royale & Syndicale des Libraires & Imprimeurs de Paris, N.° 1980, fol. 143, conformément aux difpofitions énoncées dans le préfent Privilége, & à la charge de remettre à ladite Chambre les neuf exemplaires prefcrits par l'Arrêt du 16 Åvril 1785. A Paris, ce treize Mars 1789. KNAPEN, Syndic.

DISSERTATION

SUR le témoignage défavantageux que JEAN VILLANI rend à la mémoire de CLÉMENT V.

ON connoît cinq auteurs italiens fous le nom de Villani; Nicolas, Jacques, Jean, Matthieu & Philippe ; le premier, de Pistoie; le second, de Rimini; les trois autres, de Florence, & iffus d'une famille audeffus du commun. Jean, dont il s'agit, étoit, en 1317, un des principaux Magiftrats de Florence, & de la faction des Guelphes, attaché par conféquent aux intérêts du Saint-Siége: il tient un rang distingué parmi les historiens du quatorzieme fiecle. Son ouvrage, qui finit en 1348, a été continué par Matthieu, fon frere, & celui de Matthieu par Philippe, fon fils. L'histoire de Jean est restée enfévelie dans la pouffiere des bibliotheques près de deux cents ans, & n'a été imprimée qu'en 1537, à Venife, pour la premiere fois, ce qui fait qu'elle n'a été connue en France que fort tard.

Le caractere de cet auteur eft d'écrire avec un air de fimplicité & de droiture qui le rend estimable, & qui l'a fait fuivre par quantité d'hiftoriens de tout pays & de toute religion, par S. Antonin même, le Prélat de fon tems le plus dévoué au Saint-Siége, lequel ne fait aucune difficulté de l'abréger en plufieurs endroits, fans craindre de paroître peu favorable aux Souverains Pontifes. Malgré l'estime générale des favans pour Jean Villani, le P. Berthier, jéfuite, troifieme continuateur de l'Hiftoire de l'Eglife Gallicane, & louangeur perpétuel, ne trouvant pas fon compte dans cet hiftorien, s'eft mis en tête de répandre des nuages fur ce qu'il rapporte de Clément V, & fur ce que le P. Brumoi en a emprunté pour décrire la maniere dont cet Archevêque eft entré dans le pontificat (1).

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(1) Difcours fur le pontificat de Clément V, à la tête du treizieme tome de l'Hiftoire de l'Eglife Gallicane.

Tome I.

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